SANTIAGO (Reuters) - Osvaldo Romo, l'un des principaux responsables de la répression au Chili sous la dictature du général Pinochet, est mort d'une crise cardiaque le 4 juillet, dans un hôpital pénitentiaire de Santiago, à l'âge de 69 ans.
Surnommé « El Guatón » (Le Gros) Romo, il a rôdé avant le coup militaire de1973 dans les files du Parti Socialiste, en intégrant ensuite la fraction Union Socialiste Populaire (Usopo). Il fut candidat à élu local puis à député par l'Usopo, et dirigeant local de la commune de Peñalolén, où en 1972 il a interpellé Salvador Allende suite au décès d'une personne dans un affrontement avec la police.
Arrêté suite au coup d'état de 1973, il est revenu dans sa banlieue -«La Faena »-, habillé en sous-officier de l’Armée, pour signaler aux militaires qui devaient-ils arrêter parmi ses anciens camarades. Il n'existe pas de certitude s’il était déjà un infiltré ou s’il s'est très vite transformé en collaborateur de la DINA (la police politique de Pinochet).
« LE GROS », OSVALDO ROMO |
Pour un civil, on considère qu'il avait des liens de haut niveau dans l'appareil répressif de la dictature. En octobre 1975 il a abandonné la DINA dans des circonstances inconnues et fut exfiltré vers le Brésil, où il s'est établi avec sa femme, Raquel González Chandía. Il avait quatre filles et un fils.
Le 29 juillet 1992, Osvaldo Romo a été arrêté par l'Interpol en Mogi-Guaçu, en São Paulo (Brésil), puis extradé vers le Chili. Depuis son retour il purgeait des peines de prison, jugé et condamné par plusieurs crimes et délits.
« LE GROS », OSVALDO ROMO |
Le général Pinochet est mort le 10 décembre dernier à 91 ans, sans avoir été jugé.
Le "Guatón Romo", tristement célèbre par ses caractéristiques psychopathiques qui l'ont transformé un des bourreaux les plus cruels à l'époque d'apogée du «Centre de détention de Ville Grimaldi». La Villa Grimaldi , haut lieu de torture et de détention des dissidents pendant le régime militaire.
épitaphe
- - « Le jour de ta mort, Romo, quelle épitaphe voudrais-tu ?
- Ici repose le bourreau, le tortionnaire, l'assassin ?»
- - « Il pourrait dire, il pourrait dire... Je l'accepte, un tortionnaire.
- - Pour moi cela est une bonne chose. Je crois que ce que j'ai fait, je le ferais à nouveau. »
Interview de Osvaldo Romo par Héctor Cossio journal La Cuarta, Santiago du Chili