L'organisation de la Coupe du monde à Buenos Aires a toujours eu un goût de soufre. Il est aujourd'hui confirmé que la victoire de l'Argentine face au Pérou (6 à 0) était le résultat de petits arrangements entre dictatures : la première s'est qualifiée pour la finale, le second s'est débarrassé de 13 opposants.
par Gabriel A. Morini Tiempo Argentino
LE DICTATEUR ARGENTIN JORGE RAPHAËL VIDELA (CENTRE) SALUE LES JOUEURS DE LA SÉLECTION NATIONALE DE FOOTBALL APRÈS QUE CELLE-CI GAGNE LE MONDIAL DE 1978. |
C'est une première : le témoignage d'un rescapé de l'opération Condor [nom de code d'un accord – longtemps resté secret – passé dans les années 1970 entre les dictatures latino-américaines pour éliminer les opposants sur tous leurs territoires] soutient la théorie selon laquelle la victoire de l'Argentine contre le Pérou au cours de la Coupe du monde de football de 1978 était le résultat d'une entente entre les dictateurs des deux pays, afin de redorer le blason du régime argentin, accusé à plusieurs reprises d'atteintes aux droits de l'homme. Selon les déclarations de l'ancien sénateur péruvien Genaro Ledesma Izquieta au juge Argentin Norberto Oyarbide qui enquête sur l'enlèvement et le transfert illégal de 13 opposants péruviens en Argentine le 25 mai 1978, Buenos Aires se serait engagé, en échange de la victoire sportive, à accueillir ces opposants puis à les faire disparaître au cours d'un "vol de la mort" [pratique utilisée pendant la dictature argentine (1976-1983) pour assassiner les opposants sans laisser de traces].
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