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JOSÉ « PEPE » MUJICA, À SON DOMICILE DANS LA BANLIEUE DE MONTEVIDEO, LE 13 FÉVRIER 2014 |
Longtemps, il s’est couché de bonne heure en écoutant les fourmis lui parler à l’oreille. Parfois, il discutait avec une ou plusieurs grenouilles. Avec les rats, il partageait son quignon de pain. José « Pepe » Mujica est le survivant d’un monde qu’il a lui-même rayé de la carte. Emprisonné treize ans dans les geôles de la dictature militaire en Uruguay (1973-1985), torturé et enfermé deux ans au fond d’un puits, cet ancien dirigeant des Tupamaros, la principale guérilla urbaine du pays, a tourné la page et œuvré pas à pas au retour de la démocratie.
Une ascension issue des ténèbres qui s’est conclue en novembre 2009 par son élection à la présidence, avec 53 % des voix. « Enfermé, j’ai failli devenir fou, dit-il. Aujourd’hui, je suis prisonnier de ma liberté de penser et de décider. Je la cultive et lutte pour elle. Je peux me tromper, même énormément, mais l’une de mes rares vertus est de dire ce que je pense. »