Bolivia : L’actuel président Luis Arce renonce à un second mandat et se retire de l’élection // El presidente Luis Arce renuncia a un segundo mandato y se retira de las elecciones ! / À un mois du scrutin, le président bolivien renonce à tenter de briguer un second mandat, laissant la gauche bolivienne divisée entre l’ex-président Evo Morales et le jeune président du Sénat, Andrónico Rodríguez. [ Lutte fratricide ]
Logo
L'Humanité
Luis Reygada 14 mai 2025
![]() |
ANDRÓNICO RODRÍGUEZ LEDEZMA PHOTO X |
Nouveau coup de tonnerre dans le paysage politique bolivien. Après l’annonce il y a deux semaines d’une troisième candidature dans le camp de la gauche pour concourir à l’élection présidentielle du 17 août – avec l’entrée dans la course du jeune président du Sénat et leader syndical Andrónico Rodríguez – voilà que le président Luis Arce renonce maintenant à tenter de briguer un second mandat.
![]() |
LE PRÉSIDENT BOLIVIEN EVO MORALES LORS D'UNE CONFÉRENCE DE PRESSE DIMANCHE, LE JOUR DE SA DÉMISSION / 11 NOVEMBRE 2019 PHOTO CARLOS GARCIA RAWLINS |
► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR
« J’annonce au peuple bolivien, avec une fermeté absolue, ma décision de renoncer à ma candidature », a déclaré ce mardi le chef d’État élu en 2020, dans un message diffusé sur la chaîne officielle Bolivia TV, ajoutant chercher à obtenir « l’union la plus large de la gauche, des organisations sociales et du peuple en général autour d’un programme pour aller de l’avant, en resserrant les rangs autour du candidat qui a le plus de chances de vaincre les pilleurs de la Bolivie ».
Un entêtement à vouloir rester au pouvoir ?
L’ancien ministre de l’Économie du président Evo Morales (de 2006 à 2017, puis 9 mois en 2019, jusqu’au coup d’État mettant fin au gouvernement socialiste) avait pourtant été choisi il y a quelques semaines comme candidat par son parti, le Mouvement vers le socialisme (MAS). Cependant, la grave crise économique – sur fond de pénuries et de manifestations – qui a marqué son mandat et réduit pratiquement à néant ses chances de se faire réélire l’aura sûrement fait entendre raison.
Sans parler de la guerre fratricide qui l’opposait à son ex-mentor, un Evo Morales décidé coûte que coûte à retenter l’aventure présidentielle malgré les fortes critiques provenant de son propre camp (instauration d’un modèle bâti autour de sa personne, entêtement à vouloir rester au pouvoir…) et les obstacles juridiques empêchant sa candidature (poursuites judiciaires, inéligibilité confirmée par la Cour constitutionnelle) … Au risque d’entraîner le pays dans une spirale de violence, voire de favoriser le retour de la droite au pouvoir.
L’objectif resterait toujours, selon lui, de « sauver de nouveau la Bolivie ». Difficile à croire de la part de celui qui, depuis des mois, aura tout tenté pour mettre des bâtons dans les roues du président Arce, quitte à mener des actions de sabordage économique estimées à plus de deux milliards de dollars par le ministère du Développement productif. Jusqu’à parvenir à ses fins.
[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]
CHILI / PROPAGANDE ÉLECTORALE
ÉLECTIONS PRIMAIRES PRÉSIDENTIELLES
DIMANCHE 29 JUIN 2025
![]() |
« Jannette Jara, Présidente / Elle travaille pour toi / Votez 2 » |
SUR LE MÊME SUJET :
- DANS LES ENTRAILLES DE L’USAID
- BOLIVIE : EVO MORALES VICTIME D’UNE TENTATIVE D’ASSASSINAT ?
- «LES MIGRANTS SONT DEVENUS LES BOUCS ÉMISSAIRES» : SOUS PRESSION, LE CHILI DURCIT SES CONTRÔLES AUX FRONTIÈRES
- BOLIVIE, / OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE CONTRE L’ANCIEN PRÉSIDENT EVO MORALES POUR LE VIOL D’UNE MINEURE PENDANT SON MANDAT