10 mars, 2013

LES HORREURS DU PLAN CONDOR FACE À LA JUSTICE

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JORGE VIDELA ET SES CO-ACCUSÉS, LORS DE 
L'OUVERTURE DU PROCÈS DU PLAN CONDOR. 
PHOTO  ENRIQUE MARCARIAN

Deux ans après celui du centre de torture Orletti  c’est le procès du Plan Condor, du nom de cette opération lancée en Amérique du Sud dans les années 1970 pour éliminer tous les opposants politiques, qui s’est ouvert mardi en Argentine.

e procès est à l’image de l’affaire: complexe et hors norme. Depuis mardi, 25 personnes sont jugées à Buenos Aires, en Argentine. Toutes sont accusées d’avoir pris part au Plan Condor dont le but était de traquer et éliminer les opposants politiques. Dans les années 1970, l'Argentine, le Chili, l'Uruguay, le Paraguay, la Bolivie, le Brésil et le Pérou ont en effet collaboré à ce qui est devenu l’une des plus vastes campagnes de répressions et de violences que le monde moderne ait connu. C’est après une série de coups d’Etat dans cette région en pleine mutation politique que tout a véritablement commencé. Le 11 septembre 1973, le régime démocratique chilien de Salvador Allende Gossens chute après un putsch diligenté par Augusto Pinochet, forçant les opposants à fuir vers l’Argentine, pourtant elle aussi instable.

Dans le même temps, alors que le monde est en pleine Guerre froide, de nombreuses dictatures militaires soutenues par les Etats-Unis s’installent en Uruguay, au Brésil et en Bolivie. Non loin de là, au Pérou et au Paraguay, la répression est plus forte que jamais. Dans ces sept pays dirigés par des généraux anticommunistes, le droit d’exprimer une opinion contraire à la politique en place est un crime et les opposants sont chassés et tués sans ménagement.