30 mai, 2023

BRÉSIL: LES DIRIGEANTS SUD-AMÉRICAINS RÉUNIS AUTOUR DE LULA


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Lors d'une réunion avec les dirigeants de 11 pays d'Amérique du Sud ce mardi matin (5/30) au Palais Itamaraty, à Brasília (DF), le Président de la République, Luiz Inácio Lula da Silva, a une fois de plus défendu fermement l'intégration de le continent pour construire une confiance mutuelle et un avenir partagé dans différents domaines, quelles que soient les différences idéologiques qui peuvent exister entre les parties.
PHOTO  RICARDO STUCKERT (PR) 
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LE FIGARO
Brésil: les dirigeants sud-américains réunis autour de Lula /  Le président de gauche du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, reçoit mardi à Brasilia ses homologues sud-américains lors d'un sommet éclair pour tenter de resserrer les liens qui s'étaient distendus en raison de divergences idéologiques et de crises internes.

Par Le Figaro avec l'AFP

PHOTO RAMON SAHMKOW 
Seule la présidente du Pérou, Dina Boluarte, manque à l'appel. Au total, onze chefs d'État vont se retrouver dans la capitale brésilienne, pour la première rencontre de ce type depuis 2014.

LE PRÉSIDENT VÉNÉZUÉLIEN NICOLAS MADURO, SON ÉPOUSE CILIA FLORES
ET LE PRÉSIDENT BRÉSILIEN LUIZ INACIO LULA DA SILVA ET 
 SON ÉPOUSE ROSANGELA DA SILVA, LE 29 MAI 2023.
PHOTO UESLEI MARCELINO / REUTERS

Cela faisait également huit ans que le président vénézuélien Nicolas Maduro ne s'était pas rendu au Brésil. Lula a qualifié lundi d'«historique» le retour en grâce de celui qui était persona non grata à Brasilia sous le mandat de l'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022). «Le Venezuela a toujours été un partenaire exceptionnel pour le Brésil. Mais en raison de la situation politique et d'erreurs commises, il a passé huit ans sans venir au Brésil», a lancé Lula lundi, à l'issue d'un tête-à-tête avec M. Maduro, qui s'est pour sa part dit touché de l'«accueil chaleureux» reçu à Brasilia.

► À lire aussi : LULA A CHOISI LE PORTUGAL POUR SA PREMIÈRE VISITE APRÈS AVOIR ÉTÉ ÉLU PRÉSIDENT

PHOTO RAMON SAHMKOW

Les relations entre les deux pays qui partagent plus de 2000 km de frontière terrestre étaient inexistantes sous la présidence de Jair Bolsonaro, qui qualifiait le régime socialiste vénézuélien de «dictature». «Aujourd'hui, c'est le début d'une nouvelle ère dans les relations entre nos pays, entre nos peuples», a déclaré le président vénézuélien, arrivé dimanche soir dans la capitale brésilienne.

Photographe : Ximena Navarro Description : Le président de la République, Gabriel Boric Font, participe à la réunion des présidents des pays d'Amérique du Sud
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, GABRIEL BORIC FONT, PARTICIPE
À LA RÉUNION DES PRÉSIDENTS DES PAYS D'AMÉRIQUE DU SUD
PHOTO XIMENA NAVARRO

Nouvelle vague rose

Le sommet de mardi a été imaginé par Lula comme une réunion à huis clos, relativement informelle, sans garantie d'une déclaration finale. Au cours des réunions, les chefs d'État doivent être accompagnés de leurs ministres des Affaires étrangères et de quelques conseillers, pour une ambiance «plus décontractée», a confié à l'AFP une source diplomatique brésilienne.

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Pour Gisela Maria Figuereido, responsable des relations avec l'Amérique Latine et les Caraïbes du gouvernement brésilien, l'objectif principal et de «renouer le dialogue» pour retrouver «une vision commune» dans des domaines comme la santé, les infrastructures, l'énergie, l'environnement et le combat contre le crime organisé.

Le chef de la diplomatie brésilienne, Mauro Vieira, a par exemple relancé la semaine dernière l'idée d'un corridor entre les océans Pacifique et Atlantique, pour le transport par voie terrestre de marchandises.

La dernière rencontre entre présidents sud-américains avait eu lieu en 2014 à Quito, en Équateur, à l'occasion d'un sommet de l'Unasur, créé en 2008 par Lula et le Vénézuélien Hugo Chavez, durant la première vague de gouvernements de gauche dans la réunion.

Le virage conservateur qui a lieu par la suite a eu raison de cette union, et actuellement seulement sept des 12 pays fondateurs demeurent au sein de l'Unasur, que le Brésil et l'Argentine n'ont rejoint à nouveau que cette année.

Mais la nouvelle vague rose, avec les élections récentes de Lula au Brésil, de Gabriel Boric au Chili et de Gustavo Petro en Colombie a changé la donne, ouvrant la voie à un retour sur la scène du Venezuela de Maduro et un nouvel élan de la coopération entre les pays de la région.

