10 décembre, 2020

LES DROITS HUMAINS SONT VIOLÉS AU CHILI

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Il y a 72 ans, les différents peuples du monde ont signé la Déclaration universelle des droits humains. Cette déclaration visait à garantir que personne ne serait plus jamais soumis aux atrocités commises pendant la Seconde Guerre mondiale.

par Philippe Plumhans

ALEX ANWANDTER DANS
LES LATIN GRAMMY 2019

Aujourd’hui, 10 décembre, nous commémorons cette date depuis notre dure réalité : le Chili a violé et continue de violer les droits humains.

Après la sortie très cadrée de la dictature, qui a garanti l’impunité des auteurs de violations des droits humains et des postes à vie au Congrès, les exécutions et les violations des droits humains n’ont pas cessé, pire, les actions des forces de l’ordre ont été soutenues par Patricio Alwyn, Eduardo Frei, Ricardo Lagos, Bachelet et Sebastian Piñera.

À partir du 18 octobre 2019, les violations des droits humains l’ont été à grande échelle : meurtres, passages à tabac, tortures, mutilations et violences sexuelles sont malheureusement devenus le quotidien de notre pays depuis la déclaration de guerre que Sebastián Piñera a faite au peuple le 20 octobre 2019.

Le lendemain des déclarations de Sebastián Piñera, Amnesty International a exprimé sa préoccupation, car, comme l’indique une lettre adressée à Piñera lui-même, « les déclarations que vous avez faites hier, le 20 octobre 2019, dans lesquelles vous avez déclaré que « nous sommes en guerre contre un ennemi puissant, qui est prêt à utiliser la violence sans aucune limite », envoient un mauvais message à la société chilienne, en assimilant les manifestations à caractère social à un conflit armé et au récit d’un ennemi intérieur, dans lequel les autorités de l’État seraient habilitées à exercer la violence contre une cible militaire. Non seulement cela porte gravement atteinte aux obligations de respecter, protéger et garantir les droits de toutes les personnes au Chili et, en particulier, le droit à la liberté d’expression et de manifestation pacifique, mais cela ouvre également la voie à la justification de graves violations des droits humains à l’encontre de la population ».

Comme aux moments les plus sombres de l’histoire de notre pays, le gouvernement a cherché par tous les moyens possibles à nier les violations des droits humains, allant même jusqu’à rencontrer, en secret, les dirigeants des chaînes de télévision. Cependant, il n’a pu cacher la réalité.

Quatre rapports d’organisations internationales ont lapidé le gouvernement. Malgré cela, les membres du Congrès n’ont pas été capables de juger politiquement Sebastián Piñera et ont conclu un « Accord de paix », non pas pour chercher justice ou réparation pour les victimes, mais pour sauvegarder leurs positions de pouvoir et le gouvernement Piñera.

Les rapports de la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH), d’Amnesty International (AI), de Human Rights Watch (HRW) et du Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) sont lapidaires et ne laissent aucun doute : le Chili a massivement et gravement violé les droits humains.

Le rapport de la CIDH constate la violation constante du droit à la vie, l’usage disproportionné de la force dans le contexte des manifestations, en ce compris les blessures du personnel effectuant le travail de secours et d’assistance médicale, et relève le nombre élevé de personnes qui ont souffert de traumatismes oculaires suite à l’impact de projectiles ou de bombes lacrymogènes utilisées par les carabiniers. En outre, le rapport décrit des cas de torture et de traitements cruels, inhumains et dégradants dans le contexte des détentions, où il est fait état entre autres de « fausses exécutions, d’abus physiques et verbaux graves, de passages à tabac, de surpopulation dans des lieux non ventilés et de traitement injuste d’enfants et d’adolescents ».

Il met également en évidence les rapports de viols et d’abus sexuels dans le contexte de la détention, où «des viols et des abus sexuels sur des détenus, des déshabillages forcés, des menaces de viol et d’autres formes d’abus sexuels ont été commis ».

Pour sa part, le rapport du HCDH réitère la caractérisation des violations faite par la CIDH : des violations graves, massives et répétées dans le temps.

Le rapport du HCDH indique « qu’il y a eu négligence de la part des responsables pour n’avoir pas adopté des mesures efficaces, rapides et opportunes pour minimiser le risque pour les personnes », responsabilité qui incombe aux autorités politiques (Ministère de l’Intérieur et Sebastián Piñera lui-même). En outre, il est rapporté qu’un grand nombre de personnes arrêtées et détenues ont été victimes de mauvais traitements (« notamment de violences sexuelles, d’exécutions simulées et de menaces de « disparition », ce qui équivaut à de la torture ») ; et, une fois encore, il souligne le manque de mesures efficaces en indiquant que « nombre de ces cas se sont produits dans des endroits dépourvus de caméras de surveillance et avec des auteurs mal identifiés ».

Malgré les différents rapports et leur gravité, les autorités, tant politiques que policières, nient toujours les violations des droits humains et, comme sous la dictature, l’impunité semble se perpétuer.

Source : Primera Linea

traduction : Venesol

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