02 août, 2018

LE FER CHAUD DU NICARAGUA



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 PHOTO ALFREDO ZUÑIGA
La révolution nicaraguayenne n’a pas été l’œuvre d’un groupe de commandants ni le tour éblouissant d’un prestidigitateur qui serait venu à bout de la tyrannie dynastique des Somoza. Ce fut le fruit d’une longue et douloureuse lutte livrée par une foule fondamentalement anonyme, qui trouvait sa source d’inspiration dans l’idée du héros anticolonialiste Augusto César Sandino, qui chassa les yankees du Nicaragua et mourut trahi. Pendant les dix années écoulées entre la victoire de juillet 1979 et les élections de 1990, lorsque le Front Sandiniste est tombé face à la droite, la contre-révolution, organisée et financée par les Etats-Unis n’a pas accordé une minute de répit à l’épopée révolutionnaire, à tel point que le résultat électoral d’alors ne peut trouver d’explication que dans l’aspiration majoritaire des nicaraguayens à en finir avec la guerre, même au prix de la défaite d’un rêve.
DANIEL ORTEGA ET DE SON
 ÉPOUSE ROSARIO MURILLO
PHOTO  I. OCON
S’il est vrai que l’occasion du pouvoir et le défi de sa conservation au beau milieu d’une guerre amalgament les forces de ceux qui l’exercent, et mettent en sursis les contradictions en son sein, il est d’autant plus vrai que la défaite est un événement bouleversant dont il est rare de sortir uni. En 1990 le FSLN a perdu l’élection, la révolution a été démantelée et le sandinisme est entré dans un terrible affrontement interne, en rien étranger à celui qu’ont traversé tous les mouvements politiques de la gauche, non pas pour avoir perdu ce qui avait été gagné jadis, mais étant donné la répercussion traumatisante, planétaire, qu’a eu la chute du camp socialiste sur cette tranchée de la pensée.