PHOTO ALEX ARAYA |
Depuis la fin de la dictature, le PC du Chili (PCCh) n’a jamais retrouvé son audience d’avant 1973. Le PCCh représentait 15% du corps électoral. Depuis 1990, il ne recueillait qu’entre 3 et 5% des voix aux différentes élections.
Le système électoral chilien qui oblige à des alliances rend parfois difficile l’observation des évolutions. Un des meilleurs indicateurs est le pourcentage de voix obtenus lors des élections des Concejales, les conseillers municipaux. Le PCCh y a obtenu 9,2 % des voix contre 5,5% en 2016. Il a fait élire 186 Consejales contre 80 il y a 5 ans (il y a en tout 2240 Consejales dans tout le Chili pour 346 communes). Dans la région capitale, en nombre de Concejales, il est le premier parti. Il gagne plusieurs municipalités dont la commune emblématique de Santiago du Chili. À la Constituante, le groupe Apruebo Dignidad (28 élus dont 10 communistes ou apparentés) est le second groupe derrière celui de la droite unie (37 élus), et il dame le pion à la coalition centriste (DC-PPD-PS) 25 élus.
C’est le résultat du travail du PCCh depuis plusieurs années pour se renouveler et c’est le reflet de l’explosion sociale d’octobre 2019. Dès 2017, il faisait élire 3 jeunes députées, 3 femmes issues du mouvement des étudiants de 2011. À son dernier Congrès en octobre 2020 (entièrement en visio conférence, pandémie oblige), le PCCh se déclarait féministe et antipatriarcal. Les deux tiers des dirigeants élus étaient issus du mouvement syndical, social, féministe… Rajeunissement : 6 des 16 membres du Comité Exécutif (le Bureau Politique) n’ont pas connu la clandestinité, ils ont adhéré au PCCh à partir de 1990. Les jeunes dirigeants communistes manient particulièrement bien tous les réseaux sociaux et y sont très présents.
Aujourd’hui son candidat à la présidentielle, Daniel Jadue, est en tête des sondages depuis près d’un an.
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IRACÍ HASSLER |