[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
LE PRÉSIDENT CHILIEN GABRIEL BORIC FAIT FACE À UNE DROITE
TRÈS OPPOSÉE À SON PROJET DE RÉFORME DES RETRAITES.
ICI, IL S'EXPRIME À SANTIAGO LE 17 DÉCEMBRE 2024.
PHOTO JAVIER TORRES / AFP
LOGO RFI Chili: Gabriel Boric et sa réforme des retraites tiraillés entre l'opposition et les retraités précaires / Voilà plus de dix ans que le Chili tente de réformer son système des retraites, sans succès jusqu’à présent. Mais le président Gabriel Boric en a fait sa priorité. Débattu depuis deux ans au Parlement, le projet de loi du gouvernement de gauche cherche à améliorer le modèle actuel hérité de la dictature et qui repose sur la capitalisation individuelle. Aujourd’hui, 72 % des pensions sont inférieures au salaire minimum.
Avec notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné
2 min
l’un des problèmes majeurs des retraites au Chili, c’est qu’elles sont très en deçà des rémunérations que percevaient les travailleurs pendant leur vie active. Résultat : beaucoup de retraités continuent de travailler après l’âge légal de départ à la retraite. Les pensions sont gérées par des administrateurs privés. Ce système précarise les retraités et surtout les femmes.
La réforme promise par le président chilien est donc très attendue. Gabriel Boric veut notamment limiter le rôle des Administrateurs de fonds de pensions (AFP), des entités privées jugées responsables par beaucoup de la précarisation des retraités.
« Le gouvernement a manqué de convictions »
Il y a deux ans, quand le gouvernement a présenté sa réforme, l’idée était alors que les employeurs, qui aujourd’hui ne cotisent aucunement, participent à hauteur de 6 % aux retraites. Et que ce pourcentage aille à un fonds solidaire pour augmenter le montant des pensions.
Mais face à la levée de boucliers dans l’opposition de droite, ce pourcentage a été morcelé. Finalement, une partie pourrait être redirigée vers ces fameux AFP. Pour Luis Mesina, porte-parole d’une organisation qui veut en finir avec ces administrateurs privés, ce serait « la pire trahison » de la part du gouvernement : « Le gouvernement a manqué de convictions et n’a pas eu le courage d’affronter la droite », déplore-t-il.
L’organisation considère que si la réforme est approuvée en l’état, cela ne ferait que consolider le modèle actuel et les AFP, laissant les retraités chiliens dans la même situation de précarité.
SUR LE MÊME SUJET :