CENTENAIRE DE LA NAISSANCE
D'ANA GONZÁLEZ DE RECABARREN
1925 -27 juillet- 2025

CENTENAIRE DE LA NAISSANCE
D'ANA GONZÁLEZ DE RECABARREN
1925 -27 juillet- 2025
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« 26 JUILLET » |
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PRENSA LATINA70ème anniversaire de l'attaque par les rebelles, des casernes Moncada et Carlos Manuel de Cespedes, une action qui a donné le coup d'envoi des luttes révolutionnaires contre la dictature de Fulgencio Batista.
1953 - 26 JUILLET - 202572ème ANNIVERSAIRE DE L'ATTAQUE DES CASERNES MONCADA ET CARLOS MANUEL DE CESPEDES
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FIDEL CASTRO [PHOTOGRAPHIES ANTHROPOMÉTRIQUES] |
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JEANNETTE JARA, L’ANCIENNE MINISTRE COMMUNISTE QUI RÊVE DE LA PRÉSIDENCE CHILIENNE |
Jeannette Jara, l’ancienne ministre communiste qui rêve de la présidence chilienne / Jeannette Jara, figure montante de la gauche chilienne, entend bien devenir la prochaine présidente du Chili. Cette ancienne ministre du Travail, membre du Parti communiste, a remporté en juin dernier les primaires de la coalition de gauche au pouvoir, s’imposant comme la candidate officielle pour succéder au président Gabriel Boric. Sa victoire marque une étape majeure pour le Parti communiste chilien, rarement aussi proche du pouvoir exécutif depuis le retour à la démocratie.
ENTREVUE
Service Politique Entrevue 23 juillet 2025
Politique / 3 min
Âgée de 49 ans, Jara a bâti sa carrière politique sur des positions sociales affirmées, centrées sur les droits des travailleurs, la protection sociale et la justice économique. Dans un entretien accordé à Reuters, elle a indiqué que sa campagne s’articulera autour de la croissance inclusive et de la lutte contre les inégalités, thèmes majeurs dans un pays toujours marqué par les profondes fractures révélées lors du soulèvement social de 2019.
► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR
L’ancienne ministre se positionne comme une candidate de continuité sur les réformes sociales engagées par Boric, tout en cherchant à se démarquer par une approche plus offensive sur des sujets économiques stratégiques. Elle soutient notamment la création d’une entreprise publique distincte pour l’exploitation du lithium, ressource cruciale pour l’économie verte mondiale, dont le Chili détient d’importantes réserves. « Il faut que les richesses du pays profitent à l’ensemble des Chiliens, pas seulement à des intérêts privés ou étrangers », a-t-elle déclaré.
Sur le terrain migratoire, Jara critique fermement la rhétorique sécuritaire de la droite. Elle rejette les politiques d’expulsions massives ou de fermetures de frontières, privilégiant une approche qu’elle veut « humaniste mais ordonnée », en coordination avec les pays voisins. Ce positionnement pourrait néanmoins lui coûter des voix dans un contexte de montée des préoccupations sécuritaires parmi l’électorat.
Sa candidature soulève aussi des tensions au sein même de la coalition de gauche, où certains alliés centristes craignent qu’une figure ouvertement communiste puisse effrayer les électeurs modérés. Jeannette Jara, consciente de cet équilibre délicat, insiste sur son expérience gouvernementale et sa capacité à dialoguer avec l’ensemble des forces politiques, tout en restant fidèle à ses convictions.
Si elle venait à remporter l’élection prévue en novembre 2025, Jara deviendrait la première présidente communiste de l’histoire du Chili. Un symbole fort dans un pays où le souvenir de la dictature de Pinochet et de la guerre froide reste encore vif. Pour l’heure, les sondages montrent une course serrée, mais la dynamique créée par sa victoire aux primaires place Jeannette Jara au centre du jeu politique chilien.
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La terreur médiatique au
service de l’extrême-droite
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La « stratégie Jara », telle que la perçoit l'économiste Sebastián Edwards : « Elle entraînerait des faillites et une hausse (...) du chômage. »: UNE DU JOURNAL «EL MERCURIO» DU 20 JUILLET 2025 |
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L'ANCIEN PRÉSIDENT BRÉSILIEN JAIR BOLSONARO DONNE UNE CONFÉRENCE DE PRESSE DEVANT LE SÉNAT À BRASILIA, AU BRÉSIL, LE JEUDI 17 JUILLET 2025. PHOTO LUIS NOVA SOURCE: AP |
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RT FranceBrésil : Jair Bolsonaro placé sous bracelet électronique par décision de la Cour suprême /
RT en français /18 juil. 2025 Source: AP
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la Cour suprême brésilienne a ordonné, le 18 juillet, le port d’un bracelet électronique pour Jair Bolsonaro, soupçonné d’avoir voulu fuir le pays pour demander l’asile à Donald Trump.
