CARMELO SORIA ESPINOZA
PHOTO ARCHIVE DE FAMILLE
Chili: six ex-militaires condamnés pour l'assassinat d'un Espagnol pendant la dictature/ La Cour suprême du Chili a condamné mardi 22 août à des peines de 10 à 15 ans de prison six militaires à la retraite pour l'assassinat du diplomate et économiste espagnol Carmelo Soria en 1976, sous la dictature d'Augusto Pinochet. Cet arrêt alourdit les peines prononcées en première instance contre les six anciens membres de la Direction nationale du renseignement (DINA), la redoutable police politique du régime de Pinochet (1973-1990).
L'ÉPOUSE DE CARMELO SORIA, LAURA GONZÁLEZ, EN 1998. |
Carmelo Soria, militant du Parti communiste espagnol exilé au Chili en 1971, travaillait pour la Commission économique pour l'Amérique latine (Cepal), un organisme de l'ONU basé à Santiago du Chili. Il avait mis à profit son immunité diplomatique pour aider plusieurs opposants à se réfugier dans des ambassades. Selon l'arrêt de la Cour suprême, le 14 juillet 1976, le diplomate de 54 ans a été enlevé par les agents au cours d'un faux contrôle routier, puis interrogé et torturé à mort. Les coupables avaient mis en scène le meurtre pour simuler un accident de la route dû à la consommation d'alcool et glissé dans les vêtements du cadavre «un mot laissant entendre qu'il était infidèle à son épouse», explique l'arrêt.
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Des peines «misérables»
Parmi les condamnés figurent Pedro Espinoza Bravo, 91 ans, et Raul Iturriaga Neumann, 85 ans, les principaux chefs de la DINA qui se sont vu infliger 15 ans et un jour de prison. Un troisième ex-militaire, Juan Morales, a été condamné à dix ans et un jour de prison. Les trois hommes sont déjà incarcérés dans le pénitencier spécial pour les auteurs de violations des droits humains à Punta Peuco, dans la banlieue de Santiago, où ils purgent plusieurs longues peines pour d'autres crimes. Les trois autres condamnés, Guillermo Salinas (15 ans et un jour de prison), René Quilhot et Pablo Belmar (10 ans et un jour de prison chacun), qui se trouvent en liberté sous caution, devront se constituer prisonniers dans les prochains jours, ajoute l'arrêt.
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CARMEN SORIA, LA FILLE DE CARMELO SORIA, N'A CESSÉ DE SE BATTRE POUR QUE JUSTICE SOIT RENDUE POUR L'ASSASSINAT DE SON PÈRE PAR LES MILITAIRES DE PINOCHET EN 1976. PHOTO SANTIAGO LLANQUIN/AP/SIPA |
CARMELO LUIS SORIA ESPINOZA (MADRID, 5 DE NOVIEMBRE DE 1921 – SANTIAGO DE CHILE, 16 DE JULIO DE 1976) |
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