30 décembre, 2020

WASHINGTON TENTÉ DE REPLACER CUBA SUR SA LISTE NOIRE DU TERRORISME

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PHOTO YAMIL LAGE / AFP

Cuba a critiqué mercredi les velléités des États-Unis visant à replacer l'île sur leur liste des pays soutenant le terrorisme, une mesure actuellement envisagée par l'administration Trump selon des médias américains, et qui pourrait compliquer la diplomatie du président élu Joe Biden.

Par Le Figaro avec l'AFP 

DESSIN DANIEL MURPHY

Le secrétaire d'État Mike Pompeo envisage de prendre cette mesure, très pénalisante en matière d'investissements étrangers, avant la fin du mandat de Donald Trump le 20 janvier 2021, selon une personne proche du dossier. Le New York Times a le premier rapporté cette information, suivi par la chaîne CNN, qui affirme que Mike Pompeo devrait prendre cette mesure «dans les prochains jours», citant un responsable anonyme. «Je dénonce les manœuvres du secrétaire d'État Pompeo visant à inclure #Cuba sur la liste des États soutenant le terrorisme pour plaire à la minorité anti-cubaine de Floride», a tweeté le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez.

Cette passe d'arme intervient quelques jours avant le 60ème anniversaire, le 3 janvier, de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays après la révolution castriste. Sous la direction des présidents Barack Obama et Raul Castro, les États-Unis et Cuba avaient opéré un rapprochement historique qui avait permis en 2015 le rétablissement des relations diplomatiques, et le retrait de la liste noire. Mais après l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en 2017, son administration a durci l'embargo imposé à Cuba depuis 1962, invoquant les violations des droits humains à Cuba et le soutien de La Havane au gouvernement chaviste du Vénézuéla.

Joe Biden, ancien vice-président de Barack Obama, a annoncé pendant la campagne qu'il procéderait rapidement à «l'élimination des restrictions de Trump sur les transferts d'argent et les voyages» qui nuisent aux Cubains et séparent les familles. Si Mike Pompeo venait à replacer l'île sur la liste noire, Joe Biden pourrait l'en retirer à nouveau, mais son ministère devrait alors entreprendre une analyse formelle afin de pouvoir déclarer que le pays n'a pas eu de liens terroristes au cours des six derniers mois. Un porte-parole a indiqué que le département d'État «ne discutait pas des délibérations ou délibérations potentielles concernant le placement» d'un pays sur cette liste. Seuls trois pays y figurent encore après le retrait du Soudan le mois dernier: l'Iran, la Corée du Nord et la Syrie.

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PHOTO OLIVER CONTRERAS 

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