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Le Parti socialiste uni du Vénézuéla espère reprendre la main, lors du scrutin législatif du 6 décembre, où l’opposition présente un maximum de candidats. Entretien avec le responsable international du PSUV.
L’Assemblée nationale est dirigée depuis 2015 par l’opposition de droite. L’un de ses ex-présidents est allé jusqu’à s’autoproclamer chef de l’État. Dans quel cadre politico-institutionnel le scrutin législatif se déroule-t-il ?
Adán Chávez
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Comment la droite se positionne-t-elle ?
Adán Chávez Depuis l’Assemblée nationale, les principaux responsables de l’opposition ont cherché à renverser Nicolas Maduro. Mais, il semble que l’appel au dialogue du président a été entendu ; une majorité de l’opposition participe au processus électoral. Cent sept partis régionaux et nationaux se sont inscrits au scrutin du 6 décembre. Les forces socialistes et bolivariennes du Grand Pôle patriotique (GPP) représentent dix formations. Plus de 14 000 candidats sont en lice, dont 554 du GPP. Il est donc facile de se rendre compte que la majorité des partis et candidats sont de l’opposition.
Quels objectifs se fixe le Parti socialiste uni du Vénézuéla, cinq ans après la défaite de 2015 ?
Adán Chávez Depuis cinq ans, l’opposition est majoritaire, à la suite de la défaite de 2015 que nous avons immédiatement reconnue. Le 6 décembre, nous devons obtenir une majorité afin que la nouvelle Assemblée nationale, qui prendra ses fonctions en janvier, redevienne une véritable chambre démocratique. Elle devra prendre en compte les divergences, et les différentes visions du pays qui s’affrontent pour parvenir à des consensus et légiférer pour le bien-être du pays. Cette future assemblée doit être une authentique tribune politique, comme elle le fut par le passé.
Les élections se déroulent dans un contexte de grave crise socio-économique. Un changement de conjoncture est-il possible ?
Adán Chávez Les sanctions économiques ont de lourdes incidences sociales. Depuis 2013, les mesures coercitives des États-Unis ont entraîné une perte de 98 milliards d’euros – blocage financier, embargos commerciaux, gel des actifs de Citgo (la filière états-unienne de PDVSA, la compagnie pétrolière nationale), l’or retenu en Angleterre, ainsi que des avoirs au sein d’Euroclear. Citibank a, par exemple, bloqué les fonds destinés à l’importation de 300 000 doses d’insuline qui a affecté 450 000 malades. La disponibilité d’aliments en 2018 a baissé de 20 % par rapport à 2015. Ce qui a un impact sur la nutrition. À cela s’ajoutent des attaques spéculatives contre la monnaie nationale qui ont de terribles conséquences inflationnistes et sur la production nationale.
L’Union européenne, qui n’enverra pas d’observateurs, vient de renouveler ses sanctions économiques contre le Vénézuéla. Qu’en pensez-vous ?
Adán Chávez Cette position est lamentable. Elle viole les normes et les accords internationaux fondés sur la recherche de paix entre les nations et le respect du droit des peuples à leur autodétermination. Les sanctions de l’UE sont pratiquement identiques à celles de Washington. Nous demandons le respect ; nous ne sommes plus une colonie. Personne ni aucun pays ne nous feront renoncer à nos choix.
L’élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis augure-t-elle un changement de politique envers Caracas ?
Adán Chávez Je ne le crois pas. L’establishment est structuré pour que les pouvoirs économiques commandent, indépendamment du président élu. Dès lors, nous assisterons aux mêmes tentatives d’ingérence, de coups d’État et de guerres non conventionnelles. Les États-Unis ne changeront pas leur politique internationale vis-à-vis de nous, de Cuba et du Nicaragua. Ils attaqueront également l’Argentine, qui a repris le chemin du progressisme, le Mexique, et la Bolivie.
vénézuéla
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