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VEILLÉE FUNÈBRE DE RODRIGO ROJAS DE NEGRI |
1986 - 2 JUILLET - 2020
34ème ANNIVERSAIRE DE LA MORT
DE RODRIGO ROJAS DE NEGRI
Il fait nuit, déjà, ce 2 juillet 1986, lorsque la patrouille militaire les encercle. Plus d’échappatoire, le piège se referme sur Rodrigo Rojas de Negri et Carmen Gloria Quintana. Le premier a 19 ans. Exilé aux États-Unis, il vient tout juste de rentrer au Chili, où le général Pinochet fait régner la terreur depuis treize ans. La seconde a 18 ans, elle est étudiante. Elle accompagne son camarade, venu photographier des manifestants dans un quartier populaire de Santiago en ce jour de grève nationale contre la dictature. Les soldats se saisissent des deux jeunes gens, les traînent dans une ruelle et, se croyant à l’abri des regards, ils les cognent et les frappent, encore et encore, à coups de pied, à coups de crosse. Carmen se souvient qu’ils devaient être trente, au moins, à s’acharner sur eux. La rage des tortionnaires est inextinguible, tabasser ne leur suffit plus. Ils aspergent leurs victimes d’essence, craquent une allumette et savourent le macabre spectacle des deux jeunes corps en flammes, avant de les enrouler dans des couvertures et de les jeter dans un camion.
VERÓNICA DE NEGRI, MÈRE DE RODRIGO ROJAS, LORS DES OBSÈQUES DE SON FILS PHOTO LA NACION. |