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La rencontre de Lula avec des représentants de 11 autres pays s'est déroulée au Palais Itamaraty, siège diplomatique à Brasília (DF) — Photo : Ricardo Stuckert/PR
LA RENCONTRE DE LULA AVEC DES
REPRÉSENTANTS DE 11 AUTRES
PAYS S'EST DÉROULÉE AU PALAIS ITAMARATY,
SIÈGE DIPLOMATIQUE À BRASÍLIA (DF) —
 PHOTO RICARDO STUCKERT / PR

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25 mai, 2023

AQUITAINE COMMÉMORE LE 50ÈME ANNIVERSAIRE DU COUP D'ÉTAT DE 1973

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UNIVERSITÉ BORDEAUX MONTAIGNE

Cette année, l'Association France Chili Aquitaine commémore le 50ème anniversaire du coup d'État de 1973 qui mit fin à la démocratie au Chili.
 

Iván Quezada

 IVAN QUEZADA

Ce triste souvenir, qui a signifié prison et exil pour des milliers de Chiliennes et de Chiliens, sera un moment de recueillement et de mémoire pour toutes les victimes de la dictature militaire.

À cette occasion, plusieurs manifestations culturelles et artistiques seront organisées du 4 au 17 septembre 2023 à la Cour Mably à Bordeaux. 

La culture chilienne, dans sa diversité, sera représentée par les nouvelles générations d'artistes chiliens venus du Chili ou ayant grandi en exil, notamment en Gironde à travers une exposition inédite de 20 artistes visuels chiliens, accompagnée de concerts de musique, de théâtre, de cinéma et de danse. 

Cet événement sera aussi l’occasion de remercier la solidarité du peuple français à l'arrivée des exilés chiliens en France dans les années qui ont suivi le coup d'État.

Engagés depuis plus de 20 ans dans toutes les luttes contre l'oubli, nous faisons aujourd'hui appel à votre générosité solidaire pour nous aider à compléter le budget nécessaire à la réalisation de l'ensemble de la programmation culturelle prévue. 

France Chili Aquitaine
« CAMPAGNE DE CROWDFUNDING » Ulule - Financement participatif 

Vous pouvez dès aujourd’hui nous apporter votre soutien en contribuant à notre campagne de crowdfunding sur la plateforme en ligne Ulule en suivant ce lien :  https://fr.ulule.com/1973-2023-le-chili-au-coeur/

Nous vous remercions vivement par avance pour votre soutien qui permettra à notre association d'être à la hauteur des enjeux de mémoire qui sont au cœur de son action depuis 2003. 

 

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21 mai, 2023

PLUS DE 140 PALESTINIENS TUÉS PAR LES FORCES ISRAÉLIENNES EN 2023


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Un soldat israélien sécurise une zone lors d'une opération militaire à Elon Moreh, près de Naplouse, le 11 avril 2023 en Cisjordanie occupée / AFP
UN SOLDAT ISRAÉLIEN SÉCURISE UNE ZONE LORS D'UNE
OPÉRATION MILITAIRE À ELON MOREH, PRÈS DE NAPLOUSE,
LE 11 AVRIL 2023 EN CISJORDANIE OCCUPÉE
PHOTO  AFP
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PRENSA LATINA
Ramallah, 21 mai 2023. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a confirmé hier que 141 Palestiniens ont été tués par les forces israéliennes à Gaza et en Cisjordanie depuis début 2023. 

Prensa Latina

Un bâtiment détruit après une opération "anti-terroriste" israélienne dans le camp de réfugiés de Balata, le 22 mai 2023 à Naplouse, en Cisjordanie occupée
UN BÂTIMENT DÉTRUIT APRÈS UNE
OPÉRATION «ANTI-TERRORISTE »
ISRAÉLIENNE DANS LE CAMP
DE RÉFUGIÉS DE BALATA,
LE 22 MAI 2023 À NAPLOUSE,
EN CISJORDANIE OCCUPÉE

Du total, 33 décès, dont six enfants et quatre femmes, ont été causés par l’agression israélienne contre la bande de Gaza la semaine dernière, tandis que 108 décès ont été recensés en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

Depuis le début de l’année 2023, il y a eu plus de palestiniens tué par Israël que de jours écoulés
PHOTO ASSOCIATION FRANCE
PALESTINE SOLIDARITÉ

Le rapport bimensuel sur la protection des civils couvrant les deux premières semaines de ce mois indique que 190 Palestiniens ont été blessés, dont 64 enfants et 38 femmes, à la suite du bombardement et des raids de l’occupation.

Trois combattants palestiniens tués par les forces israéliennes en Cisjordanie La dépouille d'Abdallah Abou Hamdane, un Palestinien de 24 ans tué dans un camp de réfugiés de Naplouse en Cisjordanie, lors d'une opération israélienne, transporté par ses proches le 22 mai 2023
LA DÉPOUILLE D'ABDALLAH ABOU HAMDANE, UN PALESTINIEN
DE 24 ANS  TUÉ DANS UN CAMP DE RÉFUGIÉS DE NAPLOUSE EN
CISJORDANIE, LORS D'UNE OPÉRATION 
«ANTI-TERRORISTE » ISRAÉLIENNE,
TRANSPORTÉ PAR SES PROCHES LE 22 MAI 2023

À ce jour, les autorités israéliennes détiennent les corps d’au moins 133 Palestiniens morts en prison, dont certains depuis 2016, selon une organisation de défense des droits de l’homme.

