PHOTO JOSÉ MANUEL DE LA MAZA |
«La liberté d'expression est la règle d'or», a déclaré vendredi à Helsinki la présidente du Chili Michelle Bachelet en réaction à la fermeture au Venezuela d'une chaîne de télévision d'opposition au président Hugo Chavez.
S'exprimant devant des journalistes à l'issue d'un entretien avec son homologue finlandaise Tarja Halonen, Michelle Bachelet a évoqué la dictature du général Augusto Pinochet au Chili (1973-1990), affirmant que «eu égard à son histoire politique, pour le Chili, la liberté d'expression est la règle d'or». «Notre rôle, à nous Chiliens, est de montrer que la voie choisie par le Chili est possible: se développer tout en assurant la justice sociale et en ayant un gouvernement démocratique», a-t-elle dit. Fille d'un général d'aviation arrêté et torturé à mort après le coup d'État du 11 septembre 1973 qui renversa le président socialiste Salvador Allende, Mme Bachelet a elle aussi été victime de tortures pendant la dictature. Le ton entre Santiago et Caracas est récemment monté lorsque les sénateurs chiliens ont dénoncé les menaces planant sur la chaîne de télévision, RCTV, Hugo Chavez les traitant de «fascistes». Michelle Bachelet et Hugo Chavez ont réglé depuis le différend lors d'une rencontre. Tarja Halonen a pour sa part indiqué suivre «ce qui se passe à Cuba et au Venezuela avec beaucoup d'intérêt et parfois avec préoccupation». «Au sujet de Cuba, nous avons un léger espoir. Quant au Venezuela, nous regardons (la situation) avec préoccupation», a-t-elle ajouté, estimant que la communauté internationale devait être «ferme et encourageante à la fois». La plus ancienne télévision du Venezuela, RCTV, a cessé d'émettre dimanche après la suspension de sa licence par le gouvernement vénézuélien. Connue dans toute l'Amérique latine pour ses programmes de divertissements et ses feuilletons, elle s'était vu reprocher par Hugo Chavez le ton acerbe de ses journaux et le soutien au coup d'État avorté à son encontre en 2002. RCTV a déposé une plainte contre l'État vénézuélien devant la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH).