11 avril, 2019

LES GRANDS-MÈRES DE PLACE DE MAI RETROUVENT EN ESPAGNE LA PETITE-FILLE 129


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LA « PETITE-FILLE 129 »
La présidente de l’ONG Grands-Mères de la Place de Mai, Estela de Carlotto, a annoncé que la fille de Carlos Solsona était la petite fille retrouvée numéro 129, marche gravie chaque année, petit à petit, comme preuve d’un travail silencieux mais persistant pour retrouver l’identité volée à quelque 500 enfants qui sont nés dans les cachots militaires pendant le terrorisme d’État des années 1970 en Argentine.
par FEDERICO RIVAS MOLINA
NORMA SÍNTORA 
La « petite-fille 129 », comme les grand-mères l’ont appelée pour garder son identité secrète, a son père et son frère, Marcos, né avant elle et élevé par un grand-père. La rencontre familiale n’a pas encore eu lieu. Carlos Solsona a dit qu’il avancerait avec prudence, sans se hâter. « Je ne veux pas imaginer des situations, parce que j’ai trop peur de lui faire du mal. Elle a une vie, elle a plus de 40 ans et ça lui est tombé dessus, mon plus grand souci est celui-là. Je vais essayer de faire en sorte que ça n’arrive pas », a-t-il dit. L’identification n’a pas été facile, en partie parce qu’elle était née non pas de la suspicion de la petite-fille maintenant retrouvée, mais des Grand-mères.

CARLOS ALBERTO SOLSONA ET LA PRÉSIDENTE DES GRAND-MÈRES
DE LA PLACE DE MAI, ESTELA DE CARLOTTO, ANNONCENT
À BUENOS AIRES L’IDENTIFICATION DE LA PETITE-FILLE 129.
CAPTURE D'ÉCRAN
Estela de Carlotto a expliqué qu’en 2012, ils avaient découvert le cas « d’une jeune femme qui avait été enregistrée avec un acte de naissance apocryphe signé par un médecin de la police et dont l’accouchement avait eu lieu à son domicile ». Un an plus tard, elle a été contactée et invitée à passer un test ADN pour comparer son profil avec la banque génétique des familles des victimes de la dictature. «La femme vivait à l’étranger [en Espagne] et a dit qu’elle se rendrait à Buenos Aires en 2014 pour continuer à discuter de la possibilité de faire les tests», explique Carlotto. Mais le lien a été rompu et il n’a pu se rétablir qu’en juin 2017, lorsqu’un ami de la femme est intervenu. « Il y a deux semaines, la nouvelle petite-fille s’est rendue dans le pays et s’est présentée à la justice le 3 avril. C’est là qu’elel a accepté de se soumettre à l’analyse, qui a révélé qu’elle était la fille de Carlos Solsona et Norma Síntora ».


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