01 février, 2025

LE PRÉSIDENT COLOMBIEN POURSUIT SA PASSE D’ARMES AVEC DONALD TRUMP

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LE PRÉSIDENT COLOMBIEN, GUSTAVO PETRO, À JACMEL,
 EN HAÏTI, LE 22 JANVIER 2025.
PHOTO MARCKINSON PIERRE

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Le Monde

INTERNATIONAL / COLOMBIE / Le président colombien poursuit sa passe d’armes avec Donald Trump en l’accusant de développer une « thèse fasciste » / 
Gustavo Petro s’oppose à son homologue américain à propos du traitement imposé aux migrants, lui reprochant de « criminaliser un groupe de population », une attitude « utilisée par Hitler envers les juifs».

Le Monde avec l'AFP

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Les relations entre Bogota et la Maison Blanche restent tendues quelques jours après l’épisode des migrants illégaux que Donald Trump a voulu expulser en Colombie. Le président colombien, Gustavo Petro, a une nouvelle fois critiqué les méthodes de son homologue américain.

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« Criminaliser un groupe de population est une thèse fasciste », a déclaré M. Petro, interviewé, vendredi 31 janvier, par la chaîne de télévision Univision. « Cette attitude visant à criminaliser des groupes de population pour obtenir les applaudissements d’une majorité est exactement la même que celle utilisée par Hitler envers les juifs », a-t-il ajouté. Donald Trump « me qualifie de socialiste, je préfère être socialiste que fasciste », a-t-il insisté.

Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, avait refusé le 26 janvier de permettre l’arrivée d’avions militaires américains transportant des expulsés colombiens, inquiet pour la « dignité » des personnes à bord. Après des heures de tensions et l’annonce de sanctions douanières réciproques, « l’impasse » avait été finalement surmontée, selon Bogota, et Washington avait levé sa menace d’imposer des droits de douane sur tous les biens colombiens entrant aux États-Unis d’abord de 25 %, puis 50 % au bout d’une semaine.

Donald Trump s’est vanté d’avoir écrasé son homologue colombien, qui a été vertement critiqué dans son pays, allié de longue date des États-Unis dans la guerre contre la drogue.

Bogota rapatrie ses propres ressortissants

Vendredi, le gouvernement colombien a proposé de prendre en charge le transport aérien et maritime de ses citoyens qui vont être expulsés des États-Unis, afin de garantir qu’ils ne voyagent pas menottés.

Mardi et mercredi, des avions militaires et civils colombiens ont rapatrié à Bogota les premiers groupes de migrants. Selon Gustavo Petro, cela a permis à plusieurs centaines de ses compatriotes, parmi lesquels plusieurs enfants, de rentrer dans leur pays dans des conditions « dignes ». Aucun d’entre eux n’était un « délinquant confirmé », a-t-il ajouté.

La Colombie s’attend au retour de quelque 27 000 migrants dont les ordres d’expulsion ont été signés ces six derniers mois – par l’administration Trump depuis le 20 janvier, ou par celle de son prédécesseur démocrate Joe Biden –, a fait savoir, à l’Agence France-Presse, une source de la présidence colombienne.

Le Monde avec l'AFP