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L’ex-président est désormais surveillé 24h/24, assigné à résidence la nuit et le week-end et interdit d’utiliser les réseaux sociaux et de contacter des diplomates.
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HÉCTOR PAVEZ DIT « EL INDIO » |
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CRÉDIT IMAGE ACCIÓN HUMANISTA Tomás Hirsch : « Jeannette Jara représente l’espoir que des changements profonds sont possibles au Chili » / Le 29 juin au Chili, Jeannette Jara a remporté les primaires de la gauche et sera la candidate des forces démocratiques, progressistes, indépendantes et humanistes aux élections présidentielles de novembre, où elle affrontera des représentants de la droite et de l’extrême droite. Nous avons discuté de la situation politique et sociale du pays, des perspectives ouvertes par cette victoire et des propositions de la coalition de gauche avec Tomás Hirsch, député et président d’Action Humaniste, qui a participé avec enthousiasme à la campagne électorale qui a mené à la victoire écrasante de Jeannette Jara.
Anna Polo 13.07.25 - Santiago du Chili -
Cet article est aussi disponible en: Espagnol, Italien
Après presque quatre ans de mandat de Boric, quel regard portez-vous sur la situation politique et sociale du Chili ? Quelles ont été les principales avancées et les revers ?
Il est indéniable que, durant ces presque quatre années de mandat du président Gabriel Boric, auxquelles nous avons participé en tant qu’Action Humaniste, des progrès importants ont été réalisés, mais pas suffisamment pour que l’on puisse dire que le Chili soit un pays doté d’une véritable justice sociale et de droits sociaux garantis, tels que ceux auxquels nous aspirons. Des progrès ont été accomplis, mais il reste encore beaucoup à faire. Pourquoi ce manque de progrès ? Essentiellement parce que, même si nous étions au pouvoir, nous n’avions pas de majorité au Congrès, ce qui a conduit la droite à entraver durablement la mise en œuvre des grandes transformations proposées dans notre programme gouvernemental. Il s’agissait de transformations structurelles dans les domaines de la santé, de l’éducation, du logement, de l’emploi et des retraites. Par ailleurs, je dirais que la défaite subie lors du plébiscite pour l’approbation d’une nouvelle Constitution a été un coup dur, qui a généré frustration et démobilisation chez de nombreuses personnes. À partir de ce moment, les priorités du gouvernement ont changé, mettant fortement l’accent sur la sécurité et d’autres questions non incluses dans le programme initial.
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Une intelligence artificielle (IA) fut alimentée avec les sentiments des tweeters de chaque candidat à la présidence et a été invitée à voir ces sentiments reflétés dans l'image de chaque candidat et voici les résultats : @Jou_Kaiser, @jeannette_jara, @joseantoniokast, @evelynmatthei IMAGEN GENERADA POR IA |
► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR
En bref, je crois que des avancées majeures ont été réalisées en matière de droits des femmes, de droits du travail, de réforme des retraites et de réforme de l’éducation, notamment la fin du système de prêts et de remboursements pour les étudiants. Mais il reste encore beaucoup à faire, et c’est la possibilité qui s’offre à nous avec un gouvernement dirigé par Jeannette Jara.
Jeannette Jara a battu Carolina Tohá, la candidate socialiste démocrate, aux primaires. Jusqu’il y a quelques mois, les sondages donnaient Carolina Tohá comme gagnante. Quels ont été, selon vous, les facteurs qui ont contribué à la victoire de Jeannette Jara?
Je crois que plusieurs éléments ont contribué à la victoire de Jeannette Jara. Tout d’abord, ses qualités personnelles. On la perçoit comme authentique, sincère et honnête, sans prétendre être ce qu’elle n’est pas. On la reconnaît comme une personne issue du peuple, dont la mère était employée de maison et qui a elle-même été ouvrière agricole saisonnière dans sa jeunesse. Mais en même temps, elle est aussi celle qui, en tant que ministre du Travail, a réussi à faire adopter d’importantes lois sur le travail, comme la réduction de la journée de travail, l’augmentation du salaire minimum et la réforme du système de retraite, entre autres.
