24 août, 2012

CHILI : DES EXPERTS DE L’ONU ENQUÊTENT SUR LES DISPARITIONS FORCÉES SOUS PINOCHET


DES FEMMES DU GROUPE DES PARENTS DES DISPARUS MANIFESTENT DEVANT LE SIÈGE DU GOUVERNEMENT DURANT LA DICTATURE DE PINOCHET. LE COURAGEUX COMBAT DES FAMILLES DES DISPARUS A DÉBUTÉ MOINS D’UN AN APRÈS LE COUP D’ÉTAT, IL S’EST PROLONGÉ DURANT LES PRESQUE DEUX DÉCENNIES DU POUVOIR MILITAIRE ET IL N’A PAS CESSÉ EN DÉMOCRATIE, À LA RECHERCHE DES VICTIMES ENCORE NON RETROUVÉES. PHOTO, KENA LORENZINI, MUSÉE DE LA MÉMOIRE.
Par RFI

Le groupe de travail de l’ONU sur les disparitions forcées était en mission officielle au Chili. Après près de dix jours d’enquête, celui-ci a rendu ses premières conclusions mardi 21 août. Des conclusions très attendues. Sous la dictature d’Augusto Pinochet, entre 1973 et 1990, plus de 1200 opposants au régime ont disparu. De la plupart, on ne sait toujours rien.

« Les disparitions forcées au Chili n’appartiennent pas au passé, mais au présent et à l’avenir »

Les deux experts ont choisi de donner leur conférence de presse au cimetière général de Santiago devant un symbole fort : les croix noires du « patio 29 ». Sous la dictature, les militaires ont enterré illégalement des opposants politiques dans ce carré. Près de quarante ans plus tard, certains ne sont toujours pas identifiés. Après neuf jours d’enquête, les experts onusiens félicitent le pays pour les indemnités publiques versées aux familles de disparus, pour la quantité de procès et de militaires condamnés. Des avancées qui ont toutefois manqué d’une politique d’Etat cohérente et pérenne. Mais là où le bât blesse le plus, c’est en matière de justice.


LA COUR 29 ET SES NOMBREUSES CROIX NOIRES, AU CIMETIÈRE GENERAL DE SANTIAGO. LONGTEMPS, LES AGENTS DES APPAREILS D’EXTERMINATION DE LA DICTATURE ONT PROCÉDÉ À DES ENTERREMENTS CLANDESTINS D’OPPOSANTS DANS CE SITE, AU CŒUR DE LA CAPITALE CHILIENNE.