Brésil. Taxer les ultrariches et lutter contre la faim : Lula impose son agenda social au G20 / Le sommet des plus grandes économies de la planète s’est ouvert lundi sous la houlette du président brésilien de gauche. Celui-ci a notamment réussi à mettre sur orbite son Alliance globale contre la faim et la pauvreté et a convaincu ses homologues d’entériner le principe d’une coopération pour taxer les plus fortunés. [La taxe sur les super-riches, vœu pieu]
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“le gouvernement brésilien a organisé” le G20 dans le but d’obtenir des avancées sur des initiatives qui “reflètent ses priorités et sa vision du monde”, résume El País.
LE PRÉSIDENT LULA SALUE LES CHEFS D'ÉTAT DU G20 AU BRÉSIL PHOTO AFP ART BY O GLOBO |
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À Rio de Janeiro, le président brésilien, Lula, est parvenu lundi 18 novembre à imposer deux de ses principaux chevaux de bataille aux dirigeants des plus puissantes économies de la planète : le leader de gauche et ancien ouvrier né dans une famille pauvre a d’abord réussi à mettre sur orbite son Alliance globale contre la faim et la pauvreté, adoptée par 82 pays signataires. Un projet ambitieux qui vise à atteindre un demi-milliard de personnes d’ici à 2030, en donnant une dimension internationale à ce combat.
Les dirigeants du G20 ont également accepté lundi l’idée de coopérer pour taxer “effectivement” les personnes très fortunées. “Dans le plein respect de la souveraineté fiscale, nous chercherons à nous engager de manière coopérative afin d’assurer que les personnes très fortunées soient effectivement taxées”, ont promis les chefs d’État dans leur déclaration commune. L’initiative avait déjà été adoptée par les ministres des Finances du G20 lors d’une réunion à Rio, en juillet. Lundi, elle a donc été entérinée au plus haut niveau.
L’opposition de l’Argentine
CETTE ANNÉE, LE PRÉSIDENT DE GAUCHE A VOULU DONNER UNE TOUCHE SOCIALE ET PARTICIPATIVE À CE FORUM INTERNATIONAL DE COOPÉRATION ÉCONOMIQUE. PHOTO THE ASSOCIATED PRESS |
“Dès les premières heures du sommet, lundi, un climat d’incertitude” s’était toutefois “installé parmi les négociateurs sur la possibilité d’une déclaration de consensus, signée par tous les participants”, raconte La Libre Belgique. “En cause, le blocage du dirigeant argentin ultralibéral d’extrême droite, Javier Milei, proche du président élu américain, Donald Trump, au sujet de mesures poussées par le gouvernement brésilien et la société civile, en particulier celles d’un renforcement de la fiscalité sur les ultrariches, dont il avait pourtant approuvé le principe il y a quelques mois”, explique le quotidien belge.
La coopération internationale, une “valeur contestée”
“Sans faire obstacle à la déclaration des autres leaders du G20”, le président argentin a annoncé qu’il rejetait “plusieurs points” de la déclaration finale, “surtout l’idée qu’une plus grande intervention de l’État est le moyen de lutter contre la faim”, dans un communiqué officiel. Seul pays du G20 absent de la liste de signataires de l’Alliance globale contre la pauvreté et la faim au moment du lancement, l’Argentine y a finalement adhéré peu après.
Le Brésil a craint ces derniers jours que Javier Milei, avec lequel Lula entretient des relations exécrables, ne “tente de ruiner ce sommet”, raconte El País.
PHOTO AFP |
Ces tensions étaient d’ailleurs perceptibles dès le début de la rencontre, raconte le politologue Emir Sader dans une analyse publiée sur le site du quotidien argentin Página12.
Les deux leaders ont échangé, sans sourire, une “poignée de main formelle, sans autre type d’approche”, une salutation glaciale qui “contrastait de manière flagrante avec [celles] que Lula a réservées à tous les autres dirigeants” du G20.
“La valeur même de la coopération internationale − et du multilatéralisme − est aujourd’hui contestée”, remarque l’économiste Joel Pinheiro da Fonseca dans une tribune publiée sur le site de Folha de São Paulo. “Les pays sont plus nationalistes et moins disposés à investir dans la coopération internationale”, analyse-t-il, avant de conclure : “Dans deux mois, Trump sera président des États-Unis, et tous les accords conclus par Biden deviendront obsolètes.”
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