03 décembre, 2025

DONALD TRUMP A GRACIÉ L’EX-PRÉSIDENT DU HONDURAS JUAN ORLANDO HERNANDEZ, QUI EST SORTI DE PRISON

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JUAN ORLANDO HERNANDEZ, ALORS PRÉSIDENT DU HONDURAS,
À TEGUCIGALPA (HONDURAS), LE 24 AOÛT 2021.
PHOTO ORLANDO SIERRA 

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Le Monde

INTERNATIONAL / HONDURAS / Donald Trump a gracié l’ex-président du Honduras Juan Orlando Hernandez, qui est sorti de prison / L’ancien président purgeait une peine de quarante-cinq ans de prison aux États-Unis pour trafic de drogue. Sa libération, annoncée par sa femme sur les réseaux sociaux, survient alors que deux candidats de droite sont au coude-à-coude dans le pays dans une élection présidentielle mouvementée.

Le Monde avec l'AFP Publié hier à 16h06, modifié à 01h08  Temps de Lecture 1 min.

L’ancien président hondurien conservateur Juan Orlando Hernandez, condamné à quarante-cinq ans de prison aux États-Unis pour trafic de drogue, puis gracié par Donald Trump, est sorti de prison, a fait savoir sa femme, Ana Garcia de Hernandez, mardi 2 décembre. « Après presque quatre années de douleur, d’attente et d’épreuves difficiles, mon mari […] est à nouveau un homme libre, en vertu de la grâce présidentielle », a-t-elle déclaré sur les réseaux sociaux.

Élection présidentielle au Chili
Second tour le dimanche 14 décembre 2025

LA CANDIDATE COMMUNISTE JEANNETTE JARA 
PHOTO PABLO SANHUEZA

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Le site du bureau des prisons des États-Unis indique qu’un homme correspondant au nom et à l’âge de Hernandez a été libéré d’une prison en Virginie-Occidentale, lundi.

Juan Orlando Hernandez fut le chef d’État du Honduras, l’un des pays les plus violents d’Amérique latine, principalement du fait des gangs qui contrôlent le trafic de drogue et du crime organisé, de 2014 à 2022. Il purgeait une peine de quarante-cinq ans sur le sol américain pour trafic de drogue, après avoir été jugé coupable d’avoir aidé à expédier des centaines de tonnes de cocaïne aux États-Unis.

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Chiliens, ce 14 décembre, nous avons une décision importante à prendre. Je sais que beaucoup sont fatigués, déçus ou envisagent de ne pas voter… mais après le débat, une chose est claire : c’est crucial. / Ce qui est en jeu, c’est la vie réelle des familles. L’accès aux services essentiels, la tranquillité d’esprit de pouvoir joindre les deux bouts, des perspectives pour la classe moyenne qui vit aujourd’hui endettée et angoissée. Des campagnes aux villes, du nord au sud, le Chili est un et mérite d’avancer. / J’ai une expérience concrète et des résultats tangibles. Je l’ai déjà démontré lorsque j’étais ministre et sous-secrétaire. Le Chili peut progresser lorsqu’il est gouverné avec sérieux, dialogue et respect du peuple. / Je n’ai pas toutes les réponses – personne ne les a – mais je sais une chose avec certitude : je serai toujours à l’écoute et je travaillerai toujours pour que les familles puissent vivre mieux. / Ce 14 décembre, votons avec espoir. / Votons pour l’avenir. / 🇨🇱💙 Allez le Chili !

Deux candidats de la droite au coude-à-coude pour la présidentielle

Sa libération survient alors que le pays retient son souffle pour savoir qui a gagné la présidentielle de dimanche, parmi les deux candidats de droite en tête des dépouillements. D’un côté, le Parti national (PN) de l’homme d’affaires Nasry Asfura, 67 ans – et celui de M. Hernandez – qui a les faveurs de Donald Trump. De l’autre, le Parti libéral du présentateur de télévision Salvador Nasralla, 72 ans.

Le président américain juge que l’Amérique latine fait partie de la sphère d’influence américaine et a adopté une posture interventionniste dans la région. Il n’hésite pas à conditionner l’aide américaine à la bonne volonté des gouvernements, à ses affinités avec leurs dirigeants, voire aux résultats des consultations électorales.

