09 septembre, 2025

MICHELLE BACHELET : UNE CANDIDATURE NÉCESSAIRE AU POSTE DE SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES

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FLYER  PIERRE LEBRET

Michelle Bachelet : une candidature néce
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L'Humanité
e au poste de Secrétaire générale des Nations Unies / Tribune  / À un moment historique marqué par la fragmentation, l’anxiété collective et des crises multiples qui traversent toutes les régions du monde, le choix de la prochaine personne appelée à occuper le poste de Secrétaire générale des Nations Unies sera décisif. Dans ce contexte, une candidature comme celle de Michelle Bachelet n’apparaît pas seulement comme une option réaliste, mais comme une nécessité urgente. 

Par Pierre Lebret, politologue et spécialiste de l'Amérique Latine. 

3 min Publié le 9 septembre 2025

Au cours des dernières décennies, cette ancienne cheffe d’État a démontré une aptitude rare à diriger dans des environnements complexes, alliant fermeté éthique, rigueur technique et une remarquable capacité à construire des consensus. Son parcours ne se réduit pas à un impressionnant curriculum — ministre de la Santé puis de la Défense, deux fois présidente du Chili, fondatrice et première directrice d’ONU Femmes, Haute Commissaire des Nations Unies aux droits humains, —, il reflète surtout une manière singulière d’exercer le pouvoir, qui combine empathie, vision stratégique et profonde conviction démocratique. 

L’expérience internationale récente l’a confirmé : dans un système multilatéral en crise, la capacité de dialogue s’avère bien plus efficace que l’imposition d’agendas. Face à la fragmentation mondiale, il faut des figures capables de parler à la fois le langage politique et le langage humain ; des personnalités qui inspirent la confiance là où règne la méfiance, qui construisent des ponts là où s’élèvent des murs, et qui ouvrent des voies de solution là où beaucoup ne voient que des menaces. Michelle Bachelet a déjà relevé ce type de défis, avec une patience stratégique et des résultats tangibles là où d’autres avaient échoué. 

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Son passage au Haut-Commissariat aux droits humains a été emblématique. Elle y a su défendre des principes intransigeants tout en maintenant un sens politique affûté, évitant aussi bien la rhétorique excessive que le silence complaisant. Écouter, dialoguer, rapprocher les positions : telle fut sa constante, même dans les contextes les plus polarisés. 

«Le Voyage de Chijara»
[La force «
kawaii»]

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Dans un monde traversé par la peur — peur des migrations, du changement climatique, des tensions géopolitiques, de l’effritement de la cohésion sociale —, il faut des dirigeantes et dirigeants capables de dépasser la logique de l’ennemi et de recentrer l’agenda international sur les défis communs. Changement climatique, lutte contre la pauvreté, égalité de genre, santé, gouvernance démocratique : il s’agit de défis communs sur lesquels les États doivent travailler ensemble afin d’avancer vers un nouvel équilibre mondial, plus juste et plus durable. Divisés, il sera impossible de les surmonter. 

Le candidat d'extrême droite chilien Johannes Kaiser a proféré
une insulte misogyne à l'encontre de la candidate Jannette Jara :
« Jara est une Bachelet stéroïdée.» L'équipe de Jannette Jara
a réagi à cette insulte par un dessin kawaii /
« "fusion", alliant expérience et conviction.»

[La force «kawaii»]
Ce qui distingue Michelle Bachelet, c’est son énergie infatigable pour promouvoir cet agenda, ainsi que son talent à fédérer des acteurs multiples — gouvernements, société civile, organisations multilatérales — autour d’objectifs communs. Son style de leadership est pragmatique et profondément éthique, et sa crédibilité, forgée au fil des décennies, constitue un atout rare dans un monde marqué par la défiance. 


Qu’une femme accède enfin à ce poste serait une avancée historique. Mais au-delà du symbole, l’ONU gagnerait en Michelle Bachelet un véritable leadership : une autorité morale, une force diplomatique et la capacité de réinventer les règles du jeu global au service des plus vulnérables. Elle incarne précisément ce dont l’Organisation a besoin : une candidature solide, expérimentée et profondément engagée en faveur de l’esprit multilatéral qui a présidé à sa création.