En bref, je dirais qu’il y a un rejet de l’élite politique, un rejet du retour à l’ancienne Concertación, exprimé par le très faible vote pour Carolina Tohá, perçue comme une personne de l’élite, plus « distante », qui expliquait comment les choses devraient être. Les gens sont las de ceux qui viennent pontifier, qui viennent d’en haut pour expliquer comment les choses devraient être.
Parallèlement, je pense qu’il y a une aspiration à des transformations profondes comme celles proposées par Jeannette Jara, et un rejet, une distanciation par rapport à la perception de Carolina Tohá, comme quelqu’un qui cherchait à refonder, à reconquérir l’ancienne Concertación. Il y a également eu un vote de sanction contre le Frente Amplio, qui, je crois, reflète aussi la frustration face à l’inaction de ce gouvernement, à toutes ses promesses et à tous ses engagements non tenus, même si, dans bien des cas, cet échec est en réalité dû à la majorité de l’opposition de droite au Congrès. Jeannette Jara représente donc l’espoir, le retour de l’espoir qu’il est possible de changer les choses en profondeur. Je pense que c’est un élément qui a eu un impact fort, et il est grandement renforcé par ses caractéristiques personnelles : elle était perçue comme une personne très directe, communicative, qui ressent et comprend véritablement les problèmes rencontrés par la grande majorité. D’une certaine manière, cette primaire a été définie comme un choix entre « le peuple et l’élite ».
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EN CAS DE DEUXIÈME TOUR À LA PRÉSIDENTIELLE, CET AUTOMNE, JEANNETTE JARA RISQUE FORT D’AFFRONTER LE CANDIDAT DE L’EXTRÊME DROITE, JOSÉ ANTONIO KAST. PHOTO KEYSTONE |
Voyez-vous des similitudes avec une autre victoire inattendue et encourageante, celle de Zohran Kwame Mamdani aux primaires du Parti démocrate pour la mairie de New York ?
On peut certainement constater des similitudes avec la victoire très encourageante et pleine d’espoir de Zohran Kwame Mamdani aux primaires du Parti démocrate pour la mairie de New York. On y retrouve ici et là une expression de refus de la répétition, une rébellion contre les propositions conservatrices qui promettent mais ne changent finalement rien. Je pense que les deux représentent la fraîcheur du nouveau, la possibilité du changement, les espoirs des nouvelles générations. En bref, il me semble qu’il y a des similitudes, et il y en a aussi avec ce que nous avons vu au Mexique avec l’élection et la performance de Claudia Sheinbaum, l’actuelle présidente de ce pays.
Qu’est-ce qui a poussé Action Humaniste à soutenir la candidature de Jeannette Jara ?
Chez Action Humaniste, nous avons pris la décision de soutenir Jeannette Jara il y a plusieurs mois, alors que personne ne la voyait comme une candidate susceptible de remporter la primaire. Nous avons pris cette décision lors d’un large conseil général, à l’unanimité et sur la base d’un soutien constant. Nous estimions que c’était la bonne chose à faire, que c’était ce qu’il fallait faire, qu’il ne s’agissait pas d’un calcul électoral, mais plutôt que notre choix devait se fonder sur une cohérence historique, qu’elle représentait les aspirations les plus profondes du monde humaniste, que sa proposition reflétait nos priorités, nos combats fondamentaux. Il convient de souligner qu’Action Humaniste a été, hormis son propre parti, le seul autre parti à l’avoir soutenue pour les primaires.
De ce point de vue, au-delà de tout calcul et considérant à l’époque que de toute façon il était très improbable qu’elle gagne, il y a eu un consensus pour soutenir sa candidature, et nous l’avons fait très activement. Nous avons activement rejoint sa direction. Nous étions parmi les principaux porte-paroles de sa campagne, aussi bien la représentante et vice-présidente d’Action Humaniste, Ana María Gazmuri, notre maire, Joel Olmos, que moi-même, en ma qualité de représentant et président d’Action Humaniste. Nous trois avons été les principaux porte-paroles de la campagne, et nos militants ont participé très activement dans toutes les régions et communautés où Action Humaniste est présente. Mais nous avons également entretenu avec elle un lien humain très étroit, et je crois que nous avons pu apporter une perspective, un style, une attitude et un positionnement humaniste à la relation que nous construisions avec elle, relation qui existait certainement déjà et se projette désormais vers le premier tour des élections, qui aura lieu en novembre.