Mais il exerce aussi une forte pression militaire. Les États-Unis ont déployé leur plus grand porte-avions ainsi qu’une flottille de navires de guerre et d’avions de chasse dans les Caraïbes, dans le cadre d’opérations antidrogue visant particulièrement le Venezuela, ennemi de Washington.

Le Monde avec l'AFP

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02 décembre, 2025

AVANT LES ÉLECTIONS CHILIENNES, LE PÉROU MILITARISE SA FRONTIÈRE

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« À QUI SON TOUR ? »
DESSIN NÉSTOR SALAS

Géopolitique Pérou Migrants et flux migratoires / 
Courrier
international
Une du jour. Avant les élections chiliennes, le Pérou militarise sa frontière / Le quotidien péruvien “Correo” consacre sa une au déploiement de dizaines de militaires à la frontière avec le Chili. L’état d’urgence a été décrété au Pérou après les déclarations du candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle chilienne, José Antonio Kast, promettant d’expulser les étrangers sans papiers.

Courrieri nternational Lecture 2 min. Publié le 1 décembre 2025 à 16h4

UNE DU JOURNAL PÉRUVIEN
 “CORREO” DU 1ER DÉCEMBRE 2025

Une colonne de militaires, lunettes noires et fusils d’assaut, avance au milieu d’une rue déserte. L’image choisie par le journal péruvien Correo à la une de son édition du 1er décembre illustre la méthode musclée privilégiée par le président José Jerí pour “renforcer le contrôle migratoire, face à la présence de groupes de personnes sans papiers qui cherchent à entrer dans le pays”, explique le tabloïd.

Élection présidentielle au Chili
Second tour le dimanche 14 décembre 2025

LA CANDIDATE COMMUNISTE JEANNETTE JARA 
PHOTO PABLO SANHUEZA

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Samedi 29 novembre, un contingent de 100 militaires et de 100 policiers a été dépêché sur place, afin de faire appliquer l’état d’urgence décrété la veille dans trois districts de la région de Tacna.

Cette militarisation de la frontière avec le Chili répond aux propos tenus par le candidat d’extrême droite à la présidence du Chili, José Antonio Kast, grand favori des sondages aux élections du 14 décembre.

Dans le cadre d’une campagne électorale très centrée sur les questions d’immigration et de sécurité, Kast, qui n’hésite pas à associer la migration à la délinquance et au crime organisé, s’est engagé à “expulser les étrangers en situation irrégulière s’il remporte les élections”. “Vous avez cent quatre jours pour partir volontairement”, a-t-il déclaré à Radio Cooperativa le 27 novembre.

En réaction à cet avertissement, mais aussi aux rumeurs de fermeture de la frontière côté péruvien, où le gouvernement craint de faire face à un “exode”, des dizaines de sans-papiers résidant au Chili se sont rendues à la frontière avec le Pérou en espérant passer. Faute de visas, ils ont bloqué la route durant une heure environ, vendredi 28 novembre, empêchant le transit des véhicules entre les deux pays.

Le flux des migrants reste cependant très limité. Et la majorité des “30 à 40 migrants” qu’a recensés Correo sont des citoyens vénézuéliens qui cherchent à “continuer leur voyage vers leur pays d’origine”, selon le quotidien.

“Notre position est ferme”

Le président péruvien, José Jerí (droite dure), n’en a pas moins sorti l’artillerie lourde. “Nos frontières se respectent”, a-t-il déclaré sur X après un Conseil des ministres extraordinaire convoqué dans la soirée de vendredi pour déclarer l’état d’urgence dans trois districts de la région de Tacna.

L’objectif est d’éviter l’entrée de migrants, laquelle “pourrait menacer la sécurité citoyenne du pays”, a ajouté le président, soucieux de faire remonter sa cote de popularité. Plus de 50 % des Péruviens considèrent qu’il n’aurait pas dû accéder à la présidence après la destitution de l’ex-présidente Dina Boluarte, selon une enquête de l’Institut des études péruviennes.

“La politique du gouvernement est de ne pas permettre la migration irrégulière. Notre position est ferme. Nous n’avons pas les conditions ni les capacités pour recevoir plus de migrants”, a déclaré pour sa part le ministre des Affaires étrangères péruvien, qui a annoncé son intention de créer “un comité binational de coopération migratoire” avec le Chili.