Des soldats israéliens pendant une opération "anti-terroriste" dans le camp de réfugiés de Balata, le 22 mai 2023 à Naplouse, en Cisjordanie occupée
DES SOLDATS ISRAÉLIENS PENDANT UNE OPÉRATION
«ANTI-TERRORISTE »  
DANS LE CAMP DE RÉFUGIÉS DE BALATA,
LE 22 MAI 2023 À NAPLOUSE, EN CISJORDANIE OCCUPÉE

Selon l’OCHA, en plus de provoquer des morts, l’occupant a démoli ou confisqué 42 structures à Jérusalem-Est et dans la zone C de Cisjordanie, dont 17 logements.

Le régime de Tel-Aviv a déplacé 50 Palestiniens, dont 23 enfants, et a affecté les moyens de subsistance de plus de 600 personnes.

Des Palestiniens récupèrent des objets personnels dans les décombres d'un bâtiment après une opération "anti-terroriste" israélienne dans le camp de réfugiés de Balata, le 22 mai 2023 à Naplouse, en Cisjordanie occupée
DES PALESTINIENS RÉCUPÈRENT DES OBJETS PERSONNELS
DANS LES DÉCOMBRES D'UN BÂTIMENT APRÈS UNE
OPÉRATION «ANTI-TERRORISTE » ISRAÉLIENNE
DANS LE CAMP DE RÉFUGIÉS DE BALATA,
LE 22 MAI 2023 À NAPLOUSE, EN CISJORDANIE OCCUPÉE

L’entité des Nations Unies a souligné que les démolitions punitives du régime israélien constituent une forme de châtiment collectif et, à ce titre, sont illégales au regard du droit international. peo/ro/Yma

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Des soldats israéliens pendant une opération "anti-terroriste" dans le camp de réfugiés de Balata, le 22 mai 2023 à Naplouse, en Cisjordanie occupée
DES SOLDATS ISRAÉLIENS PENDANT
UNE OPÉRATION «ANTI-TERRORISTE »,
DANS LE CAMP DE RÉFUGIÉS DE BALATA,
LE 22 MAI 2023 À NAPLOUSE,
EN CISJORDANIE OCCUPÉE


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19 mai, 2023

CHILI : LA NOUVELLE CONSTITUTION ENTRE LES MAINS DES HÉRITIERS DE PINOCHET ?

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ILLUSTRATION RAMIRO ALONSO

La Convention constituante, issue des aspirations démocratiques chiliennes, va-t-elle devenir leur tombeau ? Huit mois après l’échec de la première Convention – dont le texte fut rejeté par 62% des voix -, l’extrême droite est le grand vainqueur de l’ouverture de ce second chapitre. Dimanche 7 mai, elle a remporté 23 des 51 sièges du nouveau Conseil constituant. Aux côtés des élus de la droite conservatrice, elle recueille plus des 3/5 des votes, obtenant la majorité nécessaire à la rédaction du texte sans négociation avec la gauche. Si l’heure est au statu quo, si les marchés financiers ont d’ores et déjà exprimé leur satisfaction, la situation semble pourtant encore ouverte.

par Jim Delémont

Le candidat d’extrême-droite José Antonio Kast pendant la campagne. © Réseaux sociaux de José Antonio Kast
LE CANDIDAT D’EXTRÊME-DROITE
JOSÉ K4ST PENDANT LA CAMPAGNE.
© RÉSEAUX SOCIAUX DE JOSÉ ANTONIO K4ST

Le Chili commence un nouveau processus pour remplacer la Constitution héritée de l’ère Pinochet. Une situation singulière pour le pays qui traverse une période historique inédite, impulsée par le soulèvement populaire d’octobre 2019 et qui a conduit à l’élection du président de gauche Gabriel Boric en décembre 2021. Les débats sur la définition du nouvel organe constituant se sont déroulés dans l’indifférence et la démobilisation populaire. Un désintérêt renforcé par un appareil médiatique qui a fait de l’insécurité et l’affaiblissement du gouvernement les points forts de son agenda. Grand vainqueur de l’élection, le Parti républicain, qui incarne l’extrême-droite héritière de la dictature, remporte 23 des 51 sièges du Conseil constituant.

► À lire aussi  :   LE CHILI CRAINT UNE RÉÉDITION DE LA MAGNA CARTA DE PINOCHET

La Plaza Dignidad, épicentre du soulèvement populaire, désormais désertée, Santiago, février 2023 © Jim Delémont pour LVSL
LA PLAZA DIGNIDAD, ÉPICENTRE DU SOULÈVEMENT POPULAIRE,
DÉSORMAIS DÉSERTÉE, SANTIAGO, FÉVRIER 2023
PHOTO JIM DELÉMONT

UN PROCESSUS CONSTITUANT DICTÉ PAR LES PARTIS TRADITIONNELS

Alors que la première Convention constituante s’est écroulée sous les critiques en amateurisme, ce second processus frappe par son tournant techniciste. Pour la seconde fois, le pays a été appelé aux urnes pour élire les membres du nouveau Conseil constituant. Cette fois, les travaux de ce dernier seront strictement encadrés. Limités d’abord par le cadre étroit de « l’Accord pour le Chili », ils seront surveillés ensuite par les deux organes « d’experts » institués par le nouveau cadre constituant.

