PHOTO PRÉSIDENCE DU RÉPUBLIQUE PÉROU
Réforme de la Constitution, justice sociale… Dans son discours d’investiture, le 28 juillet, Pedro Castillo a dévoilé les objectifs de son mandat.
PHOTO PAOLO AGUILAR |
Le nouveau président du Pérou, Pedro Castillo, a prêté serment lors de son investiture, le 28 juillet. Dix jours plus tôt, il était déclaré vainqueur du second tour du scrutin qui a eu lieu le 9 juin dernier, avec 50,13 % des voix, face à la candidate de la droite populiste, Keiko Fujimori. Une victoire tardive, car sa rivale multipliait les recours depuis l’annonce des résultats.
Lors des premières minutes de son discours d’investiture, Pedro Castillo s’est adressé aux peuples originaires et a rappelé les discriminations qu’ils avaient vécues et qu’ils vivaient aujourd’hui encore. Il a également exprimé sa volonté de mettre en place « un gouvernement du peuple », qui gouverne « avec le peuple et pour le peuple ». « C’est la première fois que notre pays est gouverné par un paysan, une personne qui appartient aux secteurs opprimés depuis longtemps », a souligné l’ancien instituteur de campagne.
Rompre avec les symboles de l’ère coloniale
Le discours d’investiture a aussi été l’occasion pour Pedro Castillo de dévoiler les grandes lignes de son mandat. Des objectifs sanitaires d’abord, puisqu’il prévoit entre autres la mise en place d’un système de santé universel et gratuit et l’accélération de la vaccination contre le Covid, qui touche durement le pays. Le nouveau président s’engage également à mettre fin à la monopolisation des services élémentaires et à la corruption qui gangrène le pays. « Nous devons disposer d’une législation qui décourage la criminalité sous toutes ses formes, et non comme la législation actuelle qui l’encourage », a-t-il estimé.
Alors que le Pérou fait face aux disparitions inquiétantes de 915 femmes entre les mois de mars et juin, Pedro Castillo aspire à « renforcer le système national spécialisé de justice pour la protection des femmes et la répression de la violence à leur égard ».
Avant de conclure son discours en annonçant vouloir rompre avec les symboles de l’ère coloniale, Pedro Castillo a réaffirmé sa volonté de convoquer une assemblée constituante, afin d’établir une nouvelle Constitution. « Elle doit être plurinationale, populaire et paritaire. Sa composition doit comprendre, outre les candidats proposés par les organisations politiques, des pourcentages de candidats issus des peuples autochtones et originaires, du peuple afro-péruvien, des associations, des organisations populaires et de la société civile. »
Tout un programme dans un Pérou ravagé par le fujimorisme.
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« LE BISOU »
DESSIN MECHAIN DOROTEO
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