Réplique de l’épée de Bernardo O’Higgins musée de Chillán Chili
Pour assouvir sa passion de collectionneur, l’ancien dictateur se serait approprié des pièces de grande valeur lors du coup d’Etat de 1973.
La passion d’Augusto Pinochet pour les objets et documents historiques est l’un des traits les moins connus de la personnalité de l’ancien dictateur. Or le dernier scandale le concernant est justement lié au fait qu’il se serait emparé d’objets de grande valeur, comme l’épée de Bernardo O’Higgins, le héros de l’indépendance chilienne, ou la piocha, étoile à cinq branches sertie d’or que reçoivent les présidents lors de leur investiture.
On soupçonne que ces deux trésors sont entre les mains d’un collectionneur privé depuis le milieu des années 1990. Un membre de l’illustre famille Labarca avait porté plainte après avoir visité l’exposition d’armes anciennes organisée par le Musée historique national. Pour lui, le sabre qui était exposé comme “ayant appartenu au père de la patrie” n’était pas le même que celui que ses ancêtres avaient reçu de la main d’O’Higgins, puis légué au musée.
L’expert qui a examiné l’épée, à la demande des conservateurs, a donné raison à Labarca. “La poignée est du XIXe siècle [de l’époque d’O’Higgins], mais la lame est nettement postérieure. Quant aux rivets, il est évident qu’ils ont été usinés avec un tour moderne.” La substitution du sabre serait sans doute passée inaperçue sans l’enquête menée par une équipe d’Informe Semanal, une émission de la chaîne TVN.
On soupçonne que ces deux trésors sont entre les mains d’un collectionneur privé depuis le milieu des années 1990. Un membre de l’illustre famille Labarca avait porté plainte après avoir visité l’exposition d’armes anciennes organisée par le Musée historique national. Pour lui, le sabre qui était exposé comme “ayant appartenu au père de la patrie” n’était pas le même que celui que ses ancêtres avaient reçu de la main d’O’Higgins, puis légué au musée.
L’expert qui a examiné l’épée, à la demande des conservateurs, a donné raison à Labarca. “La poignée est du XIXe siècle [de l’époque d’O’Higgins], mais la lame est nettement postérieure. Quant aux rivets, il est évident qu’ils ont été usinés avec un tour moderne.” La substitution du sabre serait sans doute passée inaperçue sans l’enquête menée par une équipe d’Informe Semanal, une émission de la chaîne TVN.
Interviewée dans le cadre de ce programme, Sofía Correa, la directrice du Musée historique national, affirme que Pinochet se serait approprié la pièce originale le jour du coup d’Etat contre Salvador Allende [le 11 septembre 1973]. Le témoignage de R.Q., un sous-officier à la retraite qui a participé à l’assaut du palais présidentiel, est encore plus accablant. Ce militaire se souvient d’avoir entendu l’un de ses supérieurs dire peu avant la fin de l’opération : “On dirait que mon général [Pinochet] veut se déguiser en directeur suprême [le titre qu’arborait O’Higgins].”
Quelques semaines plus tôt, le quotidien Diario 7 signalait que l’étoile à cinq branches, autre objet datant des premières années de la République chilienne, avait elle aussi disparu pendant la dictature. “Patricio Aylwin [premier président élu après la dictature, en décembre 1989] a reçu une fausse étoile [des mains de Pinochet]”, affirme le journal, ajoutant que plusieurs tableaux de valeur accrochés à la Moneda [le palais présidentiel] – dont un célèbre portrait de l’homme d’Etat Diego Portales – ont disparu après le putsch.
Le général Pinochet se vantait dès les premiers jours de son régime que pas une seule feuille ne bougeait au Chili sans son accord. Il y a donc tout lieu de penser que l’ancien dictateur sait où se trouvent ces fleurons du patrimoine national. Comme pour confirmer les soupçons qui circulent dans les couloirs des musées, Pinochet a restitué à l’Etat, fin 2005, un exemplaire du Journal militaire de José Miguel Carrera, autre grande figure de l’indépendance. Il en avait fait son livre de chevet depuis trente ans.
Le général Pinochet se vantait dès les premiers jours de son régime que pas une seule feuille ne bougeait au Chili sans son accord. Il y a donc tout lieu de penser que l’ancien dictateur sait où se trouvent ces fleurons du patrimoine national. Comme pour confirmer les soupçons qui circulent dans les couloirs des musées, Pinochet a restitué à l’Etat, fin 2005, un exemplaire du Journal militaire de José Miguel Carrera, autre grande figure de l’indépendance. Il en avait fait son livre de chevet depuis trente ans.