Et après avoir pris la mesure de notre décision, après sa victoire écrasante aux primaires, nous estimons que cela a été un acte très valable qui nous permet d’envisager l’avenir avec un immense espoir. En tant qu’humanistes, nous sommes profondément engagés à poursuivre notre collaboration avec Jeannette et à intégrer des hommes et des femmes humanistes à ses équipes respectives, afin qu’ils puissent collaborer sur les aspects programmatiques, éditoriaux, organisationnels et de communication. Nous savons que dans cette nouvelle phase, les équipes des autres partis progressistes qui ont perdu les primaires et qui ont apporté leur soutien seront également intégrées, ce qui permettra de former un leadership beaucoup plus large et diversifié, mais nous aspirons à continuer d’apporter la perspective et les propositions de l’humanisme.
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Une intelligence artificielle (IA) fut alimentée avec les sentiments des tweeters de chaque candidat à la présidence et a été invitée à voir ces sentiments reflétés dans l'image de chaque candidat et voici les résultats : @Jou_Kaiser, @jeannette_jara, @joseantoniokast, @evelynmatthei IMAGEN GENERADA POR IA |
Quels sont les principaux axes du programme de la gauche ?
Les principaux axes du programme sont :
1. Passer d’un salaire minimum, qui a déjà considérablement augmenté sous ce gouvernement, à ce que nous appelons un salaire vital, c’est-à-dire un salaire permettant à une famille de vivre décemment et dignement.
2. Faire avancer et approfondir la réforme du système de retraite, en espérant mettre fin aux AFP (Fonds de pension).
3. Promouvoir un modèle de développement et de croissance avec une meilleure répartition des revenus, en privilégiant la création d’une plus grande valeur ajoutée pour l’économie du pays, qui est essentiellement une économie extractive et exportatrice de matières premières.
4. Améliorer les conditions d’exploitation de nos minéraux, en augmentant les redevances et en visant à récupérer l’industrie du lithium en tant qu’industrie stratégique pour notre pays.
5. Faire avancer la réforme du système de santé, en renforçant la santé publique, qui souffre encore aujourd’hui de graves lacunes en raison de l’absence d’un budget adéquat lui permettant de mieux concurrencer les systèmes de santé privés.
6. Une politique qui met l’accent sur la protection de l’environnement, en tenant compte des crises climatiques et du réchauffement de la planète, ainsi que des risques que ces crises climatiques font peser sur notre pays aujourd’hui. Par conséquent, les critères environnementaux constituent un aspect stratégique et fondamental de notre programme de gouvernement.
7. Renforcer et faire progresser les relations internationales avec notre région, en maintenant des liens avec les pays des cinq continents, mais en promouvant une politique de paix, en particulier dans notre région latino-américaine.
Ce sont là quelques-uns des aspects du programme de gouvernement qui, à ce stade, sera enrichi par les propositions programmatiques des autres candidats qui ont participé aux primaires et qui ont perdu. L’engagement est pris d’inclure également leurs propositions programmatiques afin d’élaborer un programme commun à l’ensemble du progressisme et de l’humanisme.
Quelles perspectives voyez-vous pour l’élection présidentielle de novembre ?
Il y a quelque temps, on pensait que la candidate de droite Evelyn Matthei remporterait l’élection de novembre, et il y avait aussi le risque qu’un candidat d’extrême droite comme José Antonio Kast l’emporte. Aujourd’hui, je dirais que les perspectives ont changé. Les premiers sondages après les primaires donnent Jeannette Jara en très bonne première place, loin devant Matthei et Kast. Bien sûr, les perspectives restent ouvertes ; il reste cinq mois et beaucoup de choses peuvent se produire, mais je pense que l’élection d’aujourd’hui est ouverte et parfaitement gagnable pour la gauche, le progressisme et l’humanisme. Nous allons tout donner pour remporter cette victoire, qui n’arrivera probablement pas au premier tour en novembre, mais plutôt au second tour en décembre. Aujourd’hui, Jeannette Jara est clairement une candidate très compétitive, qui redonne espoir à beaucoup, notamment aux jeunes.
