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Santiago du Chili, 24 juin 2021. Le gouvernement chilien a signé un contrat de plusieurs millions avec la compagnie aérienne locale Sky Airlines pour réaliser des vols d’expulsions collectives de migrants.
L’accord, d’une durée d’un an et d’un montant de 1,5 milliard de pesos (plus de 2 millions de dollars), prévoit environ 15 voyages avec 180 passagers chacun, selon le journal La Tercera.
La révélation du contrat, signé le 21 avril, a eu lieu le jour même où le Service Jésuite des migrants (SJM) a dénoncé publiquement l’expulsion d’au moins une trentaine d’étrangers de cette capitale et de la ville d’Arica.
Selon la version numérique de La Tercera, le contrat prévoit que l’entrée clandestine croissante d’étrangers au Chili, et qui séjournent irrégulièrement dans le pays, entraîne une forte augmentation du nombre d’expulsions administratives.
Des amendes sont également prévues en cas de non-respect de l’accord par la compagnie, comme le paiement de cinq pour cent du vol si les dates, horaires ou itinéraires sont modifiés sans préavis.
Carlos Figueroa, de la direction du SJM, a déclaré au quotidien que la Cour suprême avait déjà averti le gouvernement cette semaine même que les expulsions collectives de migrants étaient illégales.
Pour Francisca Vargas, directrice de la Clinique juridique des migrants et des réfugiés de l’Université Diego Portales, la mesure du gouvernement a un caractère populiste parce qu’elle 'ne s’attaque pas à la racine du problème'.
Elle a estimé que la politique gouvernementale d’expulsion collective de personnes étrangères du pays 'n’a aucune chance d’être une réponse réelle au problème de la migration irrégulière'.
Le sous-secrétaire d’État à l’Intérieur, Juan Francisco Galli, a toutefois affirmé qu’il s’agissait de remplir le mandat légal de procéder à des expulsions lorsque les normes en matière d’immigration étaient gravement violées ou lorsque les tribunaux avaient décidé de remplacer la prison par une peine d’expulsion.
Il a admis que l’accord avec Sky Airlines était onéreux, mais que des considérations économiques n’avaient pas prévalu pour le réaliser.
Selon Galli, la loi prévoit l’expulsion de ceux qui enfreignent gravement la législation migratoire, en particulier l’entrée par des points de passage non autorisés, et a averti que « nous sommes attentifs à ce que les tribunaux décident de faire pour ajuster les procédures d’expulsion, mais ça n’implique pas de les suspendre». peo/jf/rc
LES OISEAUX MIGRATEURS DESSIN NÉSTOR SALAS |
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