Le dictateur Augusto Pinochet aurait-il fait assassiner l’ex-président chilien Eduardo Frei Montalva ?
après plus de quatre ans d’enquête sur les circonstances de la mort, le 22 janvier 1982, de l’ex-président (démocrate-chrétien, 1964-1970), l’affaire vient de prendre un nouveau tournant et occupe tous les journaux. Reprises par le quotidien La Nación, les récentes déclarations du Dr Augusto Larraín, qui a opéré Eduardo Frei d’une hernie hiatale quelques mois avant sa mort, ont relancé le débat. Le médecin, expert en chirurgie de l’œsophage et proche de la famille, vient de sortir de son silence. “A mon avis, il y a eu un agent chimique externe, mais je ne peux pas dire ce que c’est, ni qui l’a mis, ni comment on l’a mis”, cite le quotidien. La rumeur d’un empoisonnement avait commencé à circuler au lendemain de la mort d’Eduardo Frei, mais n’avait jusqu’ici jamais été confirmée. Et la famille Frei a toujours affirmé que la septicémie généralisée qui a tué l’ex-président était suspecte.
L’ANCIEN CHEF DE L’ÉTAT EDUARDO FREI MONTALVA |
L’affaire est donc loin d’être résolue, mais les partisans de la Démocratie chrétienne (DC) sont sensibles à l’avancée de l’enquête. La Tercera rapporte que, le week-end dernier, des centaines de personnes munies de drapeaux et de photos de l’ex-dirigeant se sont réunies au cimetière pour participer à la procession organisée par la DC en hommage à son ex-numéro un. Lors d’une déclaration, la présidente socialiste Michelle Bachelet s’est pour sa part dite “horrifiée” par ces nouveaux éléments qu’elle a qualifiés d’“extrêmement graves”. Si la thèse de l’assassinat de l’ancien président chilien se confirmait, ce serait un scandale de plus – et non des moindres – sur l’ardoise déjà chargée de Pinochet.