08 janvier, 2020

BRÉSIL : UN AN DE RÉSISTANCE À BOLSONARO


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 BACURAU EST UN THRILLER DE SCIENCE-FICTION FILM
BRÉSILIEN RÉALISÉ PAR KLEBER MENDONÇA FILHO
ET JULIANO DORNELLES, SORTI EN 2019
Insultes, outrances, lois liberticides, violation des droits humains… C’est le quotidien du peuple brésilien depuis janvier 2018. Et les mobilisations les plus actives se rencontrent dans les périphéries.
BOLSONARO DANS L’INTIMITÉ : IL REÇOIT
PEU DE  VISITES ET MARCHE RAREMENT 
DANS LA ZONE EXTÉRIEURE 
PAR CRAINTE D’ATTENTAT
PHOTO CRISTIANO MARIZ
PAR PATRICK PIRO
« Vous avez un visage terriblement homosexuel. » Voilà la réponse de Jair Bolsonaro au journaliste qui le questionnait fin décembre sur l’enquête pour corruption visant Flávio, l’un de ses fils. Terriblement banal. Quelques jours avant, le président brésilien traitait de « vermisseau » l’immense pédagogue Paulo Freire (1921-1997). Et présentait son nouveau parti, à l’emblème intégralement composé de douilles de balles.

LE PÉDAGOGUE PAULO FREIRE
Insultes, outrances, projets de loi indécents, voire liberticides, incitation à la violation des droits humains… C’est le quotidien du peuple brésilien depuis le 1er janvier 2018. La gauche, consternée, n’est pas aujourd’hui en mesure d’entraver un gouvernement qui inspire le qualificatif de « fasciste » et la comparaison avec la dictature (1964-1985).

Les mobilisations les plus actives se rencontrent dans les quartiers périphériques, les communautés noires et indigènes, les groupes de personnes LGBT, de mères de victimes des violences policières. Là, pas de saisissement, mais un commentaire partagé. « La marginalisation, la discrimination, le racisme, les assassinats, nous connaissions déjà. Bolsonaro, c’est juste un cran de plus, il nous pousse à renforcer notre capacité à résister et à inventer de nouvelles formes de lutte. » Et partout aux frontons, l’icône Marielle Franco, assassinée le 14 mars 2018 par des miliciens, soupçonnés d’être proches de la famille même de Bolsonaro. Militante noire, lesbienne, née dans une favela, cette puissante inspiratrice des minorités qui dressent la tête, c’est elle qui mettra un jour Bolsonaro en déroute, prédit le député gay Jean Wyllys, menacé de mort, qui a fui le Brésil.

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DESSIN CHAPPATTE