02 janvier, 2008

CHILI / SOUPE AU CONGRE

Photo Carlos Padilla

Caldillo Parti communiste du Chili

le Parti communiste du Chili, invite à une traditionnelle et remontante « soupe au congre » . L'Invitation a été conduite par le président du Parti communiste Guillermo Teillier.

Santiago, 2 janvier 2008. - « De l'année qui vient de terminer on peut dire qu'elle a été bonne pour les travailleurs, pas dans le sens de ce qui a était obtenu en matière de réajustement des salaires ou de diminution du chômage, mais par rapport au processus d'unité et des mobilisations des travailleurs», a affirmé le Président du Parti communiste du Chili, Guillermo Teillier, pendant le traditionnel « caldillo de congrio » [soupe au congre] de début d'année que la collectivité offre aux journalistes et aux travailleurs des moyens de communication tous les premiers janvier.

Jusqu'à la « Maison de Gladys », à Carmen 340 (siège de la fondation Gladys Marίn, la défunte Présidente du PCCH), sont arrivés journalistes, photographes, caméramans et techniciens de télévision, administrateurs et producteurs de différents Médias, ainsi que des correspondants d'agences étrangères et de portails de presse sur Internet. Ceux-ci ont été reçus par Teillier, accompagné des membres du bureau politique, Juan Andrés Lagos et Hugo Gutiérrez et le membre du Comité Central, Soledad Concha. Fernando García, Premier Secrétaire de l'ambassade de Cuba à Santiago, s'est également rendu sur les lieux.

Dans son discours de bienvenue et dans l’évaluation de l'année écoulée, le président du PC a indiqué que «de nouveaux secteurs de travailleurs ont réalisé des progrès, en passant par-dessus la législation du travail imposée par Pinochet et en obtenant certains de leurs droits dans les faits, ainsi que les conquêtes salariales et sociales» -.

«Un processus s’est initié, qui sera un élément caractéristique durant l'année qui débute, d'unité, renforcement des organisations sociales et de lutte des travailleurs».

Droits de l’homme et du travail

«En second terme il faut souligner l’élévation du niveau de conscience citoyenne sur des aspects essentiels, tels que l'actuelle exclusion sociale et politique, ainsi que l'accroissement de la nécessité d'étendre les droits des secteurs marginalisés, par exemple, la question de la reconnaissance du peuple mapuche et autres ethnies, ainsi que la nécessité de vérité et justice»

«Nous finissons l'année en rapatriant la dépouille mortelle de Cristiana Carreño, première femme victime de l'Opération Condor, arrêtée et disparue en Argentine, initiative qui donne l’espoir du progrès de la justice».

«Une ligne de partage est en train de se former entre ceux qui veulent renforcer les droits des travailleurs et ceux qui s'opposent et font face au fait inévitable de la fin de l'exclusion politique de la gauche; entre ceux qui prônent le droit de vote des Chiliens qui vivant à l'étranger, et qui veulent élargir les capacités des jeunes, et ceux qui s’opposent à ces avancées démocratiques ; entre ceux qui sont pour la vérité et la pleine justice, et ceux qui sont partisans de l'impunité ».

En ce sens Teillier a fustigé les derniers jugements de la Cour Suprême au sujet, par exemple, de « Colonia Dignidad » après la réduction des peines, qui a laissé les coupables en liberté. « Nous persisterons dans cette lutte sur ce plan pour la justice, la démocratie et l'égalité, et aussi sur le plan électoral, contre ceux qui maintiennent la situation actuelle et veulent

même la faire régresser », a avancé le dirigeant du PCCH.

Teillier a insisté dans le rôle de la lutte sociale et aussi dans la lutte électorale, annonçant que le PCCH présentera des candidats pour les postes de maires et de conseillers municipaux dans tout le pays pour les élections d'octobre prochain.

Teillier a assuré que le PCCH fera tout son possible pour obtenir l'unité de la gauche et des forces progressistes alternatives au néo-libéralisme, « un système qui prend l'eau d’après les crises auxquelles font face les partis du gouvernement ainsi que la droite. Toutes les enquêtes d’opinion indiquent le potentiel d'une force alternative capable de promouvoir un nouveau type de gouvernement ».

En ce qui concerne le drame du Transantiago, le dirigeant a manifesté le souhait de voir le dénouement du problème dramatique du transport public. Il demande aussi que l’on trouve des solutions pour alléger les souffrances de millions d’habitants de Santiago, et que l’on prête assistance aux régions les plus éloignées. On dit y avoir investi des moyens «mais quand on visite ces zones, on se rend compte qu’il n'en est pas ainsi ».

