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Depuis le début du mois de février, des manifestations violentes ont fait « dix-sept morts et deux cent soixante et un blessés » au Venezuela, selon la procureure générale du pays, Mme Luisa Ortega Diaz. Mercredi 26 février, le président Nicolas Maduro – qui dénonce une tentative de coup d’Etat soutenue par Washington et des groupes paramilitaires proches de l’ancien président colombien Álvaro Uribe – a convié les différents secteurs de la société à une « conférence sur la paix ». Cette rencontre entre syndicats, patronat, partis et intellectuels devait participer au retour au calme.
Le Monde diplomatique
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LA POLICE DE CARACAS AFFRONTE DES PARTISANS DE L'EXTRÊME-DROITE. PHOTO RODRIGO ABD (AP) |
deux enseignements principaux se dégagent de cette crise. Tout d’abord, l’exaspération d’une grande partie de la population face aux difficultés économiques alimente un climat de défiance vis-à-vis du pouvoir. « Files d’attente interminables à l’entrée des magasins pour s’approvisionner en produits de base tels que lait, farine, huile ou papier toilette ; essor d’une économie parallèle où des vendeurs de rue proposent les mêmes biens à des prix prohibitifs. Si les Vénézuéliens souffrent de pénuries ponctuelles depuis déjà fort longtemps, l’aggravation du mal depuis le début de l’année a pris chacun au dépourvu », analysait le sociologue Gregory Wilpert dans notre édition de novembre 2013. A ces difficultés s’additionne celle de la corruption, endémique, ne serait-ce que parce qu’un système de double taux de change permet, par exemple aux « privilégiés qui ont accès au marché des changes officiel [d’]empoche[r] des bénéfices exorbitants en acquérant des marchandises au taux légal pour les revendre aux prix vertigineux du marché noir ».