► À lire aussi  :   LES CHILIENS LOIN DES RÊVES DE 2019

Avec la volonté d’assurer un équilibre entre les forces politiques, les partis de gauche et de droite se sont équitablement répartis les sièges. On retrouve ainsi de vielles figures d’un personnel politique conservateur, étroitement lié à l’élite politico-financière, qui ont cristallisé son rejet lors du soulèvement populaire.

« L’Accord pour le Chili », dont l’élaboration a été marquée par le poids de la droite conservatrice qui bénéficie de nombreux sièges dans la Chambre des députés et d’une majorité au Sénat, pose douze bases constitutionnelles pour cadrer la rédaction de la nouvelle Constitution. Ainsi, si le premier point institue que le Chili est une République démocratique ou que le troisième rappelle que la « dignité humaine » conditionne la souveraineté – donnant ainsi des assurances constitutionnelles quant au respect de la citoyenneté et des droits humains -, d’autres points limitent la possibilité de débats importants.

La définition de la nation comme « une et indivisible » évacue ainsi les débats, constitutionnels ou législatifs futurs, sur une éventuelle plurinationalité du Chili, mesure qui avait cristallisé les tensions et le rejet de la première Convention. L’existence du Sénat, institution héritée de la dictature que le premier projet de Constitution avait tenté d’éliminer, est constitutionnalisée. Ainsi, cet accord qui contient les fondements du texte constitutionnel futur, émane d’une volonté de faire perdurer le statu quo. Néanmoins – c’est la principale victoire défendue par la gauche -, la page de « l’État subsidiaire » autour duquel le modèle néolibéral chilien s’est construit semble être tournée, avec la mention d’un « État social ». Si celui-là ne se retrouve pas à nouveau limité à ses pures fonctions régaliennes par le Conseil constituant, il rendrait possible des dispositifs législatifs jusqu’alors inconstitutionnel…

Si le caractère paritaire du Conseil constituant a été maintenu, sa composition numérique a été nettement réévaluée. Le nombre d’élus passe ainsi de 154 à 50, deux à cinq sièges étant attribués à chaque région selon un scrutin proportionnel de liste (méthode D’Hondt). Un fonctionnement qui favorise de fait la liste qui arrive en tête, et donc les accords de coalition les plus larges possible. Le siège supplémentaire de représentation des « peuples originaires » porte le total des élus à 51.

Mais l’encadrement du travail constituant se prolonge. Le Conseil constituant est placé sous la tutelle d’une Commission « d’experts », dont les membres sont nommés par le Parlement, et d’un Comité Technique d’Admissibilité, désigné par le Sénat sur proposition de la Chambre des députés. Dès janvier, la Commission d’experts a été désignée pour rédiger un pré-projet de Constitution qui servira de base au travail des constituants. Toujours avec la volonté d’assurer un équilibre entre les forces politiques, les partis de gauche et de droite se sont équitablement répartis les sièges. On retrouve ainsi de vielles figures d’un personnel politique conservateur, étroitement lié à l’élite politico-financière, qui ont cristallisé son rejet lors du soulèvement populaire. Le Comité Technique, quant à lui, interviendra en aval du travail constituant pour s’assurer que les débats et les mesures votées ne sortent pas du cadre prédéfini par l’accord, et arbitrer en cas de querelles politiques.

Gabriel Boric lors de son allocution à la suite des résultats, le 8 mai 2023. Source : Réseaux sociaux de Gabriel Boric
GABRIEL BORIC DEVANT SON PUPITRE LORS DE
 L'ALLOCUTION AU SOIR DES ÉLECTIONS.

Comme lors de la première Convention, la mobilisation populaire se limite à deux moments : l’élection du Conseil Constituant et l’approbation du texte. L’élection de la première Convention avait néanmoins suscité la surprise par la victoire de nombreuses candidatures indépendantes, qui venaient contrebalancer l’absence de mécanismes populaires de participation au-delà du vote. L’irruption de ces élus étrangers au sérail politique et leurs erreurs – réelles mais amplifiées par un matraquage médiatique brutal – ont alimenté la critique en amateurisme et jeté le discrédit sur les travaux de la Convention. En septembre 2022, alors que l’on débattait des formes à donner au second mouvement constituant, 58% des Chiliens souhaitaient qu’une Convention mixte voit le jour, partagée entre « experts » et élus. Dans le même temps, alors que les partis négociaient les contours du nouveau processus, l’extrême-droite de Kast minait le terrain en plaidant l’inutilité d’un changement de Constitution. Une radicalisation de l’électorat de droite à laquelle le parti Chile Vamos [parti de centre-droit ndlr] a lui-même participé après des mois de campagne contre la première Convention…

