26 août, 2021

CHILI : LA PRÉSIDENTIELLE EST OUVERTE

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DESSIN LAUZAN

La présidentielle est ouverte ! Elle aura lieu en novembre. Depuis lundi [23 août 2021], date limite de dépôt des candidatures pour le présidentielle mais aussi les législatives et les sénatoriales, les noms de tous les candidats sont connus.

par Pierre Cappanera 

À droite, au terme d’une primaire de la droite et extrême-droite gouvernementale, le choix s’est porté sur le plus centriste des candidats : Sébastian Sichel. Avant de rejoindre Piñera en 2017, il était membre de la Démocratie-Chrétienne (DC). Il n’appartient pas au Club des 5 plus riches du Chili comme son mentor Piñera, il est leur chargé d’affaires. Il a été Président de la Banque centrale du Chili et ministre des finances de Piñera. Il représente la continuité du système en essayant de se donner un look plus moderne et plus démocratique.

L’extrème-droite non gouvernemenale sera représentée par Jose Antonio Kast qui a déjà été candidat en 2017. Il espère réunir sur sa candidature tous les purs et durs de la droite chilienne qui n’apprécient pas d’être représentés par un ex-DC. Candidat en 2017 il avait obtenu 8% des voix. Cette fois il vise un score à deux chiffres.

Au centre, les partis de l’ex-Concertation (DC et PS principalement), après « des je t’aime moi non plus», ont désigné la présidente DC du Sénat comme candidate, Yasna Provoste. Lors de sa première intervention, elle a proposé le maintien du système de retraite par capitalisation individuelle, système honni par les Chiliens. En réaction au choix de Yasna Provoste, Marco Enriquez-Ominami (MEO) se présente pour la quatrième fois à la candidature. Il avait réalisé 20% en 2009, 11% en 2013 et 6% en 2017. La position très droitière de la DC lui laisse un espace possible.

À gauche, suite à la primaire entre Chile Digno (incluant le PCCh) et le Frente Amplio, le candidat du Frente Amplio, Gabriel Boric, l’a emporté devant le communiste Daniel Jadue. Gabriel Boric est loin de faire l’unanimité à gauche. Ainsi la Lista del Pueblo, les indépendants qui avaient créé la surprise aux élections à la Constituante. La lista del Pueblo était prête, sinon à soutenir le candidat communiste Daniel Jadue, du moins à lui laisser le champ libre. Elle a finalement décidé de présenter son propre candidat, Diego Ancalao, un jeune militant mapuche. 

[ Le service électoral (Servel) a rejeté deux candidatures aux élections présidentielles pour non-respect des conditions requises par la loi.

Les candidats exclus sont Diego Ancalao et Gino Lorenzini, le premier pour avoir fourni plus de 23.000 signatures de sponsors non valides et le deuxième pour appartenance à un parti politique tout en présentant une candidature indépendante.

Selon le Servel, seulement sept candidats restent dans la course pour le scrutin de novembre prochain destiné à élire le futur président du Chili, dont la plus en vue est l’ancienne présidente du Sénat, Yasna Provoste. ](Sarah J Cohen).

Ce sont les 6 candidats principaux. Parmi les 3 candidats indépendants, il faut noter la présence de Franco Parisi qui avait réussi à obtenir 10% des voix en 2013. C’est un populiste de droite.

On peut noter que dans chaque camp, aucun candidat n’a fait l’unanimité et a amené une contre-candidature. La droite aura deux candidats (trois avec Franco Parisi), le centre deux également et la gauche deux, Boric et Ancalao.

Au niveau des différentes primaires, la participation a été très différente : 1,7 million participants à la primaire de la gauche (dont 700.000 pour Daniel Jadue), 1,3 million à la primaire de la droite, et seulement 150.000 à la primaire du centre. Ce qui en dit long sur l’incapacité du PS et de la DC à se renouveler et à rassembler.

Parallèlement, la coalition Apruebo Dignidad où se retrouve le Frente Amplio, le PC et plusieurs autres partis de gauche, présente une liste unique pour les parlementaires (députés et sénateurs). L’ambition de la gauche à ces élections est triple : placer Gabriel Boric en tête au premier tour, l’emporter au second tour et bénéficier du plus grand groupe parlementaire pour appuyer le futur gouvernement de gauche du Président Boric. 

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