Traduction, Evelyn Tischer
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[La force «kawaii»] |
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LE PRÉSIDENT BRÉSILIEN LUIZ INACIO LULA DA SILVA S'EXPRIME LORS D'UNE CONFÉRENCE DE PRESSE AU 17ème SOMMET ANNUEL DES BRICS À RIO DE JANEIRO, LE 7 JUILLET 2025. PHOTO AP |
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RT FranceInternational / Le président brésilien Lula annonce des contre-mesures face aux tarifs douaniers américains / Face à la décision de Washington d’imposer 50 % de droits de douane sur les exportations brésiliennes, Lula réagit avec fermeté. Il invoque une loi qui autorise des représailles économiques contre les pays qui attaquent la souveraineté du Brésil. Le dirigeant dénonce également les ingérences américaines dans les affaires judiciaires internes. [L'Internationale réactionnaire (Trump, Javier Milei, Jair Bolsonaro, etc.)…*]
RT en français /10 juil. 2025 Source: AP
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le Brésil a officiellement annoncé le 9 juillet qu’il répondra à l’attaque tarifaire des États-Unis. Le président Luiz Inacio Lula da Silva a déclaré que toute hausse unilatérale des droits de douane de la part d’un pays étranger entraînera une riposte, comme le prévoit la loi sur les mesures économiques de réciprocité, adoptée en avril 2025.
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MONTAGE PHOTO MONTRANT LE PRÉSIDENT BRÉSILIEN, LULA (GAUCHE), À BRASILIA LE 29 JANVIER 2025, ET LE PRÉSIDENT AMÉRICAIN, DONALD TRUMP, DANS LE BUREAU OVALE DE LA MAISON BLANCHE, À WASHINGTON, LE 10 FÉVRIER 2025 PHOTOS EVARISTO SA, ANDREW CABALLERO-REYNOLDS |
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Lula a affirmé que le Brésil ne tolérera pas « d’ingérence » dans ses affaires internes et que la justice brésilienne reste indépendante, notamment face aux pressions concernant le procès de l’ancien président Jair Bolsonaro. Washington accuse Brasilia de mener une « chasse aux sorcières » contre son ex-dirigeant, soupçonné d’avoir tenté un coup d’État après sa défaite électorale en 2022.
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« Vous pouvez choisir » « BOLSONARO EST UN ACCUSÉ ! / PROCHAINE ÉTAPE : BOLSONARO ARRÊTÉ » DESSIN CARLOS LATUFF |
► À lire aussi : AU BRÉSIL, JAIR BOLSONARO SERA JUGÉ POUR TENTATIVE DE COUP D’ÉTAT
Une escalade orchestrée par Washington
La crise s’est envenimée après que Donald Trump a annoncé, dans une lettre adressée à Lula et publiée sur Truth Social, l’imposition d’une taxe de 50 % sur toutes les importations brésiliennes à compter du 1er août. Ce taux vient s’ajouter au tarif initial de 10 %, instauré en avril dernier. Le président américain a justifié cette mesure par « des attaques contre la liberté d’expression et les droits des entreprises technologiques américaines », tout en liant directement sa décision au traitement réservé à Bolsonaro.
Lula a réagi sur le réseau X, déclarant que « le Brésil est une nation souveraine, avec des institutions indépendantes, et ne se laissera dicter sa conduite par personne ». Une réunion d’urgence a été convoquée à Brasilia avec les principaux ministres pour décider des contre-mesures.
Le Brésil joue un rôle économique clé pour les États-Unis, étant leur deuxième plus grand partenaire commercial après la Chine. L’an dernier, les échanges entre les deux pays ont dépassé les 90 milliards de dollars, avec un excédent commercial américain estimé à 6,8 milliards. Lula a dénoncé les déclarations de Donald Trump comme mensongères, soulignant que les données du gouvernement américain démontrent un excédent cumulé de 410 milliards de dollars en faveur des États-Unis sur les quinze dernières années.
Une loi brésilienne pour défendre la souveraineté
L’administration Trump, en réponse aux déclarations de Lula, a menacé d’alourdir encore les droits si le Brésil appliquait des taxes de rétorsion. Pourtant, Lula reste ferme et prévient que la loi brésilienne permettra de suspendre des préférences commerciales, des engagements sur la propriété intellectuelle et des investissements liés aux États-Unis.
Les secteurs les plus exposés à ces sanctions sont stratégiques : café, acier, aluminium, jus d’orange, avions civils et machines-outils. Des entreprises brésiliennes comme Embraer et Petrobras ont déjà vu leur valeur chuter à la Bourse.
Cette nouvelle étape dans l’escalade économique entre ces deux pays révèle une fracture profonde. Donald Trump semble utiliser l’arme commerciale comme outil de pression politique, et le Brésil, fidèle à sa ligne souverainiste, refuse de céder.
