14 avril, 2025

ÉQUATEUR : DANIEL NOBOA PROCLAMÉ VAINQUEUR, SON ADVERSAIRE DÉNONCE UNE FRAUDE ÉLECTORALE

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DES PARTISANS DU PRÉSIDENT ÉQUATORIEN DANIEL NOBOA
 CÉLÈBRENT LE DÉPOUILLEMENT DU SECOND TOUR QUI A
PLACÉ LEUR CANDIDAT EN TÊTE, LE 13 AVRIL 2025 À QUITO
PHOTO GALO PAGUAY

Équateur : Daniel Noboa proclamé vainqueur, son adversaire dénonce une fraude électorale / Le second tour de la présidentielle équatorienne s’achève dans la controverse. Le président sortant, Daniel Noboa, est déclaré vainqueur, tandis que sa rivale Luisa Gonzalez conteste les résultats et exige un recomptage. [Présidentielle en Equateur: Noboa déclaré vainqueur, sa rivale conteste les résultats]

Par Le Singulier avec l'AFP

Selon les données provisoires du Conseil national électoral (CNE), portant sur 92 % des suffrages dépouillés, Daniel Noboa l’emporte avec 56 % des voix contre 44 % pour Luisa Gonzalez. Le chef de l’État sortant a salué une « victoire historique », soulignant son avance de plus d’un million de bulletins. Depuis la station balnéaire d’Olon, il a affirmé devant ses partisans que ce score ne laissait « aucun doute » sur sa légitimité.

COMBINAISON DE PHOTOS CRÉÉE MONTRANT À GAUCHE LA CANDIDATE À LA
 PRÉSIDENTIELLE ÉQUATORIENNE DU PARTI REVOLUCIÓN CIUDADANA (MOUVEMENT
 RÉVOLUTION CITOYENNE), LUISA GONZALEZ, VOTANT À CANUTO ET À DROITE
  LE PRÉSIDENT ÉQUATORIEN ET CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE DU PARTI ACCION
 DEMOCRATICA NACIONAL (ACTION DÉMOCRATIQUE NATIONALE), DANIEL NOBOA,
VOTANT À OLON, PROVINCE DE SANTA ELENA, ÉQUATEUR, LE 13 AVRIL 2025
PHOTO RODRIGO BUENDIA

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Cependant, la candidate de gauche a immédiatement rejeté ces résultats. Depuis Quito, Luisa Gonzalez a déclaré ne pas reconnaître la défaite, évoquant des soupçons de manipulation. « Je refuse de croire qu’un peuple préfère le mensonge à la vérité », a-t-elle lancé, annonçant son intention de demander un nouveau décompte et l’ouverture des urnes. Proche de l’ancien président Rafael Correa, elle aspirait à devenir la première femme à diriger le pays.

Cette contestation rappelle les tensions du premier tour, où Daniel Noboa avait lui-même dénoncé des irrégularités avant de se rétracter. La présidente du CNE avait pourtant appelé à éviter les accusations infondées, soulignant que ces allégations risquaient d’affaiblir la confiance dans les institutions démocratiques.

Le scrutin s’est déroulé dans un climat de forte insécurité, avec des bureaux de vote protégés par des forces militaires et policières. L’Équateur, autrefois considéré comme un havre de paix en Amérique latine, est aujourd’hui confronté à une violence endémique liée au trafic de drogue. Pris en étau entre la Colombie et le Pérou, le pays subit une guerre entre cartels qui a entraîné assassinats, prises d’otages en prison et attaques armées.

Daniel Noboa, héritier d’un empire bananier, a axé sa campagne sur une politique sécuritaire ferme, incluant le déploiement de l’armée dans les rues. À l’inverse, Luisa Gonzalez promettait un renforcement des services publics et une approche plus respectueuse des droits humains.

Avec près de la moitié de l’électorat hostile au vainqueur, la polarisation risque de persister. Les prochains jours seront décisifs pour savoir si les contestations aboutiront à un recomptage ou si le résultat sera entériné malgré les tensions.


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