Ainsi, le nouveau processus constituant n’a trouvé grâce ni aux yeux de ceux qui ont rejeté le premier projet, ni auprès de ceux qui l’ont approuvé. In fine, ce tournant techniciste a largement échoué dans son entreprise de raviver la confiance des Chiliens. Quelques semaines avant son élection, la méfiance à l’encontre du Conseil constituant atteignait les 63%…

INDIFFÉRENCE ET DÉSENCHANTEMENT POPULAIRE

Une forme d’apathie semble avoir gagné le Chili après deux ans d’ébullition politique. Loin de susciter davantage d’intérêt et des débats de fond, le processus constituant s’est renfermé sur lui-même et la campagne électorale n’a suscité aucun enthousiasme.

Alors qu’à l’issue de l’élection de la première Convention constituante la gauche célébrait une écrasante victoire aux côtés des candidats indépendants, qui lui permettait d’atteindre le seuil inespéré de la majorité des 3/5, l’heure est désormais à la gravité avec l’obtention de 16 des 51 sièges. En s’élançant dans l’élection, tout en se sachant minoritaire, l’exécutif espérait que l’ensemble des élus de gauche et de centre-gauche atteigne les 21 sièges, afin de bénéficier d’un pouvoir de veto et contraindre la droite à la négociation. Malgré une alliance historique où le Parti socialiste chilien a rompu les rangs de ses partenaires traditionnels de centre-gauche pour rejoindre le Frente amplio [coalition dont est issu le président Gabriel Boric ndlr], le Parti communiste chilien et le Parti libéral, l’exécutif n’est pas parvenu à ses fins.

Cette élection est un revers brutal pour la présidence Boric, qui n’est pas parvenue à imposer son propre agenda politique et à apporter des réponses audibles sur les polémiques liées à la sécurité et à l’immigration. Surtout, il s’agit d’une incapacité à entrer en résonance avec les aspirations populaires et à incarner une alternative au système politique traditionnel. Un fait attendu puisque le Président a fait le choix d’une large coalition gouvernementale en attribuant les Ministères clefs et postes importants aux partis traditionnels et discrédités de la « Concertation », qui avaient organisé le partage du pouvoir depuis la fin de la dictature. Les résultats dramatiques aux élections du Conseil Constituant viennent fragiliser davantage Gabriel Boric, alors que débutent les discussions pour taxer l’exportation des produits miniers, l’instauration d’un salaire minimum ou encore la réforme du système de retraites. Autant de sujet pour lesquels les négociations indispensables avec la droite, présente en force à la Chambre des Députés, s’annoncent difficiles et plus longues que prévues.

Par ailleurs, le scrutin de liste permet également d’identifier la répartition des forces au sein des partis de la coalition gouvernementale. Si Convergencia social, le parti présidentiel, talonne de prêt le Parti socialiste chilien, les deux organisations restent loin derrière le Parti communiste chilien qui obtient la première place en terme des voix reçues par ses candidats. Un signal politique qui souligne les aspirations plus radicales d’une part des électeurs de gauche, alors que les communistes se sont fait remarquer par leur posture de plus en plus critique à l’égard de Gabriel Boric, et que Camila Vallejo, Secrétaire générale du gouvernement et membre du Parti, reste une des rares figures montantes de la gauche dont la droite n’est pas parvenue à avoir la tête.

la volonté de défendre un texte constitutionnel minimaliste est une perspective bien accueillie sur les marchés financiers, comme le souligne la banque d’investissement JP Morgan, qui voit dans les événements récents un signal positif pour les investisseurs internationaux.

Si le bloc de gauche ne progresse pas, il préserve globalement sa base électorale. En effet, les voix rassemblées par la gauche et le centre-gauche s’inscrivent dans le sillage des élections précédentes. Mais entre-temps, la participation aux scrutins est devenue obligatoire pour tout citoyen chilien en âge de voter. Une hausse fulgurante des votes qui n’a pas bénéficié à la gauche…

Résultats de l’élection du Conseil constituant et répartition des sièges par coalition politique. Source : Twitter de Braulio Jatar
DIAGRAMME ILLUSTRANT LE RAPPORT ENTRE LE RÉSULTAT
 DE CHAQUE ET LE NOMBRE DE SIÈGES REMPORTÉS.

Quant à la possibilité d’une alliance de la gauche avec la droite de Chile Vamos pour bloquer les élus du Parti républicain [parti de droite extrême de Jose Antonio Kast ndlr], elle n’a aucune chance de voir le jour. Outre le fait qu’elle renforcerait le caractère d’outsider du parti d’extrême-droite face à la classe politique, la porosité entre certains membres de la coalition de droite avec le Parti républicain est trop importante. En définitive, la gauche ne peut plus compter que sur la Commission d’experts, où elle dispose de la moitié des sièges, pour pouvoir peser un tant soit peu peser sur la teneur des débats du Conseil constituant. Une marge de manœuvre somme toute limitée, puisque l’ensemble du bloc de droite dispose également à lui seul de la majorité des 2/3, en mesure de balayer les observations des experts. Là où la première Convention constituante avait échoué à maintenir le clivage entre le peuple, qu’elle devait accompagner, face à l’élite soutenue par le système politique, les organisations de gauche ont échoué à réimposer cette ligne de fracture.