 

01 décembre, 2025

DANS LE DÉSERT CHILIEN, DES MIGRANTS RESTENT BLOQUÉS À LA FRONTIÈRE AVEC LE PÉROU

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DES MIGRANTS ATTENDENT PRÈS DU POSTE FRONTIÈRE DE CACHALLUTA
 AVEC LE PÉROU, À ENVIRON 25 KM AU NORD D'ARICA,
AU CHILI, LE 30 NOVEMBRE 2025
PHOTO  RODRIGO ARANGUA 

Actualité / Dépêches / 
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Dans le désert chilien, des migrants restent bloqués à la frontière avec le Pérou / 
Sous un soleil de plomb, des dizaines de personnes sans papiers cherchant à fuir le Chili et la menace d’expulsions massives s’entassent devant la frontière désertique avec le Pérou, qui leur ferme le passage.

La Croix vec l'AFP Modifié le 30 novembre 2025 Lecture : 2 min

Le compte à rebours est lancé avant le second tour de l’élection présidentielle chilienne, prévu le 14 décembre, où le candidat d’extrême droite José Antonio Kast est donné favori face à sa rivale de gauche Jeannette Jara.

Élection présidentielle au Chili
Second tour le dimanche 14 décembre 2025

LA CANDIDATE COMMUNISTE JEANNETTE JARA 
PHOTO PABLO SANHUEZA

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Durant sa campagne, M. Kast a promis d’expulser les plus de 330.000 personnes en situation irrégulière au Chili, principalement des Vénézuéliens qu’il associe à la criminalité.

Milbayajaira Rivas, une infirmière vénézuélienne de 56 ans, s’est retrouvée bloquée dans le désert chilien alors qu’elle tentait de rejoindre le Pérou via la région frontalière d’Arica.

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« Nous ne mangeons pas bien. Pour faire nos besoins, nous devons nous cacher là-bas. Au Pérou, ils ne veulent plus de Vénézuéliens. Nous ne savons pas ce que nous allons faire », raconte-t-elle à l’AFP.

Arrivée au Chili il y a trois ans et n’ayant pas réussi à être régularisée, Mme Rivas s’est résolue à quitter le pays après le premier tour de la présidentielle.

DES MIGRANTS RETOURNENT À PIED AU CHILI APRÈS S'ÊTRE VU REFUSER L'ENTRÉE AU PÉROU,
 PRÈS DU POSTE FRONTIÈRE DE CACHALLUTA, À ENVIRON 25 KM AU NORD D'ARICA,
AU CHILI, LE 30 NOVEMBRE 2025 
PHOTO RODRIGO ARANGUA

Pour se protéger de la chaleur du désert qui les entoure, les exilés n’ont que quelques draps qu’ils utilisent comme parasols. La police péruvienne leur distribue de l’eau de temps en temps, sans leur permettre de passer.

Vendredi, le gouvernement péruvien a déclaré l’état d’urgence à la frontière avec le Chili, afin de renforcer la surveillance militaire et d’empêcher l’entrée des migrants.

Le ministre péruvien des Affaires étrangères, Hugo de Zela, a déclaré que le Pérou n’accueillerait plus de migrants en situation irrégulière.

« Il y a des enfants »

« Au moins, apportez-nous un bus, laissez chacun payer son billet et emmenez-nous en Equateur pour que nous puissions continuer notre route vers le Venezuela », réclame Billy Gonzalez, un technicien en optique de 48 ans.

VUE AÉRIENNE DU POSTE FRONTIÈRE AVEC LE CHILI,
À SANTA ROSA, AU PÉROU, LE 30 NOVEMBRE 2025 
PHOTO RODRIGO ARANGUA 

Ce n’est pas la première fois que le Pérou mobilise son armée le long de la frontière avec le Chili. En avril 2023, l’état d’urgence avait été décrété pour deux mois en réponse à l’afflux de personnes sans papiers, principalement vénézuéliennes, qui traversaient la frontière.

Diego Paco, gouverneur régional d’Arica, a fait part à l’AFP de son inquiétude quant au sort des exilés bloqués dans le désert.

« Parmi ces 100 personnes, il y a des enfants. Certaines personnes pourraient tomber malades à cause du froid qui règne la nuit », prévient-il.

Le nombre de migrants sans papiers au Chili a explosé ces dernières années, passant d’environ 10.000 en 2018 à quelque 330.000 en 2024, selon le Service national des migrations du Chili. La majorité sont originaires du Venezuela.

