RASSEMBLEMENT DE TRAVAILLEURS DE LA MINE DE CUIVRE D’ESCONDIDA EN GRÈVE, AU CHILI, LE 14 AOÛT 2024. PHOTO CRISTIAN RUDOLFFI |
International / Chili : fin de la grève dans la plus grande mine de cuivre du monde / Le syndicat qui représente 2 400 travailleurs, soit l’essentiel de la main-d’œuvre de la mine d’Escondida, a annoncé avoir trouvé un accord notamment en matière de retraite et de couverture santé. Les salariés recevront également chacun une prime équivalente à 35 000 dollars.
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La grève n’a finalement duré que quatre jours. Les travailleurs d’Escondida, la plus grande mine de cuivre du monde située dans le nord du Chili, ont annoncé, vendredi 16 août, avoir mis fin au mouvement de grève commencée mardi, après être parvenus à un accord avec le groupe australien BHP.
DES OUVRIERS DE LA MINE D’ESCONDIDA PHOTO REUTERS |
« Après des discussions (…) nous avons accepté la nouvelle proposition de l’entreprise », a annoncé, dans un communiqué, le syndicat appelé N°1, qui représente 2 400 travailleurs, soit l’essentiel de la main-d’œuvre de la mine. De son côté, le groupe minier a dit être parvenu à un « consensus sur une proposition de contrat collectif ».
Selon le syndicat, les parties sont notamment parvenues à des accords en matière de retraite et de couverture santé. Les travailleurs réclamaient également de longue date qu’une somme équivalente à 1 % des dividendes que se versent les actionnaires étrangers de la mine soit distribuée aux travailleurs. Un accord sur le sujet « a été quasiment atteint », a assuré le syndicat. Chacun des 2 400 travailleurs syndiqués devrait ainsi recevoir une prime équivalente à 35 000 dollars.
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Le gouvernement chilien avait exprimé mercredi son espoir que la grève ne se prolonge dans le temps, compte tenu de l’impact qu’elle risquait d’avoir sur l’économie nationale. En 2017, les travailleurs d’Escondida avaient observé une grève de 44 jours, la plus longue de l’histoire minière chilienne. Le mouvement avait provoqué 740 millions de dollars (670 millions d’euros) de pertes et entraîné une contraction de 1,3 % du produit intérieur brut (PIB) du Chili cette année-là.
Salaire nettement supérieur à la moyenne nationale
En août 2021, les travailleurs et l’entreprise avaient évité une grève de justesse en parvenant à un accord sur une convention collective de trois ans, celle qui est en cours de renégociation.
Les travailleurs d’Escondida perçoivent un salaire nettement supérieur à la moyenne nationale au Chili, mais en ligne avec ceux pratiqués par la puissante industrie chilienne du cuivre, la première du monde, qui génère entre 10 et 15 % du PIB national.
Cette grève est intervenue dans un contexte de hausse mondiale des prix du cuivre. En mai, le Chili a relevé l’estimation officielle du prix annuel moyen du métal pour 2024 à 4,30 dollars par livre physique, contre une estimation précédente de 3,85 dollars.
Le cuivre et le lithium − dont le Chili est le deuxième producteur mondial − sont des métaux essentiels à la fabrication des batteries des voitures électriques nécessaires à la transition énergétique pour lutter contre le changement climatique.
Située dans le désert d’Atacama, la mine d’Escondida est contrôlée par l’australien BHP à 57,5 %. Les autres actionnaires sont l’australien Rio Tinto (30 %) et le japonais Jeco (12,5 %). Elle a produit en 2023 1,1 million de tonnes de cuivre, soit 5,4 % de la production mondiale et 21 % de celle du Chili.
Le Monde avec AFP