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L’insulte a été tracée, au petit jour, sur la route goudronnée. Inscrite en grosses lettres blanches : « Résidence de Lula le bandit ». Quelques mètres plus loin, on peut encore lire « Lula en prison ». Nous sommes à Atibaia, petite ville à une soixantaine de kilomètres de São Paulo. Un coin de campagne, fréquenté par l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), suspecté d’être le véritable propriétaire, avec sa femme Marisa Leticia, d’une luxueuse demeure dans les environs.Par Claire Gatinois
Depuis plusieurs semaines, les médias brésiliens font aussi des gorges chaudes d’un triplex situé à Guaruja, sorte de Deauville des Paulistes, dont les travaux auraient été menés pour convenir aux goûts du «Chef» (Lula) et de «Madame» par l’un des groupes du bâtiment et travaux publics (BTP) impliqué dans le scandale de corruption révélé par l’enquête judiciaire «Lava Jato» («Lavage express»).
« Je me suis senti prisonnier ce matin », a déclaré ensuite Lula du siège du Parti des travailleurs (PT) où il s'est immédiatement rendu, devant des dizaines de militants agitant les drapeaux rouges du parti et des banderoles de soutien à Lula. « S'ils voulaient m'entendre, il fallait juste me convoquer et j'y allais. Je ne dois rien [à personne] et je ne crains pas » la justice, a souligné l'ancien chef d'Etat, reprenant le proverbe brésilien : « qui ne doit rien, ne craint rien ». L'ancienne icône de gauche qui a gouverné le Brésil de 2003 à 2010 a qualifié la perquisition à son domicile, puis son transfert au siège de la police, de « show médiatique plutôt qu'une enquête sérieuse ».
Les procureurs « ont rallumé la flamme qui m'habite ! La lutte continue ! », a lancé Lula comme un défi, faisant part à plusieurs reprises de son « indignation » face à ceux qui « veulent criminaliser le Parti des travailleurs, criminaliser Lula » par crainte que le PT reste au pouvoir. « Je ne sais pas si je serai candidat en 2018 » à la présidence, a-t-il lancé, promettant toutefois de parcourir le pays en défense du parti qu'il a fondé en 1980, vers la fin de la dictature. RFI
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