11 SEPTEMBRE 1973, SANTIAGO DU CHILI, LE PALAIS DE LA MONNAIE EN FEU |
C'est un autre 11 septembre qu’on commémore ce samedi dans le pays : le coup d'État militaire de 1973 contre le président socialiste Salvador Allende. Avec un contexte particulier cette année puisque les Chiliens ont élu en mai une assemblée constituante pour remplacer la Constitution héritée de la dictature de Pinochet.
Avec notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine
DESSIN DE PLANTU PUBLIÉ DANS LE MONDE DU 11 SEPTEMBRE 2003 |
Les nouveaux élus, pour beaucoup issus de mouvements sociaux, sont en train de finir de rédiger le règlement, qui doit être voté ce mois-ci. Mais déjà de nombreuses propositions concernent les droits humains et la mémoire de la dictature.
Confier les anciens centres de torture à des associations de victimes, nommer Pinochet « dictateur » dans les documents officiels, ou encore interdire de baptiser des rues du nom de criminels de la dictature... Voici quelques-unes des propositions avancées par la toute jeune assemblée constituante chilienne.
L'avocat Roberto Celedón, ancien prisonnier politique et membre de cette assemblée, est reconnaissant envers les Chiliens qui se sont mobilisés fin 2019 contre les inégalités sociales et contre la Constitution héritée de Pinochet : « Grâce à la révolte sociale, le peuple chilien a récupéré le droit de choisir sa propre Constitution. Et nous espérons construire de nouvelles institutions démocratiques qui soient fondées sur les droits humains. »
Une future Constitution qui donne de l’espoir
Plus de trente ans après la fin de la dictature, Alicia Lira, présidente de l'association des familles d'exécutés politiques, place beaucoup d'espoir dans cette future Constitution : « Cela n'aboutira pas forcément exactement à ce qu'on aimerait, mais ce sera de toute façon bien plus démocratique, bien plus participatif et représentatif que ce qu'on n’a jamais eu avant. »
Ces propositions doivent encore être débattues et votées en séance plénière. Puis les Chiliens seront appelés à dire oui ou non à leur nouvelle Constitution lors d'un référendum, en fin d'année prochaine.
Le vendredi 10 septembre, une vingtaine d'élus ont apporté dans l'hémicycle des photos de disparus de la dictature, pour leur rendre hommage et soutenir les familles qui continuent de réclamer justice pour leurs proches.
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