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L'HUMANITÉLe grand compositeur grec Mikis Theodorakis est mort à l'âge de 96 ans à Athènes. Ancien résistant et opposant à la dictature des colonels qui lui valu un exil en France, membre du KKE, Mikis Theodorakis était devenu célèbre en composant la musique du film Zorba le Grec (1964), reprise à travers le monde. On lui doit aussi la musique de films comme Z ou Serpico.
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Né le 29 juillet 1925 à Chios, en mer Egée, dans une famille d'origine crétoise, Mikis Theodorakis est l'auteur d'une oeuvre gigantesque et le plus célèbre des compositeurs grecs. Il est devenu le symbole de la résistance en Grèce à travers les époques. Dès le début de la dictature des Colonels, qui démarre le 21 avril 1967, Theodorakis est arrêté.
Pendant la crise financière qui frappe la Grèce, il manifeste contre les mesures d'austérité imposées par les créanciers du pays (BCE, UE, FM). Il avait été blessé par des gaz lacrymogènes en février 2012 lors d'une violente manifestation devant le Parlement à Athènes. "Mikis a apporté de la lumière à nos âmes. Il a marqué avec son oeuvre la vie de ceux qui ont choisi la route de la démocratie et de la justice sociale", a partagé sur les réseaux sociaux le leader de l'opposition de gauche (Syriza) et ancien Premier ministre, Alexis Tsipras.
Engagé auprès des communistes au cours de la guerre civile qui éclate en Grèce à la suite du conflit mondial, il est déporté dans l'île-bagne de Macronissos, où il est torturé.
Theodorakis a composé plus de mille mélodies, reposant souvent sur des poèmes des plus grands auteurs helléniques, ainsi que sur des textes de Lorca ou de Neruda, mais aussi composant de la musique symphonique, des ballets, des opéras ou des hymnes nationaux. Il a donné plusieurs concerts à la Fête de l'Humanité, comme ici en 1971 ou ici en 1974.
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Compositeur prolifique oeuvrant aussi à la rénovation de la musique populaire de son pays, Mikis Théodorakis a également laissé son empreinte sur la vie politique du pays. Résistant contre les nazis, militant communiste pendant la guerre civile (1946-1949), combattant contre la dictature des colonels (1967-1974), il a été député au Parlement dans les années 1980 et ministre dans un gouvernement dirigé par le conservateur Konstantínos Mitsotákis au début des années 1990, mettant fin aux scandales de l'époque du PASOK et de Papandréou.
Une polémique en France
En 2012, surgit en France une polémique issue de la droite, ressortant des propos tenus en 2003, où le compositeur estimait notamment que "les Sionistes contrôlent 99 % de la vie musicale mondiale". En pleine campagne pour la présidentielle, l'UMP Jean-François Copé critique « Jean-Luc Mélenchon dont l'un des grands amis est Mikis Théodorakis, lequel professe ouvertement des propos antisionistes, antisémites, dans des termes extrêmement choquants ». Nathalie Kosciusko-Morizet puis Alain Juppé reprennent les accusations. Tous trois seront condamnés par le tribunal correctionnel de Paris en 2015 pour avoir taxé publiquement Jean-Luc Mélenchon d'« accointances antisémites ».
Dans une longue lettre datée du 15 juin 2012, publiée le 23 juin en version française sur son site internet personnel, et reprise ensuite dans l'Humanité, Míkis Theodorákis répond à ses détracteurs : « Je suis Grec et fier de l'être, car nous sommes le seul peuple en Europe qui, pendant l'occupation allemande (1941-1944), non seulement n'a pas exercé de poursuites contre les juifs mais, au contraire, les a aidés à vivre et à survivre avec tous les moyens dont nous disposions. […] Donc, me qualifier de raciste et d’antisémite n’est pas une simple calomnie, mais l’expression de la pire bassesse morale. »
Le compositeur a été à plusieurs reprises hospitalisé ces dernières années en raison de problèmes cardiaques.