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LE PRÉSIDENT ÉQUATORIEN GUILLERMO LASSO (AU CENTRE)
A DISSOUS L’ASSEMBLÉE. À QUITO, LE 17 MAI,
PHOTO BOLIVAR PARRAGÉOPOLITIQUE / ÉQUATEUR RÉVEIL / Démocratie. Équateur : Guillermo Lasso tente une “manœuvre radicale” et dissout l’Assemblée / Le président équatorien a pris sa décision alors qu’il faisait face à une procédure de destitution. Il justifie son choix par la crise politique que traverse le pays.
PHOTO SANTIAGO ARCOS / REUTERS |
La manœuvre est “radicale”, juge The Guardian. Le mercredi 17 mai, Guillermo Lasso, le président de l’Équateur, “en difficulté”, a dissous par décret le Parlement, composé de 137 membres, “dans une tentative d’échapper à une procédure de destitution” pour corruption, explique le journal britannique. Cet “événement inédit plonge l’Équateur dans l’instabilité et peut profiter à Rafael Correa”, analyse El País. L’ancien président, leader de l’opposition, vit en exil en Belgique.
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GUILLERMO LASSO PREND LA PAROLE LORS DE SON PROCÈS EN DESTITUTION À QUITO, EN ÉQUATEUR, LE 16 MAI. PHOTOGRAPHIE : JOSÉ JÁCOME/EPA |
“C’est la meilleure décision pour trouver une sortie constitutionnelle à la crise politique et donner au peuple d’Équateur la possibilité de choisir son avenir lors de prochaines élections”, a justifié le chef d’État sur son compte Twitter.
CAPTURE D'ÉCRAN |
Le Conseil national électoral (CNE) a désormais sept jours pour convoquer de nouvelles élections, indique El Mercurio. “Une fois les élections déclenchées, dans quatre-vingt-dix jours, les Équatoriens se rendront aux urnes”, poursuit le quotidien. Même s’il doit abandonner le pouvoir avant l’élection, Guillermo Lasso, homme d’affaires conservateur de 67 ans arrivé à la présidence en 2021, a parfaitement le droit de se présenter, signale El Telégrafo.
Bien que “drastique” – le mot est choisi par The Washington Post – cette clause de dissolution, baptisée “muerte cruzada” (“mort croisée”), respecte la Constitution promulguée en 2008, rappelle le quotidien américain. Il y voit toutefois potentiellement “le début de la fin pour l’un des rares leaders conservateurs d’Amérique du Sud”.
“Auto-coup d’État”
LEONIDAS IZA SALAZAR |
CAPTURE D'ÉCRAN |
El País note en effet “un soutien des forces armées et de la police, qui ont encerclé le Parlement, empêchant l’accès aux législateurs”, mais observe par ailleurs que “ceux qui sont les mieux préparés pour porter une candidature présidentielle sont les membres du parti de l’ex-président Rafael Correa”, vainqueurs des récentes élections locales, en remportant la mairie de plusieurs des plus grandes villes du pays.
“Une transition pacifique au milieu de la crise politique est de la responsabilité du président et des groupes partisans et sociaux”, prévient El Universo. Mais le pays, “longtemps considéré comme paisible”, observe le Washington Post, est touché par une vague de violence, alimentée par des gangs en lien avec les cartels mexicains de la drogue. Et le Guardian constate qu’en dehors de l’Équateur c’est dans toute la région que la démocratie est menacée, citant l’autoritarisme grandissant au Nicaragua ou au Salvador, la violence en Haïti, la situation au Mexique ou les tensions dans les Andes péruviennes.
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« Au Pérou, Pedro Castillo dissout le congrès dans un terrible attentat contre la démocratie et l'état de droit... / ... Alors qu'en Équateur, Guillermo Lasso dissout le congrès, un acte tout à fait normal, légal et constitutionnel » DESSIN IVAN ERNESTO LIRA |
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