EXTRÊME-DROITE ET NOUVELLE CONSTITUTION, DES DESTINS LIÉS

Le dépouillement n’a pas laissé de place au doute. En remportant 23 des 51 sièges du Conseil constituant, l’hégémonie du Parti républicain est sans appel. Non seulement il dépasse largement le seuil qui lui permet d’avoir une force de blocage, mais il rassemble qui plus est 64 % des élus aux côtés de Chile Seguro, coalition de la droite conservatrice. Disposant de 2/3 des élus, la droite est donc en mesure de rédiger le texte constitutionnel sans avoir à négocier avec la gauche. Porté par la dynamique de l’élection présidentielle où José Antonio Kast est arrivé au second tour, le Parti républicain parvient à endosser le leadership conservateur et s’érige comme première force d’opposition. Un glissement vers l’extrême-droite entretenu par une course à la radicalité de Chile Vamos, dont le capital politique est usé par un discrédit durable.

« Chili / triste pays / Fin » : graffiti dans les rues de Valparaíso., février 2023 © Jim Delémont pour LVSL
« CHILI / TRISTE PAYS / FIN » : GRAFFITI DANS
LES RUES DE VALPARAÍSO., FÉVRIER 2023
PHOTO JIM DELÉMONT POUR LVSL

L’avenir de la prochaine Constitution est suspendu aux décisions du Parti républicain, au centre de l’échiquier. Un paradoxe pour ce mouvement qui n’a pas signé l’Accord pour le Chili et s’est rapidement retiré des négociations en s’opposant à la poursuite du processus constituant… Portant un discours ambigu, il affirme pour autant ne pas vouloir boycotter le processus de l’intérieur. Lors de son allocution après la proclamation des résultats, le Président Boric a rappelé d’un ton grave la brutale leçon tirée de la première Convention constituante et a exhorté le Parti républicain à « ne pas être dans la vendetta et à ne pas répéter les mêmes erreurs que la gauche » qui n’a pas négocié avec ceux qui étaient alors minoritaires… Un message entendu et devancé du côté du Parti républicain. Suite aux résultats, sa secrétaire générale, Ruth Hurtado, a déclaré que « l’actuelle Constitution est bonne et doit seulement avoir quelques modifications grâce au dialogue et au travail transversal pour le bien commun et non pour un secteur politique en particulier ».

De son côté, bien que José Antonio Kast ait joué le registre de la gravité et de l’unité pour sortir le pays de l’impasse, il s’agit pour lui d’une consécration. Sa force politique s’impose durablement au cœur des institutions, avec en ligne de mire l’élection présidentielle de 2026. Si la réussite du nouveau processus constituant est entre ses mains, c’est également lui qui endossera la responsabilité en cas d’échec. Le défi est donc de taille pour celui qui, fervent partisan de la Constitution de Pinochet, a dorénavant comme priorité la démonstration qu’il est en mesure de mener à bien un tel processus, et donc de gouverner. On s’en doute, la volonté de défendre un texte constitutionnel minimaliste est une perspective bien accueillie sur les marchés financiers, comme le souligne la banque d’investissement JP Morgan, qui voit dans les événements récents un signal positif pour les investisseurs internationaux.


Pour autant, le large socle électoral dont bénéficie le Parti républicain n’en reste pas moins conjoncturel, fruit d’un contexte marqué par la crise sécuritaire [1], la recherche d’une figure d’autorité et l’expression d’un mécontentement latent.

REJET DU SYSTÈME POLITIQUE ET INSTABILITÉ DES RAPPORTS DE FORCE

Si résultat est éclatant pour le Parti républicain, quatre ans après sa fondation, il ne saurait tôt ou tard échapper au rejet qui a frappé l’ensemble des partis institutionnels, récents ou anciens, de gauche comme de droite. Les résultats du scrutin ne doivent en effet pas tant être lus comme une victoire de l’extrême-droite que comme une défaite généralisée du système politique.

Vestige d’une fresque de la première Assemblée constituante le long du fleuve Mapocho. Santiago, février 2023, Jim Delémont
VESTIGE D’UNE FRESQUE DE LA PREMIÈRE ASSEMBLÉE CONSTITUANTE
LE LONG DU FLEUVE MAPOCHO. SANTIAGO, FÉVRIER 2023,
PHOTO JIM DELÉMONT