« En 2007 nous avons commémoré le centenaire du massacre de l'école Santa María d'Iquique. On y a fait l’éloge du rôle des travailleurs et souligné le fait que, pendant un siècle, on a enregistré 200 massacres encouragés par «le patronat et les forces armées, malheureusement utilisées comme instrument privilégié de répression ».

Centenaire de Allende

« Cette année nous célébrons le centenaire de la naissance de Salvador Allende dans une idée qui unit la majorité des Chiliens. L'Unité Populaire et « l'allendismo » ne font pas partie du passé, mais du futur du Chili. Ce n'est pas non plus une vision nostalgique, « parce que les idées et l’héritage d'Allende ont été recueillis dans d'autres payses latino-américains qui ont fait des pas d'importants vers la démocratisation, et ils se voient menacés aussi par l'impérialisme et les transnationales. C’est pour cela qu’une profonde solidarité avec ces peuples d'Amérique latine et des Caraïbes est indispensable pour éviter le retour d'opérations Condor, arrêtés disparus, interventions et coups d'état ».

Guillermo Teillier a indiqué que dans les prochains jours, les 5 et 6 janvier, aurait lieu la traditionnelle « Fête des embrassades » du PC dans le Parc O'Higgins. La fête inaugurera les célébrations du centenaire de la naissance de Salvador Allende. «Nous avons invité à cette fête diverses forces politiques et sociales pour débattre depuis différentes positions en matière idéologique et politique avec la plus grande amplitude possible, dans l'effort de construire le pays le plus démocratique que nous voulons tous ».

Questionné sur les relations du Gouvernement avec le PCCH, Teillier a affirmé que « Michelle Bachelet a marqué une empreinte qui diffère des autres gouvernements de la Concertation , parce qu'elle a traité le Parti [communiste] à la même hauteur que les autres collectivités politiques, en lui reconnaissant les mêmes droits. Elle a même parlé de la nécessité de changer l'actuel système électoral, même lors des ses voyages à l'étranger, engageant ainsi sa parole pour mettre fin à l'exclusion».

«Il a souligné que le PCCH a été invité aux discussions, à prendre part aux commissions, à voyager de manière officielle à l'étranger, mais cela ne suffit pas. Le gouvernement n'a pas honoré ses promesses et il reste à voir la possibilité de mener à bien les accords », a continué Teillier «Nous sommes dans l’opposition au gouvernement et nous ne nous faisons pas d’illusions quant à leur caractère néo-libéral qui n'a pas changé. Nous continuerons nos discussions pour obtenir la réforme du système électoral et la législation de travail entre autres sujets en suspens ».

Non à l'exclusion

Teillier a affirmé que le sujet de l'exclusion est à nouveau d’actualité, duquel découle un accord par omission pour que des secteurs de gauche et représentants d'organisations sociales « arrachent les 15 ou 20 Mairies des mains de la droite ».

« Je suis en colère avec RN parce que (Carlos) Larraín est un type qui nous a vilement trompé et (Sebastián) Piñera a fait des promesses publiques de tout changer, mais ce ne furent que belles paroles. La vérité c’est qu'on ne peut discuter avec de tels gens », affirme le président du PC. « Le changement au système électoral est un fait qui finira par s’imposer et nous n’allons pas nous avouer vaincus.».

« Nous sommes encore mécontents quant aux droits du travail parce que le Gouvernement n'a fait rien dans la pratique et on a même vu une entreprise étatique faire face à la législation en vigueur dans le cadre de la loi de sous-traitance, ce que nous paraît un recul grave ».

De même, il a indiqué que la réforme prévisionnelle en cours « n’a pas pris en compte le point de vue des travailleurs et en matière d’éducation il est également malvenu, qu’après la grande commission qui a débattu le sujet, on ait finalement cédé à la droite un projet qui ne satisfait pas les attentes.

Teillier a affirmé que le « Juntos Podemos Mas » Ensemble nous Pouvons Plus, a « un rôle très important, et est disposé à briser les schémas et à avancer dans une alliance avec réciprocité, avec la même générosité que nous avons eue n'ayant pas emmené un candidat présidentiel propre et maintenant, il est important que le candidat émerge depuis les bases pour livrer la bataille d'ensemble».

En ce qui concerne les relations avec le Parti Humaniste, il explique que » nous discutions il y a instant et il n’existe pas de différences profondes, c’est pourquoi nous pouvons nous mettre d’accord sur un critère large ». Par la suite, il indique aussi qu'il y a « des secteurs désenchantés de la concertation qui, même s’ils ne vont pas sortir pour s’allier avec nous, ils sont décidés à contribuer à la lutte contre l'exclusion et contre le néo-libéralisme ».