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PHOTO ADRIANA MACHADO |
Des messages privés échangés entre magistrats confirment le caractère politique de l’enquête qui a mené à l’incarcération de l’ex-président.
L’EX-PRÉSIDENT LULA EN 2016 PHOTO ADRIANA MACHADO |
Mandat d’arrestation illégal
« Alors qu’ils ont assuré longtemps qu’ils étaient apolitiques et motivés par la seule lutte anticorruption, les procureurs de “Lava Jato” ont en fait comploté sur les moyens d’empêcher le retour au pouvoir de Lula et de son Parti des travailleurs (PT) », explique The Intercept. Outre qu’ils mettent au jour les doutes des procureurs sur les preuves accusant Lula, une série de messages illustre leur motivation strictement politique : « Je reste très inquiet au sujet du retour possible du Parti des travailleurs, mais j’ai souvent prié pour que Dieu éclaire notre population et pour qu’un miracle nous sauve », écrit ainsi un participant au groupe de discussion.
Fernando Haddad, le candidat du PT à la présidentielle, a réclamé une enquête approfondie sur ce qui pourrait se révéler être « le plus grand scandale institutionnel de l’histoire de la République ». Si ces informations étaient vérifiées, « beaucoup vont devoir être emprisonnés, des procès devraient être annulés et une grande farce serait dévoilée au monde », a-t-il ajouté. Depuis nommé ministre de la Justice pour services rendus au président d’extrême droite et au pouvoir économique, le juge Moro a fustigé « la non-identification de la source (…) responsable du piratage criminel des portables des procureurs ». Le magistrat n’a toutefois pas hésité à s’affranchir du droit pour mener sa croisade anti-Lula. Outre un mandat d’arrestation illégal, il a distribué à la presse des écoutes téléphoniques qu’il n’était pas en droit d’ordonner.
Lina Sankari