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PHOTO LUIS HIDALGO / AFP |
Il avait été le premier et l'unique magistrat du pays à renvoyer le général Pinochet devant un tribunal, pour des crimes commis sous la dictature. Le juge chilien Juan Guzman est mort vendredi à l'âge de 81 ans.
Parmi eux, Juan Guzman, plutôt proche de la droite conservatrice. Sa famille a même fêté le coup d'Etat militaire de 1973, mené par Pinochet. En 1998, ce juge est tiré au sort pour instruire un dossier emblématique de violations des droits de l'homme commises sous la dictature.
Au fur et à mesure de son enquête, Juan Guzman prend alors conscience de l'ampleur des crimes commis par le régime militaire. A la surprise générale, il engage des poursuites contre l'ancien dictateur en tant qu'auteur intellectuel de plusieurs assassinats et disparitions forcées d'opposants politiques. C'est la première fois au Chili qu'Augusto Pinochet est renvoyé devant un tribunal.
Le dictateur échappera finalement à la justice, sous prétexte d'une démence sénile légère à laquelle personne ne croit, et meurt en 2006 sans jamais avoir été jugé.
Mais le parcours du magistrat Juan Guzman reste encore aujourd'hui dans les mémoires de nombreux Chiliens comme un exemple de rigueur, de courage et de justice. Un parcours qu'il a raconté dans un ouvrage publié en 2005, Au bord du monde, les mémoires du juge de Pinochet (éditions Les Arènes).