Devant la menace climatique, trois types d’actions sont possibles : la lutte contre les causes des dérèglements pour en atténuer les effets, la géoingénierie et l’adaptation. Le mot « atténuation » témoigne d’une ironie cruelle : l’opinion croissante est aujourd’hui que, sans un bouleversement radical de nos modes de vie et de développement, bien peu probable, nous courons droit au désastre. Quant à la géoingénierie, qui entend changer le climat de la Terre par des techniques à grande échelle visant à supprimer le CO2 de l’atmosphère, ou à réduire le rayonnement solaire, elle prolonge la démesure, qui nous a conduits là où nous sommes.Par Jean-Pierre Dupuy (Philosophe, professeur à l’université Stanford, Californie)
Il reste l’adaptation. C’est le scénario le plus probable. C’est aussi le moins réjouissant. Ce que nous devons peut-être craindre le plus, ce n’est pas une grande catastrophe qui mettrait par là même fin aux maux de notre époque, c’est au contraire une longue prolongation et une accentuation de ceux-ci suivant une spirale descendante.