DES SOLDATS PÉRUVIENS MONTENT LA GARDE AU POSTE FRONTIÈRE
DE CACHALLUTA AVEC LE CHILI, À ENVIRON 25 KM AU NORD D'ARICA,
LE 30 NOVEMBRE 2025
PHOTO RODRIGO ARANGUA

Au Chili, les personnes sans papiers peuvent accéder aux services de santé et inscrire leurs enfants dans les écoles publiques.

Une partie de la population chilienne associe l’immigration clandestine à l’augmentation de la délinquance, principale préoccupation des citoyens bien que le Chili soit l’un des pays les plus sûrs de la région.

« Je comprends que des criminels soient venus de mon pays, mais il y a aussi des gens honnêtes qui veulent simplement travailler », insiste Billy Gonzalez.

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 #Jarapresidenta

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26 novembre, 2025

BRÉSIL : BOLSONARO A COMMENCÉ À PURGER SA PEINE DE VINGT-SEPT ANS DE PRISON.

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Courrier
international
[L’ex-président brésilien, putschiste d’extrême droite Jair Bolsonaro a commencé mardi à purger une peine de 27 ans de prison, moins de trois mois après sa condamnation historique pour tentative de coup d’État contre son rival Lula.] / Brésil : Bolsonaro a commencé à purger sa peine de vingt-sept ans de prison. Après avoir épuisé tous ses recours, l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro, condamné en septembre à vingt-sept ans de prison pour tentative de coup d’État, a commencé mardi à purger sa peine à Brasilia. 

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Courrier international Lecture 1 min. Publié le 26 novembre 2025 

L’EX-PRÉSIDENT PUTSCHISTE BOLSONARO
A TENTÉ DE BRÛLER SON BRACELET ÉLECTRONIQUE

Il est détenu “au siège de la police fédérale, dans ce qu’on appelle la salle de l’état-major, un espace qu’il ne partagera avec aucun autre détenu, et où le confort est supérieur à celui d’une prison”, précise Folha de São Paulo. 

“Il s’agit d’une pièce de 12 m2 équipée d’une télévision, de la climatisation, d’une salle de bains privative et d’un bureau”, ajoute le quotidien. Assigné à résidence depuis août, M. Bolsonaro, 70 ans, avait été placé en détention provisoire samedi pour “risque élevé de fuite” après avoir tenté de se débarrasser de son bracelet électronique.


23 novembre, 2025

PLUSIEURS COMPAGNIES AÉRIENNES SUSPENDENT LEURS LIAISONS AVEC LE VENEZUELA À CAUSE DES TENSIONS ACCRUES AVEC LES ÉTATS-UNIS.

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UN AVION DE LA COMPAGNIE AÉRIENNE BRÉSILIENNE GOL SURVOLE
 LA BAIE DE GUANABARA AVANT D’ATTERRIR À L’AÉROPORT
 SANTOS DUMONT DE RIO DE JANEIRO.
PHOTO PABLO PORCIUNCULA/AFP

Courrier
international
Plusieurs compagnies aériennes suspendent leurs liaisons avec le Venezuela à cause des tensions accrues avec les États-Unis. C’est le cas pour l’instant de la compagnie espagnole Iberia, de la portugaise TAP, de la colombienne Avianca, de la trinidadienne Caribbean, de la brésilienne GOL et de la chilienne Latam. [Vénénézuela face  à l'agression Étasunienne]

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Courrier international  Lecture 1 min. Publié le 23 novembre 2025

De son côté, l’Administration fédérale de l’aviation américaine (FAA) a exhorté les avions circulant dans l’espace aérien vénézuélien à “redoubler de prudence” en raison de “la détérioration de la situation sécuritaire et de l’intensification de l’activité militaire au Venezuela et dans ses environs”. 

PORTE-AVIONS AMÉRICAIN GERALD FORD
PHOTO TERJE PEDERSEN

► À lire aussi :        LES AMBIGUÏTÉS DU MOUVEMENT « GÉNÉRATION Z » AU MEXIQUE

Selon El País, “l’incertitude demeure quant aux prochaines mesures” que prendra l’administration Trump à l’égard du pays dirigé par Nicolás Maduro, suite au déploiement du porte-avions Gerald Ford près des eaux territoriales vénézuéliennes. 

