[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
EVO MORALES ET SON VICE-PRÉSIDENT ALVARO GARCIA LINERA
(À GAUCHE) ONT CHANTÉ L'HYMNE NATIONAL BOLIVIEN À
SON ARRIVÉE À LA PAZ, MERCREDI SOIR. PHOTO DAVID MERCADO
Par temps de crise, la réélection au premier tour d’un chef d’Etat ayant déjà effectué deux mandats n’est pas chose courante. Celle de M. Evo Morales, avec 61 % des suffrages, aurait par conséquent mérité d’être davantage soulignée. D’autant que son exploit électoral intervient dans un pays, la Bolivie, qui a vu cinq présidents se succéder entre 2001 et 2005. Et qu’il couronne une chute de la pauvreté de 25 %, un relèvement du salaire minimum réel de 87 %, la baisse de l’âge de la retraite (1) et une croissance supérieure à 5 % par an, le tout depuis 2006. Puisqu’il importe, nous dit-on, de réenchanter la politique, pourquoi ne pas mieux faire connaître ces bonnes nouvelles ? Serait-ce parce qu’elles ont des réformes progressistes pour explication, et des régimes de gauche pour acteurs ?par Serge Halimi, novembre 2014
Discrets sur les succès des gouvernements latino-américains de gauche, certains grands médias le sont tout autant sur... les échecs des pouvoirs conservateurs. Y compris en matière de sécurité. Cette année, par exemple, cinq journalistes ont déjà été assassinés au Mexique, dont un le mois dernier lors d’une émission en direct à la radio. Atilano Román Tirado réclamait souvent à l’antenne que huit cents familles expropriées en raison de la construction d’un barrage soient indemnisées. Une combativité fatale là où enlèvements, tortures et assassinats sont devenus monnaie courante, en particulier pour qui remet en cause un ordre social vermoulu et mafieux.