PHOTO MANOOCHER DEGHATI / AFP |
Panama, 19 décembre 2020. Le Conseil de Cabinet a approuvé la déclaration du 20 décembre comme Deuil National en hommage aux victimes de l’invasion de l’armée des États-Unis au Panama, survenue à cette date en 1989.
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«¡QUÉ SE VAYAN DEL CANAL!»,
AUTEUR CARLOS FRANCISCO CHANG MARÍN DIT CHANGMARÍN,
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Selon un communiqué de presse de la présidence, la résolution ordonne de hisser le drapeau en berne, même si la fermeture obligatoire des bureaux publics et privés n’est pas prévue.
L’année dernière, l’administration actuelle du président Laurentino Cortizo a été la première en trois décennies à proclamer cette date tragique comme Deuil National, en reconnaissance de la douleur et de la tristesse des familles des morts, des disparus et des victimes au cours de cet événement historique, dont les chiffres réels ne sont pas connus.
Sous le gouvernement précédent, l’ancien président Juan Carlos Varela (2014-2019) a créé la Commission du 20 décembre dans le but de mener une enquête approfondie sur les faits et de vérifier l’identité de nombreuses personnes tuées, dont les restes sont entassés dans des fosses communes.
De l’avis de Juan Planells, qui dirige le groupe composé de plusieurs experts locaux, avec ce travail 'nous sommes en train de récupérer notre histoire, le nombre reconnu de morts le 20 décembre (1989) augmente', en plus d’enquêter sur 'l’une des blessures les plus profondes dans la mémoire des Panaméens'.
Les enquêtes menées à ce jour ont révélé l’existence d’une troisième sépulture clandestine, indépendante de celles qui se trouvent dans les cimetières Jardín de Paz de la capitale et Monte Esperanza, dans la ville de Colón, au nord du pays, a-t-il affirmé récemment.
L’invasion nord-américaine, connue sous le nom d’opération Cause juste, a eu lieu dans les provinces de Panama et de Colón entre le 20 décembre 1989 et le 31 janvier 1990 sous la présidence de George W. Bush, dans le but supposé de capturer le général Manuel Antonio Noriega et de démanteler les Forces de défense du pays.
Cependant, son histoire est encore pleine d’énigmes car l’armée d´agression a refusé de fournir des documents permettant de faire la lumière sur ce qui s’est passé et sur le sort d’un nombre indéterminé de civils et de militaires tués ou disparus, alors qu’il n’existe que des témoignages isolés.
Parmi les multiples versions, l’une des plus réitérées est la création de fosses communes, dont l’une bien documentée, tandis que d’autres récits font état de sépultures en dehors des nécropoles et y compris de cadavres incinérés ou jetés en mer. peo/otf/npg