Élection présidentielle au Chili
Second tour le dimanche 14 décembre 2025

Le texte principal "¡AL MAL TIEMPO, BUENA JARA!"
est une variation d'un dicton populaire espagnol "
Al mal tiempo, buena cara" (Au mauvais temps, bonne mine)
"Faire contre mauvaise fortune bon cœur" 

Des sources américaines ont fait savoir à l’agence Reuters que le début de cette nouvelle phase pourrait être “imminent”, bien que “sa nature exacte reste inconnue”, précise le quotidien espagnol.

IMAGE ILLUSTRATIVE CRÉÉE PAR INTELLIGENCE ARTIFICIELLE.

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21 novembre, 2025

LES AMBIGUÏTÉS DU MOUVEMENT « GÉNÉRATION Z » AU MEXIQUE

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LORS D’UN RASSEMBLEMENT ORGANISÉ PAR LE MOUVEMENT NOMMÉ
« GÉNÉRATION Z » CONTRE LE GOUVERNEMENT DE LA PRÉSIDENTE MEXICAINE
CLAUDIA SHEINBAUM,  SUR L’AVENUE REFORMA À MEXICO, LE 20 NOVEMBRE 2025.
PHOTO YURI CORTEZ 
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Les ambiguïtés du mouvement « génération Z » au Mexique / Impulsé par un milliardaire en guerre avec le gouvernement mexicain de Claudia Sheinbaum, un mouvement nommé « génération Z » a réuni des dizaines de milliers de personnes lors d’une manifestation contre l’insécurité et la corruption qui s’est tenue le 15 novembre à Mexico et a terminé par de violents affrontements avec la police.

Par Mathieu Tourliere (Mexico, correspondance) Publié le 21 novembre 2025  Temps de Lecture 4 min.


À quelques mètres d’un vendeur à la sauvette qui offre des drapeaux pirates du manga japonais One Piece pour l’équivalent de 1,50 euro, Emanuel Montecristo, un ouvrier du bâtiment de 28 ans, exige du mur de policiers devant lui de laisser passer la petite centaine de manifestants réunie ce jeudi 20 novembre, à Mexico, pour dénoncer la corruption et l’insécurité.

/ 🇨🇱️ / JARA PRESIDENTA \ 🇨🇱

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Le jeune est revenu dans le centre-ville de la capitale du Mexique, à plus de deux heures de son quartier dans la périphérie, pour exprimer sa colère. Le visage caché derrière son tee-shirt, il explique que sa mère tenait une petite pharmacie qu’elle a dû fermer après avoir reçu des menaces de mort de racketteurs. « Nous sommes allés voir la police, mais ils nous ont dit que la menace n’était pas sérieuse. J’ai dû me cacher, de peur qu’ils me tuent », dit-il.

Cinq jours auparavant, samedi 15 novembre, Emanuel Montecristo avait participé à la première manifestation de sa vie : un rassemblement convoqué par la « génération Z » sur les réseaux sociaux, notamment TikTok, pour protester contre le gouvernement de la présidente, Claudia Sheinbaum. Sur l’abdomen, il porte encore la brûlure d’un pétard lancé par un policier lorsque les forces de l’ordre ont violemment dispersé les manifestants, pour un bilan officiel de 120 blessés, dont 84 policiers et 6 journalistes, et de 40 arrestations.

Inexistant il y a encore un mois au Mexique, le mouvement de la « génération Z » est né sur les réseaux sociaux à partir de la mi-octobre, lorsque des comptes anonymes ont relayé des vidéos, créées par intelligence artificielle, qui mêlaient manifestants encagoulés, drapeaux de One Piece – symbole utilisé par les jeunes du Népal lors des soulèvements du mois d’octobre – et images du Palais national de Mexico en feu. Ces comptes invitaient la jeunesse à manifester le 15 novembre pour s’insurger contre les scandales de corruption qui ont entaché des figures de Morena, le parti au pouvoir, et pour exiger la destitution de la présidente de gauche.

