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Polémique. Chili : l’enlèvement d’un opposant vénézuélien a-t-il été ordonné par Caracas ? / C’est une affaire d’État : un ancien militaire vénézuélien, recherché par le régime de Nicolás Maduro et réfugié au Chili, a été enlevé à Santiago le mercredi 21 février. Parmi les hypothèses, le gouvernement envisage une opération des services secrets de Caracas. En tout cas, “il ne fera pas profil bas”, commente la presse chilienne.
Le président chilien Gabriel Boric a suspendu ses vacances d’été austral, jeudi 22 février, pour une réunion au plus haut niveau avec certains de ces principaux ministres. La raison ? L’enlèvement, la veille, en pleine nuit, à Santiago, d’un ex-militaire vénézuélien opposant déclaré au régime de Nicolás Maduro. Un enlèvement qui est devenu une affaire d’État au Chili.
► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR
“C’est une affaire très grave, a indiqué la ministre porte-parole du gouvernement, Camila Vallejo, reprise par le quotidien La Tercera. Notre ambassadeur [à Caracas] a commencé les démarches pour rencontrer le vice-ministre des Affaires étrangères vénézuélien, et nous avons des contacts à tous les niveaux” avec le Venezuela.
SUR L'IMAGE, RONALD OJEDA. |
Enlèvement / Un officier déserteur de l’armée vénézuélienne qui était venu vivre à Santiago a disparu il y a cinq jours. Il a été kidnappé par de faux policiers de la PDI (la police judiciaire).
PIERRE CAPPANERA PHOTO FACEBOOK |
Aussitôt la droite et sa presse lance une campagne contre le Vénézuéla qui serait à l’origine de cet enlèvement. Le but de cette campagne est que les relations entre le Chili et le Vénézuéla se dégradent.
Pourtant beaucoup d’autres hypothèses existent. Les mafias du Vénézuéla (mais aussi de Colombie et d’Equateur) se sont fortement implantées au Chili lorsque Piñera a ouvert en 2019 les frontières à tous les Vénézuéliens sous prétexte de lutte contre la dictature de Maduro.
Quand on connait les liens traditionnels entre une partie de l’armée de ces pays avec les narcotraficants, les groupes para-militaires, les mafias de toute sorte, quand on sait l’ampleur de la corruption qui traverse ces armées, alors, oui, on peut imaginer bien d’autres hypothèses que celle de l’implication des services secrets vénézuéliens.
Pour la ministre de l’intérieur du Chili comme pour la PDI, aucune hypothèse n’est privilégiée à ce stade.