Très largement relayée sur internet, une affaire de discrimination sociale dans un riche complexe immobilier reflète l'uniformisation des chasses à l'homme en ligne.
par LOÏC H. RECHI
INÉS PÉREZ CONCHA, HABITANTE DE CHICUREO, EXCLUSIVE ZONE RÉSIDENTIELLE PRÈS DE SANTIAGO RÉSERVÉE À UNE MINORITÉ DE NANTIS. SON TÉMOIGNAGE PITTORESQUE À LA TÉLÉVISION A MIS EN LUMIÈRE L’ABÎME QUI SÉPARE CETTE FRANGE SOCIALE PRIVILÉGIÉE DE SON ENTOURAGE, NOTAMMENT DU PERSONNEL À LEUR SERVICE. PHOTO : EL MERCURIO |
par LOÏC H. RECHI
Le Chili vit des heures agitées. Non pas que le pays soit à feu et à sang –pas encore, tout du moins– mais une somme de petits événements récents dans la localité de Chicureo a rencontré un écho national dans ce pays de 17 millions d’habitants.
Il y a une quinzaine d’années, Chicureo n’était encore qu’un petit bled rural à quarante kilomètres au nord de Santiago, un recoin bucolique qui n’intéressait pas grand monde. Puis, comme ça arrive parfois, une poignée de promoteurs, avec l’appui des autorités, flairèrent la bonne idée. L’endroit devint le berceau d’une série de complexes immobiliers démesurés, un gigantesque ghetto de riches.