Nuire à Claudia Sheinbaum

LE MILLIARDAIRE RICARDO SALINAS PLIEGO
PHOTO FERNANDO RAMÍREZ

Le gouvernement et ses partisans soutiennent que la « génération Z » n’est pas un mouvement spontané, mais le produit d’une campagne lancée par le milliardaire Ricardo Salinas Pliego pour nuire à Claudia Sheinbaum, créditée d’un taux de popularité de 72 %. Son équipe a présenté une enquête démontrant que l’appel à manifester de la « génération Z » avait été amplifié sur les réseaux sociaux par des millions de « bots », des influenceurs et des opposants politiques. Morena a exhibé un contrat de 100 000 euros que le Parti Action nationale (PAN, droite), le principal parti d’opposition, a octroyé, en février, à un porte-parole du mouvement pour des services de « stratégie numérique ».

De nombreux détails avaient déjà interpellé ceux qui s’étaient penchés sur les vidéos : « La musique, les expressions ou les symboles n’étaient clairement pas ceux de la génération Z [les jeunes nés entre 1997 et 2012], mais plutôt de millennials voire de boomeurs [les générations précédentes] ; c’était visiblement le produit d’une agence de marketing politique dans une stratégie pour monter les jeunes contre le gouvernement », soutient l’analyste politique Vanessa Romero.

Le mouvement a pris une nouvelle ampleur le 1er novembre, après le meurtre de Carlos Manzo, le maire de la ville d’Uruapan. Politicien bravache au verbe haut, l’élu s’était séparé de Morena et avait demandé au gouvernement de déployer plus de soldats pour affronter les groupes armés qui terrorisent les habitants de cette ville de l’État du Michoacan (ouest), l’une des principales régions de production d’avocats et de citrons verts du pays. Son assassinat, le septième d’un maire au Mexique en 2025, a secoué l’opinion et ébranlé le gouvernement de Claudia Sheinbaum.

Stratégie payante

Surfant sur cette vague d’indignation, le réseau de la « génération Z » a alors élargi son appel à manifester en incluant la protestation contre le meurtre de Carlos Manzo et l’insécurité. La stratégie s’est avérée payante : ignoré pendant plusieurs semaines, l’appel à manifester a finalement réuni des dizaines de milliers de personnes à Mexico, dont une petite proportion de jeunes. Celle du 20 novembre n’a rassemblé que quelques dizaines de personnes.

L’analyste Carlos Bravo note que de nombreuses personnes ont manifesté pour la première fois le 15 novembre sans savoir qui était à l’origine du mouvement, mais en portant des revendications légitimes, notamment sur la collusion entre les groupes criminels et les gouvernements locaux contrôlés par Morena. « Le gouvernement vient d’une opposition qui s’est forgée dans les manifestations, mais qui invalide constamment les personnes qui protestent contre ses politiques », déplore-t-il.

Ricardo Salinas Pliego, grand promoteur de la manifestation, n’a pas grand-chose à voir avec la génération Z : libertarien autoproclamé proche de certains mouvements d’extrême droite latino-américains, ce milliardaire de 70 ans est le propriétaire de TV Azteca, la deuxième chaîne de télévision du Mexique, qui a couvert les protestations pendant plusieurs heures en continu. Le magnat est aussi propriétaire d’une banque et d’une myriade d’entreprises dans divers secteurs, qu’il a bâties durant plus de trois décennies grâce à des concessions publiques octroyées par les présidents successifs.

« Gauchistes de merde »

Après avoir été l’un des plus proches alliés de l’ancien président Andrés Manuel Lopez Obrador, le mentor politique de Claudia Sheinbaum, Ricardo Salinas a violemment rompu avec « AMLO » en 2024, au sujet des quelque 2 milliards d’euros que le service des impôts réclame à ses entreprises depuis plus de dix ans, et est devenu l’un des plus féroces détracteurs du gouvernement.

Depuis, l’homme d’affaires et ses médias attaquent inlassablement les cadres de Morena, qu’il traite de « gauchistes de merde » – une expression empruntée au président argentin, Javier Milei – et qu’il accuse d’instaurer un « narcogouvernement » qui pousserait le Mexique vers une « dictature communiste » comme à Cuba, au Venezuela, au Nicaragua ou en Corée du Nord. Ricardo Salinas rêve désormais d’un destin à la Donald Trump : caressant une candidature pour l’élection présidentielle de 2030, il se présente comme le seul homme capable de battre Morena dans les urnes en ralliant les partis d’opposition et les Mexicains mécontents.

Mathieu Tourliere (Mexico, correspondance)


19 novembre, 2025

CHILI : LA COMMUNISTE JARA PEUT-ELLE BATTRE L'EXTRÊME DROITE ?