Le score réalisé par le Partido de la gente est à ce titre éclairant. Ce parti populiste de droite a créé la surprise lors de l’élection présidentielle en 2021 avec son candidat, Franco Parisi. Au terme d’une campagne articulée autour des réseaux sociaux, perçu comme un outsider antisystème, il s’est hissé en troisième position au premier tour. Il rassemblait alors un groupe électoral associé à celui qui s’était tourné vers les listes indépendantes lors de l’élection de la première Convention, avant que les polémiques ne discréditent ces organisations. Avec l’objectif de catalyser le ras-le-bol contre l’establishment, le Partido de la gente espérait remporter plusieurs sièges au sein du Conseil constituant. Sa campagne marquée par des scandales sur leurs candidats révélés à quelques jours de l’élection ont sapé la crédibilité du parti, qui s’est effondré à 5,4 %. Un véritable repoussoir pour ceux qui y voyaient un vote antisystème et qui ont pu, in fine, reporter leur voix au bénéfice du Parti républicain. Ce groupe électoral est donc volatile et n’est en rien acquis à José Antonio Kast. Et c’est bien autour de ces électeurs qui, élection après élection, cherchent un moyen d’exprimer leur colère et leur exaspération antisystème, que se jouera le rapport de force politique et le devenir du nouveau projet de Constitution.


Le rôle endossé par la droite conservatrice de Chile Vamos peut également devenir un rouage central du Conseil constituant. Bien qu’en perte de vitesse, elle est aussi celle dont ne peut se passer le Parti républicain pour obtenir la majorité des 3/5. Les élus de Chile Vamos sont ainsi en mesure de jouer un rôle pivot, notamment s’ils défendent une perspective de recherche de consensus, y compris avec la gauche minoritaire, pour parvenir un à accord transversal et assurer la réussite du processus. Cependant, face au poids du Parti républicain, le glissement vers l’extrême-droite peut aussi l’emporter et déboucher sur une alliance du bloc conservateur intransigeant avec la gauche.

Enfin – c’est sans doute le phénomène le plus saillant -, cette élection est marquée par un taux historiquement élevé de bulletins nuls qui rassemblent prêt de 17 % des suffrages exprimés, alors qu’il n’était que 1,5 % lors du Référendum de septembre 2022. Les votes blancs connaissent également un sursaut en dépassant 4,5 % des suffrages. Un Chilien sur cinq a donc voté nul ou blanc, soit au total davantage que la troisième liste en tête du scrutin. Un puissant signal électoral qui traduit le rejet d’un processus constituant qui peine à affirmer sa légitimité. Autant d’électeurs qui joueront un rôle clef lors des prochaines échéances, et qui, au-delà des affinités politique, expriment la défiance qui parcourt le pays.

Le 8 mai, la marche lors de la journée internationale des droits des femmes, à Santiago, est la seule mobilisation d’envergure qui se soit déroulée depuis septembre 2022. Santiago, février 2023, Jim Delémont
LE 8 MAI 2023, LA MARCHE LORS DE LA JOURNÉE
INTERNATIONALE DES DROITS DES FEMMES,
À SANTIAGO, EST LA SEULE MOBILISATION D’ENVERGURE
QUI SE SOIT DÉROULÉE DEPUIS SEPTEMBRE 2022.
SANTIAGO, FÉVRIER 2023, JIM DELÉMONT

Le rejet de la Constitution reste pourtant clair et la volonté d’en changer est durablement enracinée au Chili. Sans doute est-ce là la principale victoire du soulèvement populaire d’octobre 2019. Le 17 décembre 2023 se déroulera le Référendum d’approbation sur le nouveau texte constitutionnel, après six mois de travaux du Conseil constituant.

Alors que le processus constituant devait permettre d’ébaucher une nouvelle organisation de la vie politique, il constitue un nouveau facteur de maintien du statu quo. Pour autant, nul n’a remporté la bataille pour conquérir le sens commun. D’ici le mois de décembre et le projet de Constitution qui sera soumis au référendum, tout semble possible. La tâche est grande pour fournir l’étincelle aux aspirations populaires.

Notes :

[1] Le Chili fait actuellement face à une augmentation de la violence en raison d’une percée du narcotrafic dans le pays. Une crise sécuritaire dont l’extrême droite alimente les relents xénophobes et prospère sur les tensions liées à l’immigration dans le nord du pays.


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133ème ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE HÔ CHI MINH

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Hồ Chí Minh, né Nguyễn Sinh Cung le 19 mai 1890 à Hoàng Trù (province de Nghê An) et mort le 2 septembre 1969 à Hanoï, fut un homme d'État vietnamien et une figure importante de l'anticolonialisme et du communisme international.
130ÈME ANNIVERSAIRE DE LA
NAISSANCE DE HÔ CHI MINH

 


DESCRIPTION 1924 / Nguyen-Aï-Quoc /  Le Procès de la Colonisation Française. Première Série Moeurs coloniales. Volume broché (dimensions: 12x19 cm). Imprimerie spéciale de la Librairie du Travail, 127 pages noir et blanc. /  Rarissime ouvrage par Ho Chi Minh publié sous pseudo à Paris. /   1924 Nguyen-Aï-Quoc Le Procès de la Colonisation Française. Première Série Moeurs coloniales. Volume broché (dimensions: 12x19 cm). Imprimerie spéciale de la Librairie du Travail, 127 pages noir et blanc. Rarissime ouvrage par Ho Chi Minh publié sous pseudo à Paris.
COUVERTURE DU
« LE PROCÈS DE LA
COLONISATION
 FRANÇAISE»