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LE PRÉSIDENT LUIZ INÁCIO LULA DA SILVA SALUE SON ARRIVÉE AU PALAIS DE LA MONEDA, LE 5 AOÛT 2024 À SANTIAGO (CHILI) PHOTO ELVIS GONZÁLEZ (EFE) |
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LA MINE D'EL TENIENTE, PLUS GRANDE MINE SOUTERRAINE DE CUIVRE AU MONDE. PHOTO REUTERS |
Logo Reuters Le Chili, premier producteur mondial de cuivre, dans l'expectative après la bombe tarifaire de Trump / Le Chili, numéro un mondial du cuivre, adopte une attitude attentiste après l'annonce surprise du président américain Donald Trump d'instaurer un tarif douanier de 50% sur les importations du métal rouge. Le pays andin, pris de court, observe la situation tandis que son principal producteur espère encore des exemptions. [Donald Trump menace de matraquer le cuivre]
Zonebourse avec Reuters Publié le 09/07/2025
Dans un entretien avec Reuters peu après la déclaration de Trump, Maximo Pacheco, président du conseil d'administration de la société minière publique chilienne Codelco, a déclaré que l'entreprise souhaitait clarifier quels produits à base de cuivre seraient concernés et si la mesure s'appliquerait à tous les pays.
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« Ce que nous devons faire, c'est comprendre de quoi il s'agit. Quels produits sont concernés ? Parce qu'il a évoqué le cuivre en termes généraux. Or, le cuivre regroupe une grande variété de produits », a souligné M. Pacheco mardi, dans ses premiers commentaires depuis l'annonce.
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« Il faut ensuite voir si cela s'appliquera à tous les pays ou seulement à certains. Nous avons toujours su qu'il existait des exceptions, donc je pense qu'il est prématuré de se prononcer. »
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Après l'annonce des tarifs, les contrats à terme sur le cuivre Comex aux États-Unis ont bondi de plus de 12%, atteignant un niveau record.
Le Chili est le principal fournisseur de cuivre des États-Unis, un marché qui ne représente toutefois que moins de 7% de ses exportations de cuivre raffiné. La majeure partie du cuivre chilien est expédiée vers la Chine, qui domine le raffinage mondial du métal.
Malgré tout, Jorge Riesco, président de la SONAMI (Société nationale des mines du Chili), estime que ces tarifs pourraient engendrer une incertitude sur le marché et une volatilité des prix, impactant le Chili comme d'autres pays fournisseurs.
Il précise que la flambée des prix, alimentée par le stockage du cuivre par les entreprises américaines en prévision d'éventuels tarifs, devrait être temporaire, tout en avertissant que les États-Unis auraient du mal à accroître leur propre approvisionnement.
« Les États-Unis n'ont pas la capacité d'autosuffisance et dépendent fortement du raffinage et de la fonte du cuivre en Chine », a souligné M. Riesco dans un communiqué.
Le ministère chilien des Affaires étrangères a indiqué que le pays andin n'avait pas reçu de communication officielle concernant la mise en oeuvre de tarifs américains sur le cuivre.
« Nous restons en contact et en dialogue sur ce sujet, comme sur d'autres, avec les autorités compétentes et les équipes techniques », précise le ministère dans un communiqué.
Le Chili, aux côtés du Canada et du Pérou, s'était déjà opposé à une enquête de l'administration Trump sur les importations de cuivre, affirmant qu'ils ne devraient pas être soumis à des droits de douane.
Maximo Pacheco, de Codelco, rappelle que les États-Unis auront besoin de quantités croissantes de cuivre, utilisé dans les véhicules électriques, l'armement, le réseau électrique et de nombreux biens de consommation.
« Les États-Unis sont un pays qui a besoin de beaucoup de cuivre, et ils continueront d'en avoir besoin de plus en plus », a-t-il insisté, ajoutant qu'il devenait de plus en plus difficile d'augmenter la production. Codelco, premier producteur mondial de cuivre, a vu sa production tomber à son plus bas niveau depuis 25 ans ces dernières années.
M. Pacheco estime que la demande mondiale devrait augmenter d'environ 3% cette année, ce qui crée un déficit d'approvisionnement alors que la production stagne.
« Il devient de plus en plus difficile d'augmenter l'offre mondiale de cuivre. En fait, je pense qu'il sera difficile de produire plus de cuivre cette année que l'an dernier », a-t-il ajouté. « Il faut aussi tenir compte de la réalité du marché actuel. »
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