01 mai, 2024

CHILI / LE FANTÔME DE GUZMAN

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    ILLUSTRATION REVISTA ANFIBIA
Le fantôme de Guzman / Jaime Guzman, professeur de Droit, était l’intellectuel idéologue de Pinochet, le rédacteur de ses discours à partir de 1973, le très proche conseiller du dictateur même s’il n’a jamais exercé de fonctions gouvernementales. Il a été également le rédacteur de la Constitution de 1980 qui pèse encore aujourd’hui comme un carcan sur le Chili. Guzman, l’éminence grise de Pinochet, a été à l’origine de la transformation en 1977 de la DINA en CNI, la police politique du régime militaire. 

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera

Guzman a été exécuté par un groupe dissident du FPMR en 1991 après la fin de la dictature en 1990. Le Front Patriotique Manuel Rodriguez (FPMR) avait été le bras armé du Parti communiste pendant la dictature de 1983 à 1987. Le Parti communiste (PCCh) avait décidé en 1987 que l’option de la lutte armée n’était plus à l’ordre du jour et avait dissous le FPMR. Certains de ses membres, en désaccord avec cette décision, avaient maintenu une organisation dissidente gardant le nom FPMR.

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GALVARINO APABLAZA

Les responsables de l’exécution ont été arrêtés et jugés. Mais la famille Guzman et ses avocats [dont l'avocat ripoux Luis Hermosilla] ont fait pression pour que les responsables du FPMR soient jugés également comme «auteurs intellectuels». 

Parmi eux, Galvarino Apablaza. Au moment où le PC du Chili et une fraction du FPMR se séparaient, il choisissait le FPMR. Il continuera quelque temps avec le mouvement armé avant de le quitter deux ans avant l’assassinat de Guzman. 

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Galvarino Apablaza était réfugié en Argentine où il a longtemps bénéficié du statut de réfugié politique. Ce statut lui avait été retiré par le gouvernement Macri en 2017. Milei fait mieux : il veut faire pression sur le gouvernement chilien pour qu’il relance le processus d’extradition. Ce processus avait débuté en 2004 et à l’époque l’Argentine avait refusé d’extrader Galvarino Apablaza. Milei fait ressortir le processus d’extradition des oubliettes.

Au Chili, seul le PC du Chili, par la voix de son sénateur Daniel Nuñez, a marqué son désaccord avec une éventuelle démarche gouvernementale et a pris la défense de Galvarino Apablaza. Il explique qu’au moment des faits il ne faisait plus partie de la direction du FPMR, et d’autre part les responsables de l’exécution de Guzman ont déjà tous été jugés. Pour le PCCh, Galvarino Apablaza est innocent.

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GALVARINO APABLAZA EST INNOCENT.