« LIBERTÉ POUR LES PRISONNIÈRES DE LA RÉVOLTE » Santiago du Chili, 3 août 2021. Des parlementaires et des familles de prisonniers insistent aujourd’hui pour que le Sénat chilien approuve dans les plus brefs délais un projet qui propose de gracier les personnes détenues à la suite de la révolte populaire d’octobre 2019.
Cette initiative, qui a été présentée par des sénateurs de l’opposition le 9 décembre 2020 et rejetée d’emblée par le gouvernement et les législateurs de droite, est analysée par la Commission de la Constitution de la Chambre haute, dont le président, Pedro Araya, a assuré que le vote au sein de ce groupe de travail n’aurait lieu qu’à la mi-août.
La veille, de nombreux membres de la famille de détenus, des députés et membres de la Convention constitutionnelle qui rédigera la nouvelle grande charte se sont réunis devant le siège de l’ancien Congrès national, dans cette capitale, pour réclamer une procédure législative plus rapide.
Paloma Palomera, mère de l’un des détenus, a déclaré à la presse que les jeunes qui restent derrière les barreaux, certains depuis plus d’un an et demi, ont besoin d’aide et de l’approbation de la grâce générale pour qu’ils retrouvent leur liberté.
Le député communiste Boris Barrera a pour sa part estimé que le projet était en train d’être prolongé à dessein et a appelé toute l’opposition à l’approuver si elle est cohérent avec tout le processus de changement qui a été promu au Chili après l’explosion sociale d’octobre 2019.
Pour sa part, la députée Camila Vallejo a dénoncé qu’il existe 'une justice de classe où il y a un acharnement contre les pauvres, contre les défenseurs des droits, alors qu’il y a traitement doux contre les criminels qui ont attenté à la vie des personnes'.
Pour le sénateur Alejandro Navarro, président de la Commission des droits de l’Homme de cette instance, le projet de loi 'comporte beaucoup d’éléments pour pouvoir offrir une issue politique aux procès judiciaires injustes et arbitraires que des centaines de compatriotes ont vécus'.
Il a souligné que 'les familles luttent pour la justice, exigent la libération de leurs proches face à des montages, de fausses preuves, des arrestations arbitraires et des détentions préventives qui durent depuis plus d’un an'.
Au fil des semaines, les tensions et les protestations s’intensifient, comme cela a pu être constaté la semaine dernière lorsque cette capitale a été le théâtre d’affrontements entre des policiers et des manifestants qui sont descendus dans la rue pour réclamer cette grâce et 'la liberté pour les prisonniers politiques'. peo/mem/rc
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