Considérant que « le Président Hô Chi Minh a été la cristallisation des traditions millénaires de la culture nationale vietnamienne et que ses idées sont l’incarnation des aspirations de tous les peuples à la confirmation de leur identité nationale… » l’assemblée générale de l’UNESCO a décidé, en sa 24ème session, de commémorer en 1990 le Centenaire de la naissance de celui qui, 1925, publia son premier ouvrage : « Le procès de la colonisation française ».
ジンタらムータ with リクルマイ - 平和に生きる権利

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( ジンタらムータ with リクルマイ - 平和に生きる権利 ) JINTA ET AL MUTA AVEC RIKURUMAI
LE DROIT DE VIVRE EN PAIX. CHANSON DE VICTOR JARA, 
« Même si des frontières et des montagnes se dressent entre nous, les prolétaires du monde entier s'unissent comme une seule famille »
« MÊME SI DES FRONTIÈRES ET DES
MONTAGNES SE DRESSENT ENTRE NOUS,
LES PROLÉTAIRES DU MONDE ENTIER
S'UNISSENT COMME UNE SEULE FAMILLE »

De son vrai nom Nguyên Si Cung, le grand héros de la Révolution vietnamienne a pris le nom de militant de Nguyên Ai Quoc, avant de devenir le célèbre et respecté Hô Chi Minh, dont l’œuvre, l’action et la pensée – exemples de combativité et de pureté – représentent tant pour tous ceux qui luttent pour le triomphe sur la terre de la liberté, de la justice et de tous les idéaux humanistes.

À la naissance, le 19 mai 1890, de ce fils de lettré pauvre mais aimant avant tout son pays et son peuple, le Vietnam subissait les affres du joug colonial français. 

En 1911, il s’expatrie en Occident dans la perspective de trouver les voies et moyens de la libération nationale : « Bravant les mille et une difficultés de la vie quotidienne, il vécut en France, aux États-Unis, en Angleterre, etc, communiant profondément avec les travailleurs à traves le monde, nouant avec eux une amitié solide. » 

S’inspirant de la Révolution d’Octobre et des idées progressistes, il est alors convaincu que seul le socialisme peut conduire le Vietnam à une indépendance totale et réelle. D’où son évolution militante au début des années 1920, au sein du mouvement ouvrier français, et d’autres organisations où il espère contribuer à l’éveil des consciences des peuples colonisés. 

À la fin du second conflit mondial, Hô Chi Minh guide le combat populaire qui a permis, la conjoncture étant favorable, le recouvrement de l’indépendance, après un siècle d’occupation ponctuée de résistances héroïques. Le 02 septembre 1945, la République Démocratique du Vietnam est proclamée. Son président est naturellement Hô Chi Minh.

Mais c’était compter sans la volonté colonialiste de la France de replonger le Vietnam dans la servitude, l’exploitation, la misère et l’aliénation. Les hommes aux sandales de caoutchouc résistent, suscitant l’admiration, la sympathie et la solidarité du monde entier : « une ligne juste des stratégies ingénieuses, une fermeté inébranlable et surtout la foi que plaçait le peuple en Hô Chi Minh, qui incarnait une force morale inépuisable, conduisirent le Vietnam à la victoire, au bout de 9 années d’un rude combat couronné par la victoire historique de Diên Biên Phu ». C’était en cette année bénie de 1954 ou l’oncle Hô donna l’exemple décisif. 

Déterminé à concrétiser sa conviction que le «Vietnam est un et son peuple est un » son patriotisme déclenche l’agression impérialiste des Etats-Unis. Cette guerre portera irrémédiablement atteinte à l’honneur, à la réputation et à l’histoire des USA, qui ont commis au Vietnam de graves crimes de guerre et contre l’humanité. Héroïque, le peuple vietnamien a défendu pour tous les peuples de la terre un principe sacré, ainsi résumé par Hô Chi Minh: « Il n’est rien de plus précieux que l’indépendance et la liberté ».  

Avant de quitter ce monde en 1969 à l’âge de 79 ans, Hô Chi Minh à légué à son peuple et à toute l’humanité une œuvre riche en vertus morales et politiques qui prônent l’unité, la justice, l’égalité, la solidarité, l’amitié, la compréhension, la coopération et la fraternité entre les peuples. Avec un sens remarquable de la pédagogie, il a su intégrer à leur juste place, dans la lutte des peuples, l’éducation, la culture et la science. 

Emouvant par sa simplicité et sa sagesse, Hô Chi Minh a été aussi un homme de lettres, un essayiste, un poète et un journaliste qui a mis son génie, ses idées et sa plume au service de l’éducation, de l’émancipation et de l’épanouissement de son peuple et de tous les opprimés.

Ho Chi Minh a laissé, entre autres, ces deux mots d’ordre toujours d’actualités :

Les cadres de la nation doivent être « des serviteurs du peuple et non pas des mandarins révolutionnaire ». « Ne pas se laisser séduire par la richesse, ébranler par la pauvreté et subjuguer par la force ».

Et si chacun de nous essayait de faire pleinement de cette dernière phrase le principal de sa vie ?