28 janvier, 2021

JUAN GUAIDO LÂCHÉ PAR L’UNION EUROPÉENNE

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 LE FANTOCHE AUTOPROCLAMÉ
PHOTO CARLOS GARCIA RAWLINS

Les 27 pays de l’Union européenne ont rétrogradé Juan Guaido de « président par intérim » à « interlocuteur privilégié ». Le début de la fin pour ce président autoproclamé qui n’a jamais pu battre Nicolás Maduro et dont les soutiens essentiels étaient étrangers ?
Déclassé : le président autoproclamé du Vénézuéla Juan Guaido n’est plus reconnu comme tel par l’Union européenne qui se contente désormais de le qualifier d’« interlocuteur privilégié ». Cela a été acté par les 27 États lors du Conseil de début de semaine à l’issue duquel Josep Borrell, le chef des affaires étrangères de l’UE, a fait une conférence de presse mentionnant Guaido comme l’un des « acteurs politiques et de la société civile s’efforçant de ramener la démocratie au Vénézuéla ».

De fait, Juan Guaido n’a plus de mandat électif depuis les dernières législatives. Pour autant, l’Europe ne reconnaît pas le résultat des élections du 6 décembre dernier qui ont permis à Nicolás Maduro de reprendre la main sur l’Assemblée nationale vénézuélienne dont Juan Guaido s’était emparé en 2015. « Les élections ont été une occasion manquée pour la démocratie, en ce qu’elles se sont tenues sans accord national sur les conditions électorales et ne se sont pas déroulées dans le respect des normes internationales pour un processus démocratique », stipule le communiqué de presse du Conseil européen. Pour lui, « le seul moyen de sortir de la crise au Vénézuéla consiste à rouvrir rapidement des négociations politiques et à instaurer d’urgence un dialogue et un processus de transition menés par le Vénézuéla lui-même menant à des élections législatives et présidentielle crédibles, inclusives et transparentes ».

Revers sévère

Le revers est sévère pour Juan Guaido. Le Figaro rapporte que la représentante de Juan Guaido en France, Isadora Zubillaga « a réagi par courriel de façon très ferme » regrettant « un mauvais message à Nicolás Maduro et ses partisans ». Ce ne doit cependant pas être réellement une surprise.

Dès le 6 janvier, le chercheur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) spécialiste de l’Amérique latine Christophe Ventura avait noté que dans une déclaration « l’Union européenne ne reconnaît pas la nouvelle Assemblée nationale installée le 5 janvier mais que pour la première fois, elle ne qualifie plus Juan Guaido de "président par intérim" du pays ».

De plus, toutes ses tentatives pour renverser le pouvoir de Maduro n’ont mené à rien. Il n’y est pas parvenu par les urnes, ni par pression de la rue via les grandes manifestations orchestrées, ni en appelant l’armée à se soulever. Même le puissant soutien des sanctions économiques imposées par Washington à Caracas pour l’empêcher de vendre un pétrole qui remplit l’essentiel du budget public, n’a pas fonctionné, Russie, Chine, Iran et Cuba s’invitant dans la partie. Même en interne, l’homme n’est plus reconnu comme leader de l’opposition.

Les États-Unis le soutiennent toujours

Si États-Unis et Royaume-Uni continuent de soutenir Juan Guaido, la question est : pour combien de temps ? Même si Joe Biden n’a pas encore donné de véritables signes pouvant annoncer un changement.

L’UE s’adresse enfin directement à Nicolás Maduro pour le menacer de nouvelles sanctions si la sécurité des opposants était menacée. « Compte tenu de la détérioration de la situation des droits de l’homme, de l’État de droit et de la démocratie au Vénézuéla, l’UE est prête à adopter des mesures restrictives ciblées supplémentaires à l’encontre de ceux qui portent atteinte à la démocratie ou à l’État de droit et aux personnes responsables de violations graves des droits de l’homme », ont averti les ministres des Affaires étrangères de l’UE dans une déclaration.