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CHILI : LA COMMUNISTE JARA PEUT-ELLE BATTRE L'EXTRÊME DROITE ?

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Chili : la communiste Jara peut-elle battre l'extrême droite ?

Luis Reygada et Théo Bourrieau  Publié le 19 novembre 2025

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L'Humanité

Malgré l'arrivée de la candidate de la coalition de gauche, Jeannette Jara, en tête lors du premier tour, le risque est grand de bientôt voir José Antonio Kast succéder à Gabriel Boric. Les droites totalisent près de 70 % des voix. Décryptage avec Luis Reygada et Théo Bourrieau, journalistes à l'Humanité.

► À lire aussi :        CHILI  / LA BATAILLE N’EST PAS TERMINÉE

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« Merci beaucoup, Chili ! »
« La victoire au deuxième tour dépend de toi »
  

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CHILI / LA BATAILLE N’EST PAS TERMINÉE

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CHILI  / LA BATAILLE N’EST PAS TERMINÉE

CHILI, le 18 novembre 2025 / 
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Araucaria
La bataille n’est pas terminée / 
Après le choc de dimanche à l’annonce des résultats de la présidentielle, une lecture plus affinée montre que ce n’est pas fini, la bataille n’est pas terminée. / La gauche, le même jour  gagne 700.000 voix aux législatives par rapport à la présidentielle. En même temps les votes nuls et blancs passent de 500.000 à la présidentielle à 2.600.000 aux législatives. Résultat, mécaniquement la gauche grimpe de 28 % à la présidentielle à 42 % aux législatives. La gauche cumule 4,5 millions voix contre 5,9 millions pour la droite aux législatives. La droite a recueilli 9 millions de voix à la présidentielle [
en incluant les voix de Parisi ].

Avec notre correspondant à Santiago, Pierre Cappanera 

Pierre
Cappanera

Avec un même niveau d’abstention et un basculement de 750.000 voix en plus vers la gauche, les deux candidats se retrouveraient à égalité. Est-ce un scénario possible ?

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Kast a déjà perdu deux fois. Contre Boric au second tour en 2021. Mais surtout lors du vote du second projet de Constitution. Les Chiliens avaient repoussé ce projet d’extrême-droite à 54%. Clairement Kast est un repoussoir pour beaucoup de Chiliens. Et surtout beaucoup de chiliennes : ce sont elles qui par deux fois ont fait la différence. Alors jamais deux sans trois?

 LINDO PAÍS (COLUDIDO) CON VISTA AL MAR

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Le parti populiste de droite et son candidat Parisi ont fait une campagne « ni droite ni gauche », avec des thèmes de sécurité d’un côté et des propositions sociales de l’autre. Ils sont tentés de ne pas donner de consignes de vote à leurs électeurs. Jeannette Jara dès dimanche soir a intégré les éléments sociaux du programme de Parisi dans son propre programme.

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Beaucoup d’électeurs ne voudront pas voter Jeannette Jara par anticommunisme et par adhésion au discours sécuritaire. Beaucoup d’autres ne pourront pas mettre un bulletin Kast par antifascisme et par rejet de sa politique sociale.

Les mesures mises en place par Jeannette Jara quand elle était ministre du Travail ont des effets très concrets auxquels les Chiliens, de façon transversale, sont attachés. L’augmentation énorme du salaire minimum, le début de Sécurité Sociale, l’amélioration importante des revenus des retraités, etc… sont des réalités. Kast a promis d’y mettre fin.

Beaucoup d’électeurs vont avoir du mal à se déterminer et beaucoup voteront contre l’autre candidat. Ça laisse un deuxième tour plus ouvert que l’apparence des résultats de la présidentielle ne le laisse supposer.

Même si Jeannette Jara perd, ce ne sera pas du tout la même chose de perdre avec 38% des voix ou avec 48%. Avec 38%, la gauche plongera dans la dépression et Kast aura les mains libres pour son projet trumpiste. Avec 48% des voix, la gauche sera prête à résister pied à pied et à lutter contre toutes les attaques anti-sociales et anti-femmes.

Aujourd’hui la priorité reste à la mobilisation pour le 14 décembre. Rien n’est complètement joué. Un sursaut est possible.

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   ALVARO HENRIQUEZ Y PETTINELLIS
Con un VOTE POR JARA y la presentación de Alvaro Hernirquez y PETTINELLI

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