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Venus de tout le pays à l'appel d'un Donald Trump refusant de concéder sa défaite, des ultra-trumpistes se sont retrouvés, mercredi, dans le centre de la capitale fédérale et ont envahi le Congrès alors que la procédure de certification des résultats de la présidentielle avait commencé.
« THE LAST JOKE »
DESSIN ANTONIO RODRÍGUEZ
6Temps de Lecture 3 min 11 s DESSIN AGUS WIDODO
des élus ont dénoncé une tentative de "coup d'État" des partisans de Trump. Joe Biden a parlé "d'agression sans précédent de la démocratie américaine".
Le bilan humain s'élève désormais à quatre morts. Une femme blessée par balle par la police dans l'enceinte du Capitole est décédée. Les trois autres sont mortes "d'urgence médicale distincte" selon les termes de la police à l'extérieur.
Après 4 heures de chaos, le Capitole américain a été déclaré de nouveau « sécurisé ». Et le Congrès a repris sa séance de certification de la victoire de Joe Biden.
Des élus dénoncent une tentative de "coup d'État" de partisans de Trump. Les mots sont forts, à la mesure des images parvenues de Washington. Le Congrès des États-Unis a suspendu en urgence mercredi une session destinée à certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle après l'irruption de manifestants pro-Trump dans le Capitole.
Les deux chambres, Sénat et Chambre des représentants, ont été placées en confinement et les parlementaires ont reçu la consigne d'enfiler des masques à gaz et de s'allonger au sol, selon des élus.
Des manifestants ont pénétré dans les deux chambres, selon les médias américains, ainsi que dans la rotonde du Capitole, où du gaz lacrymogène a été utilisé.
Plusieurs bureaux du Capitole ont été saccagés, comme le montrent ces images tournées par une journaliste américaine.
Des agents de la police du Capitole ont dégainé leurs armes, rapporte l'élu démocrate Dan Kildee qui dénonce une "attaque contre l'Amérique". Une femme blessée par balle par la police dans l'enceinte du Capitole est décédée. Elle s'appelait Ashli Babbitt et vivait dans la région de San Diego, dans le sud de la Californie, ont rapporté des médias américains. Trois autres personnes - une femme et deux hommes - sont mortes aux alentours du Capitole "d'urgence médicale distincte", a déclaré Robert Contee, le chef de la police de la ville de Washington, sans donner plus de détails, ni dire s'il s'agissait de participants aux manifestations.
Donald Trump, qui avait appelé un peu plus tôt ses sympathisants à se diriger vers le Congrès pour faire pression sur les élus républicains afin qu'ils s'opposent à la certification de la victoire de Joe Biden, les a ensuite appelés à éviter toute violence.
"Soutenez la police du Capitole et les forces de l'ordre. Ils sont du côté de notre pays. Restez pacifiques!", a-t-il tweeté. Puis, dans un court message vidéo, Donald Trump a continué de remettre en cause le résultat de l'élection, disant que le résultat lui a été volé, tout en appelant ses partisans à rentrer chez eux. Mais des dizaines de manifestants pro-Trump étaient toujours présents dans les rues de Washington en début de soirée au mépris de l'entrée en vigueur du couvre-feu à 18 heures locales. La police a procédé à 52 interpellations, dont 26 dans l'enceinte du Capitole.
"On reprend la Chambre. (...) Elle est à nous", a confié à l'AFP un manifestant. "J'irai jusqu'à me sacrifier pour protéger mes droits", martèle Jim Wood, un manifestant de 60 ans venu du New Hampshire.
NANCY PELOSI |
Après 4 heures de chaos, le Capitole américain a été déclaré de nouveau « sécurisé ». Et le Congrès a repris sa séance de certification de la victoire de Joe Biden. L'actuel vice-président Mike Pence s'est exprimé à l'ouverture de la séance, regrettant un "jour sombre" et condamné les "violences".
Les réactions se multiplient dans le monde
Le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Volkan Bozkir, s'est déclaré mercredi "attristé"et "profondément préoccupé" dans un message posté sur Twitter.
L'ancien président américain Barack Obama a déclaré que les violences au Capitole étaient "une honte", mais pas une "surprise" vu l'attitude de Donald Trump.
Emmanuel Macron s'est exprimé dans une courte vidéo : "Quand dans une des plus vieilles démocraties du monde, les partisans d'un président sortant remettent en cause par les armes les résultats légitimes d'une élection, c'est une idée universelle, celle d'"un homme, une voix" -, qui est battue en brèche. Aujourd'hui, la France se tient au côté du peuple américain avec force, ferveur et détermination."
Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a appelé mercredi les partisans de Donald Trump à "cesser de piétiner la démocratie" après l'entrée de manifestants dans le Capitole à Washington.
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