08 janvier, 2008

VAGUE DE PROTESTATIONS POUR LA MORT DE MATHIAS CATRILEO

Mathias Catrileo

La mort du jeune étudiant mapuche a provoqué un important mouvement de protestations au chili, routes coupées, barricades, une trentaine d'incendies de forêts et des manifestations à Santiago, Temuco, et Conception sont les réponses apportées par les mouvements sociaux et les organisations mapuches à la mort de Mathias Catrileo
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À Santiago, des mapuches et des chiliens se sont rendus à la Moneda, le palais présidentiel, pour exprimer leur indignation face à la répression qui frappe le peuple mapuche, la manifestation a été violement réprimée et une quinzaine de personnes arrêtées.

Dans le sud du pays, les manifestations se sont succédées et ont été emmaillées d'incidents avec les forces de l'ordre, les communiqués exigeant des solutions au conflit et la libération des prisonniers politiques mapuches ont été publiés dans de nombreux medias alternatifs et officiels. Ce soir, une massive manifestation est prévue dans le centre de Santiago à l'appel de nombreuses organisations mapuches urbaines.

D'autre part, le responsable de la mort du jeune étudiant mapuche a été identifié et arrêté, il s'agit de Walter Ramírez Espinoza, qui est en fonction depuis dix ans et est détenu depuis ce matin dans le commissariat des forces spéciales de Temuco. Les autres carabiniers impliqués dans l'incident ont, selon le juge militaire, été désarmés.

L'autopsie de Mathias Catrileo a révélé deux impacts de balles, un dans le poumon et l'autre à la hauteur de l'estomac. La jeune victime est veillée, depuis hier soir, par de nombreuses personnes, particulièrement des jeunes, dans le foyer d'étudiants de Las Encinas, dans le salon Alex Lemun (autre victime, en 2005, de la répression du gouvernement chilien) et sa famille, qui vit à Santiago, est arrivée cette nuit à Temuco, et doit décider dans la journée, du lieu de l'enterrement de Mathias.

Le responsable de Coordinadora Arauco-Malleco a dénoncé la présence de nombreux policiers qui fichent toutes les personnes qui entrent et sortent du lieu de la veillée funèbre. El lonko de la communauté Juan Quintramil de Huichahue, Victor Marilao, s'est plaint d'être suivi de façon permanente par les services d'intelligence.

La famille a déclaré son intention de porter plainte pour crime qualifié et le secrétaire général du parti communiste demande la démission du préfet général Oscar Eltit, selon lui, coupable d'un crime politique.

Le préfet de police de Cautin, le colonel Cristián Yébenes, a, quant á lui, reconnu qu'il s'est produit au moins six tirs de mitraillette durant les affrontements avec les mapuches. La mitraillette sera inspectée dans le cadre de l'enquête pour déterminer en quelles circonstances, où, et pourquoi elle a été utilisée.

À partir de 21 heures des dizaines de membres de communautés mapuches ont levé des barricades et coupé les routes entre Cañete et Tirua, et sur la commune de Vilcun. Sur le pont Lleu Lleu les incidents ont provoqué la venue du GOPE à la fin de la nuit.

Dans ce climat tendu et confus le ministre de l'intérieur Belisario Velasco a donné sa démission du gouvernement, sans pour autant le justifier, et ce matin, la présidente Bachelet a congédié tous les préfets de toutes les régions, selon elle, pour entrer dans sa seconde phase de gouvernement. La droite pour sa part laisse entendre que le gouvernement est entré dans une crise profonde.