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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le président chilien conservateur Sebastián Piñera est en tournée européenne du 3 au 10 septembre, et selon la presse chilienne il se rend en Espagne, en Italie, en France et au Royaume-Uni. Cette tournée avait été reportée en juin en raison des risques sanitaires, et les détails de sa visite sont entourés d’un secret absolu, de peur que des militants des Droits de l'homme et de l'environnement ne se rassemblent sur son parcours pour manifester leur rejet.
MÈME INTERNET CONTRE LA VENUE EN EUROPE DU PRÉSIDENT PIÑERA |
Les communautés chiliennes organisées en Europe sont consternées du fait que différents dirigeants européens, jusqu’au pape François, déroulent le tapis rouge pour un président visé aujourd‘hui par une enquête pour des crimes contre l'humanité commis sous son gouvernement, qui est responsable de la mort de dizaines de personnes lors des récentes manifestations sociales au Chili.
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N'oublions pas que depuis octobre 2019, des milliers de personnes ont été mutilées, détenues, torturées et violées, victimes de la brutalité irrationnelle déployée par les carabiniers du Chili et les forces armées, alors que Piñera s’est déclaré « en guerre contre un ennemi puissant et implacable ».
Des observateurs internationaux indépendants comme Amnesty International et Human Rights Watch ont condamné les tirs de grenaille, des balles et du gaz lacrymogène directement au visage des manifestants, des actions systématiques qui ont cherché clairement à mutiler, surtout des jeunes. Des centaines de prisonniers politiques, pour la plupart des jeunes manifestants, croupissent aujourd’hui en prison, souvent sans charges, ou victimes des machinations de la police.
Le gouvernement de Piñera est également responsable des abus et persécutions commis au sud du Chili contre le peuple Mapuche, spolié et chassé de ses terres ancestrales, aujourd’hui en résistance. Les forces spéciales, surarmées, occupent les territoires et encerclent les communautés Mapuche, et agissent comme une milice aux ordres des propriétaires forestiers locaux. Des dirigeants des communautés ont été tués ou emprisonnés, et des montages grossiers de la police pour criminaliser les organisations Mapuche ont été découverts.
La tournée de Sebastián Piñera prévoit une rencontre avec Alok Sharma, le député britannique président de la COP26. Cela ressemble à une tentative cynique de dissimuler le modèle de croissance agressif imposé au Chili, pays qui souffre de la pire sécheresse causée par l'homme depuis des décennies. Le mois dernier, Piñera a donné son feu vert au dangereux projet minier de Dominga —déjà rejeté en 2017 par l'administration Bachelet—, qui aura un impact dévastateur sur le littoral continental. Ce projet minier et portuaire va détruire la flore et la faune de cet environnement unique, pourtant le site d’une Reserve nationale, l'habitat de plusieurs espèces endémiques menacées.
La communauté internationale s’attend à ce que M. Piñera réponde sur ces thèmes essentiels pour le pays, au moment où sa légitimité et celle de son gouvernement sont très fortement mises en cause, et alors que le Chili cherche à se donner une nouvelle Charte fondamentale, et à se défaire de la constitution croupionne héritée de Pinochet, encore en vigueur au Chili.
COLLECTIF COMMUNAUTES CHILIENNES ORGANISEES EN EUROPE