19 décembre, 2012

DES JOURNALISTES VICTIMES D’INTIMIDATIONS POUR DES ENQUÊTES SUR LA DICTATURE MILITAIRE

 par Reporters sans frontières


MAURICIO EST LE FILS  AÎNÉ DE JOSÉ WEIBEL,
DÉTENU DISPARU EN 1976 AU CHILI
Si le journaliste Mauricio Weibel Barahona est victime d’un véritable harcèlement suite à la publication d’archives secrètes de la dictature militaire dans son livre «Association illicite : les archives secrètes de la dictature» (Ed. Ceibo, octobre 2012, non-traduit), il n’est pas le seul. D’autres journalistes qui travaillaient sur le même sujet ont été à leur tour victimes de cambriolages et de menaces.

Carlos Dorat, co-auteur du livre « Asociacion Ilicita» écrit en collaboration avec Mauricio Weibel, a reçu des appels téléphoniques d’inconnus qui restaient étrangement silencieux au bout du fil. Dans la nuit du 15 décembre 2012, le journaliste Javier Rebolledo, auteur du livre « La danse des corbeaux » qui raconte des cas de violations des droits de l’homme par la police secrète, s’est fait voler son disque dur. Cristobal Peña, auteur du livre « Los fusileros » (non-traduit), un thriller politique sur les années de la dictature, s’est lui aussi fait cambrioler son ordinateur. Pascale Bonnefoy, que Reporters sans frontières avait défendue en 2010 suite aux poursuites engagées contre elle par un ancien militaire de Pinochet s’était aussi fait voler il y a un mois de cela son ordinateur, disque dur externe et appareil photo.

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JORGELINO VERGARA, ALIAS « PETIT VALET », ANCIEN AGENT DE LA DINA REPENTI, RECRUTÉ D’ABORD COMME TRÈS JEUNE DOMESTIQUE AUPRÈS DU GÉNÉRAL MANUEL CONTRERAS, CHEF DE LA POLICE POLITIQUE DE PINOCHET. SON TÉMOIGNAGE, RECUEILLI DANS UN LIVRE PARU RÉCEMMENT ─« LA DANSE DES CORBEAUX », DE JAVIER REBOLLEDO─ EST VENU CONFIRMER LES DÉCOUVERTES DES JUGES EN CHARGE DES DOSSIERS DES DISPARUS. 
« Il n’y a maintenant plus aucun doute sur la finalité de ces vols et intimidations, qui sont directement liés au travail d’enquête de ces différents journalistes. Parce qu’ils travaillent sur des sujets très sensibles qui concernent directement les services secrets, ils se sont retrouvés menacés. Une protection personnelle doit rapidement leur être accordée, à eux et à leur famille. Cependant, le troisième cambriolage dont a été victime Mauricio Weibel s’est produit alors que des rondes de police étaient déjà en place autour de son domicile. De telles failles dans le dispositif de sécurité qui lui a été accordé peuvent paraître étranges. Tout cela ne mériterait-il pas une enquête interne au sein de la police et des services secrets ? » s’interroge Reporters sans frontières.